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Le cornichon fait son retour en Touraine

Sylvain Tessier, près d’Amboise, participe à la relocalisation de la production du cornichon en France. Une culture qui était d’ailleurs présente en Touraine il y a une trentaine d’années. Depuis 3 ans, le producteur est en contrat avec Reitzel.

A Cangey, une culture maraîchère est de retour à La Jousserie : les cornichons. Avec son épouse et son beau-frère, Sylvain Tessier a intégré cette culture voilà 3 ans dans son atelier maraîchage de 20 hectares, complétant les 250 hectares de céréales. Un atelier destiné à pallier les rendements devenus aléatoires en grandes cultures.

 

Aux côtés des courgettes, du maïs doux et des fraises, le cornichon a pris place sur désormais 3 hectares de terre sableuse. « On avait entendu parler de la relance de la production des cornichons par Reitzel. On a commencé avec un demi-hectare, l’année suivante on est passé à 1,5, puis 3 hectares », raconte Sylvain Tessier. Commencer sur un demi-hectare est d’ailleurs préconisé par Reitzel, « c’est suffisant pour avoir un minimum de production, et ça permet de roder l’organisation au niveau de la main d’oeuvre », estime Léopoldine Mathieu, agronome chez Reitzel.

 

CHALEUR ET IRRIGATION : LE COMBO PARFAIT

L’investissement en fournitures s’est résumé au plastique et à des tuyaux plats de goutte-à-goutte, changés tous les ans. En matériel, Sylvain a seulement dû acheter une dérouleuse plastique. « J’avais déjà un accès à l’eau pour l’irrigation et un lieu de stockage au froid », ajoute-t-il.

 

La culture se plaît dans tout type de terre, même lourde. Elle a besoin de chaleur pour bien se développer, l’avantage est donc tout de même donné aux terres sableuses qui se réchauffent vite. « C’est une culture peu complexe au niveau technique », selon l’agronome.

 

Reitzel fournit seulement les graines. Le producteur choisit parmi une petite dizaine de variétés disponibles provenant de Hollande - les semenciers hollandais maîtrisant le marché mondial du cornichon.

 

« On plante après les Saints de glace, la deuxième quinzaine de mai, dans des buttes de 10 cm de haut sur du plastique noir d’1,20 mètre de large où les pieds vont s’étaler. Ce système permet de garder la chaleur et protège contre l’humidité et l’enherbement », précise Sylvain Tessier. Ce dernier désherbe les passe-pieds manuellement ou en binant. Il a dû réaliser cette opération trois fois cette saison car l’humidité a favorisé la pousse des adventices.

 

Le principal point de vigilance, c’est le mildiou auquel le cornichon est très sensible. Une protection fongicide est donc indispensable. Cette année, les champs de cornichons de Sylvain n’en ont pas trop souffert, malgré les nombreuses pluies. « J’ai pu les protéger à temps. J’ai seulement eu du mildiou là où il y avait des cuvettes et que l’eau a stagné », indiquait l’agriculteur fin juillet. Mais il semblerait que le mildiou ait été de retour en août.

 

Les pieds sont arrosés en goutte-à-goutte, avec un apport d’engrais solubles organiques et minéraux (azote, phosphore, potasse, oligoéléments).

 

UNE RÉCOLTE EXIGEANTE EN MAIN D’OEUVRE

La récolte a lieu début juillet, 6 semaines après la plantation. Selon la météo, elle dure entre 7 et 9 semaines. Les cornichons sont cueillis lorsqu’ils atteignent la taille du petit doigt, « il y en a donc tous les jours ou tous les deux jours à ramasser puisque le cornichon pousse à partir de 18 °C et jusqu’à 30 °C », explique le producteur. Cela nécessite une bonne organisation au niveau de la main d’oeuvre, puisqu’il faut compter 15 saisonniers pour un hectare. Le manque de compétitivité de la France sur ce point est d’ailleurs à l’origine de la délocalisation de la production en Chine principalement, ainsi qu’en Inde.

 

Un enlèvement est assuré par Reitzel trois fois par semaine, en vue du tri et de la mise en bocaux réalisés à quelques kilomètres à Bourré (41), notamment pour la marque « Jardin d’Orante ». A chaque calibre correspond un prix d’achat : actuellement, 6 euros le kilo pour les petits (environ 120 fruits) ; 0,60 centimes d’euro pour les plus gros (20 fruits au kilo). L’objectif de revenu est de 10 000 euros à l’hectare, et une assurance Reitzel intervient à hauteur de 6 500 euros en cas d’aléa climatique important affectant la culture. « J’ai un objectif de récolte de 13 tonnes par hectare. Les années précédentes, j’ai récolté 20 et 22 tonnes. A part en cas d’été très humide, les 13 tonnes sont tout à fait atteignables », précise-t-il.

 

Sylvain Tessier ne regrette pas de s’être lancé dans la culture du cornichon. « Je m’y retrouve, et ça fait revenir une production en France donc c’est intéressant. » Un technicien de la chambre d’agriculture et l’agronome Reitzel l’accompagnent tout au long de la saison et font le point avant et après. Le marché est en croissance, Reitzel recherche d’autres producteurs souhaitant se lancer, tout en pérennisant les ateliers déjà existants. Avis aux amateurs.

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