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Tournesol
Se préparer à faire face aux oiseaux !

Attendre des conditions propices à une levée rapide des tournesols pour semer. Cette consigne est particulièrement importante à suivre pour limiter les dégâts de volatiles, pour lesquels les moyens de lutte ne font toujours pas leurs preuves.

Le temps sec de ces dernières semaines a été favorable aux préparations de semis dans les sols les plus ressuyés. Le vent et le sec ont malgré tout pu favoriser la création de mottes en sols limoneux ou à tendance argileuse. La reprise de ces mottes ne sera possible qu’au retour des pluies afin d’affiner le lit de semences et favoriser un semis dans de bonnes conditions. La température des sols supérieure à 8 °C est présente de façon stable entre le jour et la nuit depuis peu. Il n’y a donc pas d’urgence à semer pour l’instant ! D’autant que plus les levées sont lentes, plus la culture est exposée aux assauts des oiseaux susceptibles de détruire l’intégralité de certaines parcelles.

 

DES MODALITÉS DE LUTTE ALÉATOIRES

En variant les moyens de lutte, on limite l’accoutumance des oiseaux. Leur efficacité est souvent aléatoire mais ils peuvent atténuer considérablement les dégâts :

- pose d’effaroucheurs (visuels, sonores). Eviter de les installer dès le semis mais plutôt au moment de la levée ; les disposer en nombre suffisant et les déplacer régulièrement ;

- présence humaine régulière (tous les jours de la levée à 2-4 feuilles) dans la parcelle. Cette solution a montré une efficacité certaine, notamment le matin avant la levée du jour pour certains volatils ;

- régulation des populations d’oiseaux (tir, cage à corvidés...). Attention, ces méthodes sont soumises à autorisation. Pour tout renseignement complémentaire, consulter les services préfectoraux et la fédération départementale des chasseurs ;

- phénomène de dilution. Au regard des surfaces de tournesol en augmentation, on peut espérer une répartition des dégâts sur l’ensemble de la sole. Dans l’idéal, des semis simultanés sur un même territoire semblent une stratégie éprouvée.

 

DÉCLARER SES DÉGÂTS

Terres Inovia invite les agriculteurs à enregistrer les déclarations de dégâts sur les cultures oléoprotéagineuses, dont le tournesol, sur son site (via le lien https://urlz.fr/cqhs). Cette démarche vise à informer les Directions départementales des territoires (DDT) des dégâts d’oiseaux et gibiers sur oléoprotéagineux. Elle permettra d’obtenir des informations en vue d’un éventuel classement nuisible des espèces, en particulier le pigeon ramier ou palombe, dans le département. Elle pourra également être utilisée par Terres Inovia pour réaliser un bilan national et mener des études, tout en garantissant l’anonymat des répondants.

 


Plusieurs solutions sans révolution

La FDGEDA du Cher a testé plusieurs stratégies pour réduire les dégâts de volatiles dans les semis de tournesol. Aucune d’entre elles n’offre une véritable protection sur le long terme.

 

Face aux dégâts dans les tournesols par les corvidés et les pigeons ramiers, problème récurrent depuis des années, la FDGEDA du Cher a imaginé et expérimenté diverses solutions afin de diminuer la prédation. « Mais pas de révolution, ces solutions n’ont pas d’effets sur la durabilité », indique Jérôme Brunet, technicien à la FDGEDA en charge du dossier.

 

« Tout d’abord, comme le souligne Terres Inovia, l’efficacité d’une lutte contre les oiseaux se joue au niveau de la qualité de la préparation de semis du tournesol. Elle doit bénéficier d’un lit de semences fin, si possible humide avec un sol réchauffé afin que la graine germe rapidement. Il faut semer avant l’annonce d’une pluie. Si beaucoup de semis sont en place, le phénomène de dilution peut aussi ralentir les dégâts », insiste Jérôme Brunet. Respecter ces conditions réduit la destruction du semis.

 

La FDGEDA met également en avant divers moyens de lutte et d’effarouchement, visuels ou olfactifs, qui peuvent ralentir les dégâts. Elle propose la pose de cerfs-volants, d’épouvantails, la voiture radio, le canon Tonnfort, le robot effaroucheur (il se déplace de façon autonome en lançant des cris de rapaces, « ces dispositifs perturbent les oiseaux mais ces derniers peuvent s’habituer à leur régularité », prévient Jérôme Brunet.

 

Des alternatives agronomiques peuvent perturber les oiseaux : le passage de la herse étrille afin d’éliminer les traces après le semis, ou encore l’épandage de soufre. La FDGEDA du Cher a aussi testé d’autres alternatives, mais plus risquées : l’enrubannage des semences à base de piment, l’association d’une plante au tournesol (orge de printemps, seigle, fenugrec, lentilles…) semée un mois avant ou en même temps.

 

« La génétique a progressé pour le tournesol. Les variétés sont aujourd’hui demi-précoces. Si la génétique offrait des variétés plus précoces, les semis se feraient plus tard dans la saison et il y aurait moins de problèmes liés aux corvidés et pigeons, mais peut-être d’autres contraintes », argumente Jérôme Brunet.

Enfin, il reste aussi la solution du tir autorisé par l’administration.

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