Aller au contenu principal

Vendanges : de belles qualités dans les cuves

Les vendanges, en cours ou terminées par endroits, révèlent des pertes importantes liées aux aléas climatiques. Mais les jus arrivés dans les cuves promettent de beaux équilibres en cette année où les vignerons retrouvent finalement des conditions classiques de date de récolte et de concentration en alcool.

Partout où la maturité le permettait, beaucoup de vignerons ont avancé les dates de vendanges pour éviter les épisodes de pluie annoncés du week-end dernier. Sur les parcelles sensibles, les viticulteurs mettent les bouchées doubles pour ramasser ce qu’il reste à rentrer, avant une météo trop défavorable qui ferait perdre en qualité. Au vu des teneurs en alcool parfois faibles, des demandes de chaptalisation ont été faites ici et là.

 

Du côté de Vouvray, les vendanges sont quasiment terminées. « Globalement, on a une bonne récolte au niveau qualitatif et on a fait les vendanges plutôt au soleil. En volume, on s’attend à une grosse demi-récolte : on fait les frais du gel, de la grêle et du mildiou », estime Alain Le Capitaine, président de l’appellation vouvray. Et d’ajouter : « Ça aurait pu être pire. La météo du mois de septembre a aidé à rattraper le retard de maturité. Les acidités sont correctes, en fait on revient à une année normale ».

 

Du côté de l’AOC touraine-amboise, on déchante au niveau des volumes. Les vignerons du secteur paient un lourd tribut au gel et au mildiou. « C’est pire que ce qui avait été annoncé, déplore Mathieu Plou, président de l’appellation. On s’attendait à 60- 70 % de pertes, et on est plutôt à 70-80 %. » Les sauvignons sont tous récoltés, les chenins quasiment, il reste les côts et les cabernets, qui se termineront d’ici une petite semaine. « On se dépêche car on n’a plus rien à attendre de positif de la météo. On vendange davantage à la main cette année, pour pouvoir mieux trier les raisins, notamment en gamay et chenin, les cépages les plus sensibles », indique Mathieu Plou. Au niveau de la qualité, ce dernier est optimiste : « les sauvignons sont très expressifs, les gamays vont être jolis aussi, et les côts et cabernets se tiennent bien. C’est une année très correcte à ce niveau-là. »

 

Néanmoins le moral des troupes est atteint face aux bennes qui se remplissent moins vite, aux pressoirs qui tournent moins et aux grandes cuves laissées de côté.

 

DES CHOIX IMPOSÉS PAR LA MÉTÉO

Tout près, dans l’AOC touraine-chenonceaux, la vendange des blancs a été mise à l’abri plus tôt que prévu. « On aurait pu laisser mûrir mais l’état sanitaire ne le permettait pas et il fallait éviter l’effet dilution avec les pluies », note Luc Poullain, président de l’appellation. Par ailleurs, beaucoup – comme Luc – ont renoncé à faire du chenonceaux rouge cette année. « Le cabernet franc ne pouvait pas apporter la maturité nécessaire. Les côts ça allait, mais la peau était fine, le manque de soleil et de degré n’apportait pas une complexité suffisante pour faire de bons rouges », justifie le vigneron.

 

A Montlouis, les vendanges ont débuté en début de semaine dernière. « Ce n’est pas l’année du siècle, comme le dit Damien Delechenaud, président de l’appellation. Ils ne sont pas encore chiffrés, mais les rendements ne sont pas top. » La qualité des chenins en revanche ne déçoit pas. « On est très contents de ce qu’on a rentré, les jus sont très équilibrés, avance Damien. C’est une satisfaction, parce qu’on s’est tellement battus cette année… »

 

En noble-joué, les vendanges se sont terminées entre les gouttes la semaine dernière. « La qualité est correcte, avec de très bons jus, déclare le président de l’appellation Rémi Cosson. On n’est pas sur des degrés excessifs donc les fermentations se passent bien. Certains vont faire des malos, d’autres travailler sur lies pour apporter du gras. » Les vendanges ont été courtes puisque les vignobles accusent 50 à 70 % de pertes liées au gel.

 

A l’ouest du département, dans le Chinonais, les vendanges ont commencé en milieu de semaine pour les blancs avec les parcelles les plus fragiles. « L’état sanitaire du reste des parcelles se tient. Les températures sont basses et un vent d’est est annoncé, donc ça devrait aller », note Jean-Max Manceau, viticulteur à Chinon. A suivre donc, tout comme la récolte des cabernets, notamment du côté du Bourgueillois où les parcelles les plus sensibles ont commencé à être récoltées ce lundi 4 octobre.

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 85€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Terre de Touraine
Consultez le journal Terre de Touraine au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal Terre de Touraine
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Terre de Touraine.

Vous aimerez aussi

Chenonceaux aspire à voler de ses propres ailes

En assemblée générale le 21 mars, les adhérents de l’ODG touraine-chenonceaux ont acté le fait de travailler cette année pour évoluer d’un statut d

Comprendre la puissance du sol

 « Ce qu’on sait sur le sol, c’est qu’on ne sait pas grand-chose ! », lançait Konrad Schreiber, lors d’une formation en agronom

Plus besoin de tire-bouchon pour boire du vin !

Vignerons à Benais, Vincent et Guillaume Delanoue proposent désormais une partie de leur production conditionnée en canettes, pour aller chercher u

Que sait-on aujourd’hui de la flavescence dorée ?

 Dispersion de la maladie, sensibilité en fonction des cépages, phénomènes de rétablissement : état des lieux sur les connaissances actue

La méthode de plantation en potets travaillés fait ses preuves

Une visite forestière a été organisée à l’issue de l’assemblée générale du Cetef de Touraine.

La longévité d’une parcelle débute par une implantation réussie

Face à l’évolution du climat, les chercheurs planchent sur différents leviers pour améliorer l’adaptation de la vigne.

Publicité