Démarche de filière
C’est qui le Patron ?! : un engagement collectif
Tous les acteurs de filière lait engagés dans C’est qui le patron ?! se mobilisent pour faire valoir les atouts de la démarche auprès des consommateurs et de la grande distribution. Une initiative gratifiante à plus d’un titre.
Tous les acteurs de filière lait engagés dans C’est qui le patron ?! se mobilisent pour faire valoir les atouts de la démarche auprès des consommateurs et de la grande distribution. Une initiative gratifiante à plus d’un titre.
240 producteurs de lait de l’APLBC, dont 24 d’Indre-et- Loire, commercialisent leur lait sous la marque « C’est qui le Patron ?! » via la laiterie Saint Denis de l’Hôtel (LSDH) basée dans le Loiret et l’Indre. Cette marque a été créée par les consommateurs, qui ont fixé le cahier des charges et son prix. Ainsi, la brique de lait d’un litre est vendue à prix conseillé, voté par les consommateurs, de 0,99 € dans tous les magasins.
Pour rentrer dans la démarche, ouverte à tous les éleveurs de l’Association des Producteurs du Bassin Centre (APLBC), les vaches doivent pâturer au moins 3 mois de l’année et être nourries avec des fourrages locaux (à moins de 100 km de l’élevage), riches en oméga 3 et sans OGM ni huile de palme.
C’est la laiterie de Saint-Denis de l’Hôtel (45) qui collecte et transforme ce lait équitable. Elle est active dans la démarche et même moteur, puisque c’est elle qui a construit cette démarche avec C’est Qui le Patron ?! sur la partie lait de consommation. L’APLBC et LSDH travaillent depuis plusieurs années sur des laits filière et des démarches tri-partites qui sont reconnues aujourd’hui comme « équitables ».
Des éleveurs impliqués
Les éleveurs sont rémunérés à 390 €/1 000 litres (prix de base) sur le pourcentage de lait vendu sous la marque C’est Qui le Patron ?!. « Chaque éleveur est donc directement impliqué et acteur de la démarche, explique Astrid Nuytten, agricultrice à Ste-Maure (37). Il n’y a pas de commerciaux dans les magasins, c’est directement les producteurs qui s’assurent du référencement des produits dans les magasins (grandes et moyennes surfaces essentiellement) ».
« Ce n’est pas notre métier et c’est loin d’être une démarche évidente, ça s’apprend, c’est pour cela qu’on est là », commente Vincent Ménard, éleveur à St-Christophe-sur-le-Nais (37). En effet, l’APLBC a organisé fin janvier une réunion d’information à la Maison des Agriculteurs de Chambray-lès-Tours, qui a fait salle comble. « C’est indispensable de prendre le temps de réunir les éleveurs et de leur donner un maximum d’information sur le développement de la démarche avant d’aller rencontrer les responsables de magasins », détaille Céline Crochot, animatrice de l’APLBC.
Pour cela, tout le monde est là : l’organisation de producteurs, C’est Qui le Patron ?! et la laiterie. Il y a une vraie démarche collective, portée par tous les maillons de la chaîne. Au programme de cette journée, une matinée d’échanges en salle sur l’initiative des consommateurs qui tend à recréer les liens entre producteurs-industriels-distributeurs et consommateurs, suivie pour certains d’une rencontre directe avec des chefs de rayons dans les magasins.
Une nouvelle compétence
Pour l’instant, la laiterie commercialise 40 % des volumes de l’APLBC en lait équitable à 390 €/1000 litres, ce qui a conduit à un prix moyen toutes qualités confondues en 2018 de 370 €. Tous les éleveurs de la démarche sont donc acteurs pour augmenter la plus-value sur leur paye de lait. C’est à chacun d’aller vérifier le référencement du lait C’est Qui le Patron ?!, dans le magasin le plus proche, cette démarche doit rester avant tout locale. « La marque a été créée par les consommateurs, via la plateforme participative lamarqueduconsommateur. com, explique Vincent Ménard, ils doivent donc trouver le lait dans un maximum de magasins, nous avons donc le devoir de l’aider ! »
Une démarche collective et de long terme, un nouveau métier aussi pour les éleveurs laitiers. Ceux qui sont déjà allés en magasins ont pu constater que le contact avec le consommateur était facile. « Nous avons une bonne image auprès des clients et c’est génial d’être en contact direct avec les consommateurs pour faire connaître ce lait », indique Astrid Nuytten. A l’heure où l’on parle de plus en plus de prix de revient et de juste rémunération des producteurs, la démarche est sans doute à développer pour d’autres produits et filières. D’ailleurs, le cahier des charges pour les saucisses de porc équitable C’est Qui le Patron ?! est en cours d’élaboration. Affaire à suivre.