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Test glyphosate, opération vérité

Face au ras-le-bol de la désinformation, l’UDSEA a organisé un test croisé sur la présence de glyphosate dans les urines avec deux députés et deux sénateurs.

Les députés Sophie Auconie, Daniel Labaronne et les sénateurs Serge Babary et Pierre Louault ont accepté de réaliser les tests.

Avec leurs tests médiatisés dans tous les départements, les « pisseurs volontaires », tels qu’ils se qualifient, ont organisé une grosse opération de lobbying qui alimente l’agribashing ambiant.

 

A la lecture des tests réalisés par les militants anti-glyphosate, l’Anses avait réagi et indiqué que « sur le plan sanitaire, c’est plutôt rassurant ». En effet, les doses trouvées, selon une méthode contestée, correspondent à au plus 1/1000 de la dose de toxicité aigue. Mais la presse n’a pas relayé cette information.

 

Les tests effectués à l’automne 2019 par les agriculteurs bretons confirment que la méthode choisie par les pisseurs n’est pas fiable. « Mais ils ont toujours une bonne raison pour dénigrer ce qui ne va pas dans leur sens », explique Christian Vrignon, militant UDSEA qui a co-organisé l’opération avec Michel Vaudour, du bureau UDSEA. « Nous avons donc décidé d’organiser un test qui ferme les portes aux critiques de mauvaise foi », complète ce dernier.

 

Après échanges avec les scientifiques, l’UDSEA a compris que la méthode de référence est la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse (CL-MS/MS). La méthode dite « Elisa » utilisée par les pisseurs est fiable et validée pour l’eau, mais absolument pas pour l’urine. Comme l’explique François Darrouzain du laboratoire de toxicologie du CHU de Tours, « le test Elisa peut être soumis à des interférences ». En résumé, cette méthode détecte le glyphosate, mais aussi d’autres molécules sans lien avec le glyphosate, potentiellement présentes dans l’urine. Si le résultat du test Elisa est, par exemple, de 1,5 microgramme par litre (1 μg/l) et que le test de référence indique 0,6 μg/l, aux écarts de mesure près, il y a environ 0,9 μg/l d’éléments autres que le glyphosate.

 

Transparence

Les scientifiques expliquent que le glyphosate est rapidement éliminé dans l’organisme, 90 % dans les 72 premières heures, sans se dégrader, avec une partie dans les urines et l’autre dans les fèces.

 

Pour mesurer, l’idéal est un prélèvement d’urine sur 24 heures, mais c’est trop complexe à mettre en oeuvre. Pour éviter de « comparer des choux et des carottes », l’UDSEA a réalisé trois échantillons à partir du même prélèvement d’urine de la première miction du matin. Ce, dans un laboratoire agréé de Tours qui a envoyé un échantillon dans son propre circuit à destination d’un laboratoire français agréé utilisant la méthode CL-MS/ MS (coût par test : 91,59 € HT). L’UDSEA a envoyé les deux autres, à Metz (35 € HT) et Leipzig en Allemagne (75 € HT), dans un colis Chronopost refroidi. Le laboratoire de Metz utilise la méthode Elisa, tout comme le laboratoire allemand Biocheck, là où les pisseurs ont envoyé leurs 5 400 tests. Le laboratoire de Tours ne pouvait envoyer lui-même les échantillons car la méthode Elisa n’est pas reconnue.

 

Quatre députés et sénateurs

Tous les députés et sénateurs sollicités par l’UDSEA ont dit oui, ainsi que deux journalistes de la NR et de TV Tours qui avaient déjà participé au test des pisseurs. Le vendredi 17 janvier à 7 h 30, ils ont rejoint 5 céréaliers, Michel Vaudour, Christian Vrignon, Anthony Quillet, Eric Regnier et Alain Bertrand au laboratoire, comme pour un test d’urine classique.

 

Les résultats ne seront probablement connus que dans un mois. L’analyse ne demande que deux jours en Elisa et un jour en CL-MS/MS. Les labos attendent d’avoir d’autres tests similaires pour regrouper les analyses. Dès réception, le samedi à Metz, le lundi à Leipzig, les échantillons ont donc peut-être été congelés. Au-delà des valeurs individuelles, le bilan des tests permettra de comparer les deux méthodes (Elisa, CL-MS/MS) et les deux tests Elisa. Il n’est pas exclu que des agriculteurs aient une détection de trace par la méthode CL-MS/MS, même en période de non-pulvérisation. Les sources de microtraces de glyphosate sont en effet multiples, notamment dans les aliments transformés avec des produits importés.

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