Conseils espaces verts
Le BSV jardins amateurs disparaît
Au terme de 5 ans d’existence, le bulletin de santé dédié aux jardins est mis au pilori pour raisons de coupe franche dans le budget qui lui était alloué.

Le BSV Jevi (jardins espaces végétalisés et infrastructures) avait vu le jour en 2013. La région Centre-Val de Loire a été la première à mettre en place ce bulletin d’observations des maladies et ravageurs et de moyens de lutte, dédié aux jardins amateurs.
Particuliers, jardins familiaux, associations d’horticulture, le réseau d’observateurs s’est agrandi au fil du temps, tout comme le nombre d’abonnés (presque 2 000 en 2018). Une réussite en somme, et un engouement de la part des contributeurs et des utilisateurs. L’outil a d’ailleurs été repris dans d’autres régions.
Mais en octobre dernier, une coupe budgétaire de 23 % de l’enveloppe dédiée à l’épidémio-surveillance dans le cadre du plan Ecophyto 2+ a été annoncée, avec comme conséquence une baisse répercutée sur l’enveloppe des BSV. Et en Centre- Val de Loire, le comité régional d’épidémio-surveillance (CRE) a choisi le 7 décembre de supprimer le BSV Jevi. Cette décision a été motivée par la contrainte budgétaire et par la nécessité induite de recentrer les efforts du réseau régional d’épidémio-surveillance sur le suivi des bio-agresseurs suscitant la plus forte consommation de produits phytopharmaceutiques.
L’on pourrait considérer que, les particuliers n’étant plus autorisés à utiliser de produits phytosanitaires depuis le 1er janvier 2019, le BSV n’avait plus de raison d’être. Mais l’information sur les moyens de lutte alternatifs est alors d’autant plus justifiée. « Des rencontres au niveau national auprès de la DGAL ont été initiées sous l’impulsion du Joel Rouillé, président de la Fredon Centre-Val de Loire et de la Fredon France, et de Michel Javoy, membre de la SNHF, afin de trouver d’autres pistes de financement. Mais cela s’est soldé par un refus, indique Cyril Kruczkowski, animateur Fredon. C’est un immense gâchis ! »
De la déception du côté de la Fredon et de son animateur, qui s’est investi depuis le début et a vu se développer un outil qui a gagné sa légitimité. Déception aussi d’abandonner un réseau d’observateurs investis et dynamiques. Une perte aussi pour les professionnels puisque le bulletin leur apportait des informations utiles. Le suivi des vols des carpocapses par exemple, par les particuliers, constituait une source précieuse pour les arboriculteurs.