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Agrocarburants
Les agriculteurs, acteurs du développement durable

Pour Dominique Malagu, le président de la FNSEA Centre-Val de Loire, les projets d’énergie renouvelable s’inscrivent dans une logique de renforcement de la compétitivité des exploitations.

Dominique Malagu, président de la FNSEA Centre-Val de loire, s'exprime au sujet des biocarburants.

L’agriculture est à la fois victime, cause et solution à la lutte contre le changement climatique. Elle capte du carbone dans les sols et produit des énergies et matériaux en substitution aux produits fossiles.

Ces énergies produites sont ancrées dans les territoires et apportent un revenu supplémentaire aux agriculteurs. Autant d’enjeux primordiaux pour le secteur agricole, qu’il est essentiel d’intégrer dans la politique agricole, estime Dominique Malagu, président de la FNSEA Centre - Val de Loire et administrateur de la FOP.

Vous estimez que la production d’énergies renouvelables représente un enjeu pour l’agriculture. Pourquoi ?

Dans un contexte de raréfaction des ressources fossiles, le développement des énergies renouvelables est un défi que relève déjà l’agriculture française. Biomasse agricole (biogaz issu de la méthanisation, biocarburants), photovoltaïque, éolien… tous ces projets s’inscrivent dans une logique de renforcement de la compétitivité de nos exploitations. Aujourd’hui, la contribution de l’agriculture à la production d’énergies renouvelables en France est de 20 %, preuve que notre secteur a été pionnier de la transition énergétique et écologique.

Le potentiel agricole ne s’arrête pas là puisque l’ADEME prévoit même que le secteur agricole pourrait doubler sa production d’énergie renouvelable en 2030 et la tripler d’ici à 2050, avec le développement de l’éolien, de la méthanisation et du photovoltaïque sur les bâtiments agricoles.

Certains estiment que vouer des surfaces agricoles à des fins non alimentaires est un non-sens. Que leur répondez-vous ?

Les biocarburants de première génération français diminuent de 60 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux carburants fossiles. Ils contribuent à ancrer près de 30.000 emplois dans les territoires ruraux. Ils participent directement à la sécurité énergétique de la France et l’UE. Ils concourent à l’indépendance alimentaire grâce à ses co-produits à haute teneur en protéines pour l’alimentation animale. Enfin ces nouvelles filières ouvrent des débouchés pour les agriculteurs ou pour de nouveaux secteurs comme la chimie verte.

Le gouvernement a affiché son objectif de supprimer la vente de véhicules neufs émetteurs de GES à partir de 2040, parlant parfois de véhicules zéro émissions, sous-entendu électriques. Dans ce contexte, quel avenir ont les agrocarburants ?

ll ne faut pas confondre la lutte contre les carburants fossiles avec la suppression des moteurs thermiques. En effet, il existe des biocarburants durables qui contribuent à répondre tant aux enjeux GES que de pollution locale, mais aussi de bioéconomie, indépendances énergétique et protéique. Le véhicule électrique n’est pas zéro émission sur son cycle de vie complet. Il faut donc comparer équitablement les bénéfices des solutions et pas seulement sur un seul critère. L’enjeu étant de décarboner le plus rapidement possible les transports, premier secteur émetteur, il est nécessaire de réfléchir aux différentes hypothèses, y compris celles d’un recours accru aux biocarburants.

Vous mettez aussi dans la balance qu’en trouvant des débouchés pour l’huile, on favorise la production de protéines végétales et donc l’autonomie protéique en France. Est-ce un argument entendu par les pouvoirs publics ?

70 % des besoins en protéines des Européens sont importés, essentiellement sou formes de sojas OGM issus du continent américain, lors que les consommateurs européens plébiscitent notre production végétale sans OGM. C’est un véritable paradoxe !

L’investissement de la France dans le développement des protéagineux, en lien avec le développement des biocarburants, nous a déjà permis d’atteindre un taux d’autosuffisance en protéines végétales de près de 55 %, contre 30 % en moyenne en Europe. Il faut poursuivre les efforts dans ce sens en déployant un véritable plan protéines ambitieux, soutenu par les pouvoirs publics pour renforcer notamment les investissements en matière de recherche, développement et innovation.

La future PAC doit aussi favoriser le développement des cultures d’oléo-protéagineux pour l’alimentation animale et pas seulement humaine. Il faut assurer des débouchés pour tous les coproduits issus d’une transformation visant à séparer les différentes parties d’une matière première (ex. huile / protéines), pour la viabilité économique des entreprises. Les biocarburants de première génération en font partie.  

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