Diversification
Aspergus, la marque de qualité de Médéric Boisseau
Jeune agriculteur en grandes cultures, Médéric Boisseau est actuellement en pleine saison de l’asperge, pour la deuxième année consécutive. Un atelier complémentaire choisi pour se diriger vers le circuit-court et la diversification.
Jeune agriculteur en grandes cultures, Médéric Boisseau est actuellement en pleine saison de l’asperge, pour la deuxième année consécutive. Un atelier complémentaire choisi pour se diriger vers le circuit-court et la diversification.
Non loin du Richelais, à Maillé, les champs buttés d’asperges font aussi partie du paysage. Installé depuis 2016 sur 110 hectares de céréales à Sainte-Maure-de-Touraine, Médéric Boisseau développe en effet la production d’asperges depuis 2020. « J’ai toujours envie de créer, de développer de nouvelles choses, et j’adore le contact donc je voulais une activité en vente directe. Personne ne produisait d’asperges dans le coin, donc j’ai eu envie de tenter », justifie le jeune homme. Qui plus est, les terres très sableuses et irrigables de l’exploitation de ses parents à Maillé s’y prêtaient ; 30 ares d’asperges étaient d’ailleurs en place il y a 30 ans, à l’arrivée de ses parents sur la ferme.
L’activité occupe une ancienne étable, sur l’exploitation céréalière de son père. En plus de la rénovation du bâtiment, il a fallu investir : « les griffes bien sûr, et puis une machine pour laver, couper et trier par calibre, une machine pour lever et baisser les bâches lors de la cueillette, une butteuse, une chambre froide, une balance, et divers autres outils. »
« Je dois beaucoup à Frédéric Jautrou, je lui suis très reconnaissant, souligne celui qui est allé demander conseil et formation à ce producteur d’asperges bien implanté, à Chaveignes. J’ai fait une saison de cueillette chez lui, et il m’a tout expliqué. Je le questionne encore parfois. »
VENTE À LA FERME ET EN LIVRAISON
Un hectare est aujourd’hui en production depuis l’an dernier, et un autre hectare a été implanté fin mars.
La vente se fait à la ferme ou en livraison à domicile. Habitant Joué-lès-Tours, Médéric a développé un réseau de clientèle à Tours, par relations. Il livre également des entreprises, dans le cadre de commandes groupées. Il travaille aussi un peu avec Intermarché, quelques restaurateurs et un primeur (Le marché de Léo*). La clientèle existante lui suffit pour écouler sa production de 80 à 100 kg par jour.
Pour se démarquer, Médéric a créé une marque, « Aspergus », et un logo. « Je veux que la marque parle aux gens, qu’elle soit un gage d’excellence à un prix juste. Les asperges livrées sont récoltées le matin même. On cueille et on livre tous les jours pendant la saison. » Un cueilleur et un salarié en CDD au conditionnement, rendent ces conditions possibles, ainsi que le coup de main des parents. « C’est frais, local, et transparent. Sur le site internet (où on peut commander en ligne) et la page Facebook d’Aspergus, j’essaie de montrer comment on travaille », ajoute le jeune homme.
UNE SAISON TRÈS FAVORABLE
Cette année, les conditions climatiques sont parfaites pour l’asperge, et la production en Indre-et-Loire est très bonne. Médéric fait varier le prix du kilo au fil de la saison, « pour lisser le coût de revient ». Il est actuellement à 6 euros le kilo, tous gabarits confondus. « C’est un travail monstre, mais on a les retours positifs des clients et c’est la plus belle récompense car on travaille pour ça », sourit le producteur.
Le jeune agriculteur aime entreprendre et a d’ailleurs déjà une autre idée derrière la tête. « J’aimerais transformer le blé que je produis en farine, puis en pain, pour maîtriser la chaîne de A à Z. Ce qui supposera d’acheter un moulin et de salarier un boulanger et un vendeur. L’idée serait aussi de créer une marque de pain, pour que les clients puissent s’identifier. » Au départ en retraite de son père, d’ici 2 ou 3 ans, il envisage d’embaucher un chef de cultures pour gérer la partie céréales, afin de pouvoir développer les ateliers asperges et transformation de la farine.
*Asperges à retrouver sur les marchés de Ligueil (lundi), du Grand-Pressigny (jeudi) et d’Amboise (vendredi).