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Moisson : des rendements en bio corrects

Comme en production conventionnelle, les premiers résultats des exploitations en agriculture biologique confirment une année placée sous le signe de la normalité.

Pour Pierre Gaborit, conseiller en grandes cultures AB à la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, « les producteurs biologiques sont actuellement encore en plein dans les moissons. Nous semons tard pour les problèmes de salissement, donc bien souvent la récolte est elle aussi décalée plus tardivement, comparé à un exploitant en conventionnel. A ce jour, les récoltes d’orges d’hiver sont plutôt satisfaisantes, avec des rendements meilleurs que ce qui était pressenti du fait des aléas observés durant la campagne. Les blés tendres, quant à eux, sont assez moyens dans l’ensemble. Les parcelles qui ont habituellement des potentiels à hauteur de 30 q atteignent péniblement les 25 cette année. Concernant les colzas, les résultats sont très disparates. Les parcelles bien implantées en début d’hiver sortent leur épingle du jeu. Cependant, seuls quelques quintaux sont ramassés à l’hectare dans des parcelles gelées. » Difficile de quantifier les volumes de pois récoltés, car « en bio, ils sont presque quasiment toujours semés en mélange, notamment avec du triticale », résume le technicien.

 

Pour Guillaume Subileau, installé en polyculture et élevage porcin dans le Castelrenaudais, « les volumes récoltés en triticales sont décevants. On est autour des 15 q, sans explications majeures. Heureusement que les plantes étaient assez hautes, cela nous permet de ramasser de la paille en quantité suffisante. » Les blés varient de 15 à 45 q, bien souvent en fonction des précédents culturaux. « Les meilleurs rendements s’effectuent, sans surprise, derrière des luzernes qui permettent de maintenir des champs propres, sans concurrence importante tout en captant l’azote de l’air », poursuit l’agriculteur. Les quelques hectares de colza récoltés avoisinent les 12 q. Une bonne surprise émane également de l’avoine blanche, « qui atteint les 25 q. » Enfin, les cultures de printemps s’annoncent prometteuses, « avec des tournesols et des maïs imposants », souligne Guillaume Subileau.

 

UN EXCÉDENT D’EAU TROUBLE-FÊTE

Si les chiffres évoqués précédemment se retrouvent globalement dans le Lochois, les cultures de printemps y sont quant à elles moins prometteuses. L’excès d’eau de ces dernières semaines n’a pas permis d’effectuer des désherbages mécaniques. « Nous nous sommes fait envahir par l’herbe et passer la bineuse était mission impossible, rapporte Stéphane Malot, éleveur laitier à St-Quentin-sur-Indrois. A cela s’ajoute un problème de minéralisation de l’azote dû à l’excès d’eau et aux températures fraîches que nous avons eues. » Concernant la moisson, « les premiers blés battus avoisinent les 35 q quand les orges gravitent autour des 20 q. La qualité des troisièmes coupes de luzerne est aussi excellente, avec un affouragement en vert distribué directement aux vaches, à l’auge. L’un des points négatifs de l’année, comparé aux collègues conventionnels, est le montant des cours, considère l’éleveur laitier. Nous ne connaissons pas de hausse des prix en production biologique. Le marché semble saturé et les prix restent stables. »

 

Au nord Touraine – limite Sarthe, la grêle du 19 juin a malheureusement laissé des traces. A la date de bouclage de cette édition, seuls les blés tendres sont engrangés, avec des rendements qui frôlent les 30 q et des qualités au rendez-vous : PS aux environs de 77 kg/ hl, protéines à 11,5. Seulement la moisson des triticales s’annonce catastrophique : Bruno Panvert, éleveur de St Aubin-le-Dépeint, estime que « 40 à 50 % des surfaces de triticale sont anéanties. Idem pour le quinoa où la majorité de la récolte est par terre. » Tout comme pour leurs collègues en conventionnel, les producteurs en démarche AB réalisent donc une récolte hétérogène.

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