Prévention
Feux de chaume : comment les éviter ?
Les pompiers se préparent à intervenir sur des feux cet été et comptent sur la solidarité des agriculteurs. Ces derniers sont invités à tout mettre en oeuvre pour prévenir les risques d’incendie dans leurs parcelles.

“ Le bouleversement climatique est bien présent. Les feux en espaces naturels sont en augmentation constante depuis 6 ou 8 ans à cause de la sécheresse. Nous nous attendons à un été chaud avec des incendies importants, comme cela se produit une année sur deux », affirme le capitaine Thomas Corbier, conseiller technique adjoint feux de forêt au SDIS 18.
Il encourage les agriculteurs à prendre, lors des travaux de cet été, toutes les dispositions possibles afin de limiter les risques d’incendie de chaumes. « C’est un rappel à faire tous les ans, même si les agriculteurs connaissent les risques », soutient le conseiller, confirmant que les exploitants agricoles représentent une aide précieuse avant et pendant l’intervention des pompiers.
Avant les moissons, l’agriculteur peut prévoir des coupe-feux dans ses champs, en déchaumant pour créer des zones tampons qui ne peuvent pas brûler ou en créant des bandes non enherbées, limitant ainsi la propagation du feu. L’installation de cuves d’eau est aussi recommandée pour contenir rapidement un départ de feu, de même que le simple fait que chaque engin agricole soit muni d’un extincteur.
L’ÉTAT DU MATÉRIEL A SON IMPORTANCE
Thomas Corbier met également l’accent sur l’état des matériels agricoles utilisés pendant les moissons et leur indispensable révision « en vérifiant les appareillages électriques et les niveaux d’huile, en soufflant les filtres, etc., pour éviter qu’ils ne s’embrasent ». Sur des terrains caillouteux, il est souhaitable d’utiliser des matériels en téflon dits antidéflagrants pour éviter la production d’étincelles.
Pendant la moisson, le conseiller préconise de privilégier les heures les moins chaudes pour travailler « l’heure la plus critique étant 19 h, car la végétation est en stress hydrique et la moindre étincelle peut aboutir à une catastrophe ».
En bordure de route, d’habitations, de voies ferrées ou encore de cuves de stockage, il faut redoubler de prudence pour ne pas entraîner de plus gros dégâts, « d’autant plus que la ressource en eau en milieu rural est inférieure à celle qui existe en agglomération », ajoute le capitaine du SDIS.
Le premier réflexe en cas d’incendie reste évidemment de donner rapidement l’alerte en appelant le 18 ou le 112, en précisant le lieu et en indiquant une entrée de champ possible. « Il est indispensable de toujours avoir son téléphone portable sur soi, et non posé sur le tableau de bord d’un véhicule », pour gagner un temps précieux sur le possible risque de propagation du feu, conclut Thomas Corbier.