Exploitation laitière
S’adapter pour le confort de travail et des animaux
Dans le cadre du comice de Loches, une quarantaine de personnes a participé aux visites d’exploitations programmées par le comité d’organisation le 22 mai. Parmi les destinations, la première a mené le groupe au Gaec Mété, à Bridoré.
Dans le cadre du comice de Loches, une quarantaine de personnes a participé aux visites d’exploitations programmées par le comité d’organisation le 22 mai. Parmi les destinations, la première a mené le groupe au Gaec Mété, à Bridoré.
Emmanuel Mété et sa mère Ginette élèvent à Bridoré 80 vaches laitières, dont 70 à la traite), aidés de leur salarié Pascal. Emmanuel s’est installé sur la ferme familiale en 2001 à la fin de ses études, après le décès de son père.
L’exploitation vit avec son temps et s’adapte. Après la mise aux normes de la stabulation en 2002, les logettes ont été aménagées en 2009, puis la stabulation a été agrandie et une nouvelle fosse à lisier installée. Il y a 4 ans, le Gaec a investi dans un robot de traite. « La salle de traite était vieillissante et on avait des soucis pour trouver les pièces d’occasion. En plus, ma mère a des problèmes d’épaule, et c’était aussi en vue de son départ en retraite en fin d’année », justifie le jeune éleveur.
Des choix de gestion
Le renouvellement est assuré par l’élevage de génisses sur place, dont certaines sont destinées à la vente. Mais la tendance est d’en élever moins car « on vend une vache de réforme 800 à 900 € et une génisse pleine 1 100 à 1 200 €, donc ça vaut pas trop le coup ». Depuis l’installation du robot, seules les génisses et les vaches taries pâturent, mais plus les vaches en lactation. « Pour compenser, on ensile plus d’herbe, et la charge de concentré n’a pas augmenté, donc on s’y retrouve », analyse le jeune homme. Avec ses 235 hectares, l’exploitation produit blé, colza, maïs ensilage et herbe.
Les Mété travaillent avec Centre Ouest Céréales et en sont satisfaits, « c’est resté une vraie coopérative, avec un paiement à l’acompte. Sur les 100 ha de blé, 50 % de la récolte part à la moisson chez COC et 50 % sont vendus à Agrial. » Quinze hectares sont également consacrés au méteil, principalement protéagineux : une part est ensilée, le reste étant utilisé en grains pour éviter l’achat d’aliments.
L’étang qui jouxte l’exploitation constitue la réserve pour leur système d’irrigation à enrouleurs. « On s’est lancés en 2005, après deux années difficiles, et notamment la canicule de 2003. On fait seulement 3 ou 4 tours d’eau pour nos 30 à 35 ha de maïs, entre juillet et jusqu’au 20 août à peu près », complète l’agriculteur.
Du matériel en commun
Les sols, principalement des perruches et sablo-limoneux, ont incité à l’arrêt quasi-total du labour il y a de nombreuses années. Les cailloux avaient cassé assez de matériel… « Du coup, on voit que l’hiver la terre est moins humide et que l’été le sol se comporte mieux pour les cultures », constate l’éleveur. Pas de semis direct mais un déchaumage au Vibroflex à la moisson, puis un deuxième si nécessaire, à 10 cm de profondeur. Dans les terres compactées, la dent Michel est également passée à 25 cm de creux.
Côté matériel, les Mété jouent collectif. Ils ont créé une société en nom collectif avec deux Gaec de leur commune. « On achète du matériel en commun depuis 2014, et on a une banque de travail. Il y a un tracteur, une batteuse, et tout le matériel de travail du sol. C’est un avantage sur le plan financier et ça permet d’avoir des machines récentes. Avant ça, on achetait déjà le matériel en copropriété », commente l’éleveur, qui est aussi adhérent de Cuma.
Prochaine étape dans la vie de l’exploitation : le départ en retraite de Ginette. Dans un premier temps, Emmanuel ne souhaite pas intégrer un associé au Gaec, il continuera à exercer avec son salarié, et peut-être un salarié supplémentaire à mi-temps.