Circuits courts : avec la crise, les initiatives fleurissent
Comme l’eau sous pression cherche son chemin, les flux d’alimentation bloqués par la fermeture des restaurants et des selfs se diffusent plus intensément dans d’autres directions. Objectif de toutes les initiatives, atteindre le consommateur final confiné chez lui.
Comme l’eau sous pression cherche son chemin, les flux d’alimentation bloqués par la fermeture des restaurants et des selfs se diffusent plus intensément dans d’autres directions. Objectif de toutes les initiatives, atteindre le consommateur final confiné chez lui.
Si les grandes surfaces ont depuis le début de la crise la faveur des pouvoirs publics, d’autres lieux de commerce alimentaire sont parvenus à se maintenir, comme certains marchés de plein air (27 communes, 34 marchés) mais aussi des points de vente autorisés par déclarations à la préfecture (une quarantaine en début de semaine). Dans ce cas, ce sont les maires qui font la demande, ces mini marchés éphémères sont tenus à un effectif maximum de cinq producteurs agricoles ou commerçants alimentaires. Autre bonne nouvelle, l’autorisation de réouverture sous conditions des jardineries vendant des aliments pour animaux et des plants de légumes.
Mais les courants alimentaires, au fil des jours, renforcent aussi tout le réseau capillaire de la vente directe. Avec les magasins de producteurs, les réseaux Amap (25 en Indre-et-Loire) et « La Ruche qui dit oui !» (une vingtaine), des milliers de Tourangeaux peuvent s’alimenter avec des produits locaux. La grande distribution joue plus ou moins le jeu selon les enseignes, en ouvrant ou renforçant les îlots de produits locaux dans un océan de produits à circuits longs.
De leurs côtés, les institutions bougent les murs dans l’urgence pour accompagner le mouvement. En alerte depuis le début de la crise, la profession s’active pour aviser les pouvoirs publics au fur et à mesure de la survenue des problèmes en cherchant à les résoudre.
Profession et collectivités main dans la main
La Maison des agriculteurs (FNSEA 37) a mobilisé tous ses services pour répondre aux questions liées à la vie de l’entreprise, la main-d’oeuvre, la fiscalité, la gestion courante d’une exploitation. De son côté, le réseau des chambres d’agriculture Centre- Val de Loire, en lien permanent avec les préfectures et le Conseil régional, agit avec les collectivités territoriales pour maintenir les circuits de vente producteurs et contribuer à en ouvrir de nouveaux. Cinq personnes composent la cellule de crise de la CA 37.
Pour Henry Frémont, président de la chambre d’Indre-et-Loire qui travaille en concertation avec la chambre des métiers, « nos efforts portent sur les produits locaux et de saison et le soutien aux producteurs, quels que soient leurs lieux de vente. Nous informons les consommateurs par des reportages TV, des interviews radio, des articles dans la presse et les réseaux sociaux. » Lancés la semaine dernière, la page Facebook de la chambre d’agriculture « @mangez Touraine » et son site dédié aux circuits courts Terroirdetouraine. fr ont été rejoints par des centaines de citoyens consommateurs. Idem pour le site ouvert dès le début de la crise par la FNSEA Centre-Val de Loire, « amangerpresdechezmoi ». Précurseurs, JA37 renseigne depuis déjà 15 jours, une carte interactive indiquant les producteurs de produits frais et de saison.
Outre les nombreux sites privés, marchands ou non, ciblant les circuits courts, pas toujours à jour ; le Conseil régional a lui aussi ouvert lundi une plateforme de mise en relation. Elle regroupe les producteurs, distributeurs, et plateformes départementales et locales existantes. « Produits-frais-locaux-centre-valdeloire » est conçue comme « un espace collaboratif, partenarial, évolutif ». Selon François Bonneau, président du Conseil régional, « c’est un outil collectif et solidaire au service des producteurs, distributeurs et consommateurs. » « Produits-frais-locaux-centrevaldeloire » propose deux portes d’entrée, l’une dédiée à l’inscription des producteurs et des artisans de bouche. L’autre porte permet aux citoyens consommateurs de trouver un marché près de chez eux. Elle présente aussi une carte interactive, mise à jour quotidiennement au gré des inscriptions.
L’action professionnelle se porte aussi vers la grande distribution. La GD a largement communiqué nationalement sur son soutien à des producteurs… qui restent méfiants à son égard. Chat échaudé craint l’eau froide. Des contacts sont en cours pour ouvrir en tir groupé via la chambre des petits marchés sur les parkings de la GD ou fournir en direct des magasins. « Des points de vente qui pourront accueillir des horticulteurs », confirme Emmanuelle Renaud, en charge de ce dossier à la CA37. Une boutique en ligne « mangez local, mangez touraine », devrait aussi prochainement voir le jour.
Producteurs, inscrivez-vous* sur les sites vus du grand public
Sites Indre-et-Loire
• Carte interactive JA 37 sur Facebook « Jeunes Agriculteurs Indre et Loire » (sans limite d’âge)
• Site CA 37 : Terroirdetouraine.fr et page Facebook Mangez local, Mangez Touraine
Sites Centre-Val de Loire
• Site FNSEA CVL amangerpresdechezmoi
• Site régional : Produits-frais-locaux-centre-valdeloire *inscription gratuite