Emploi
Cinq refugiés à la castration des maïs
Cet été, le Groupement d’Employeurs de Touraine a embauché pour la première fois des réfugiés, avec le concours d’Entraide et Solidarités. Focus sur cette expérience menée à Dolus-le-sec dans les rangs de maïs.
Cet été, le Groupement d’Employeurs de Touraine a embauché pour la première fois des réfugiés, avec le concours d’Entraide et Solidarités. Focus sur cette expérience menée à Dolus-le-sec dans les rangs de maïs.
Depuis le 11 juillet 2019, cinq salariés réfugiés sont mis à disposition pour la castration des maïs sur une exploitation céréalière à Dolus-le-Sec. De nationalités afghane, somalienne, soudanaise et géorgienne, ils sont arrivés en France entre 2013 et 2017.
Ils ont tous bénéficié d’un accompagnement personnalisé, réalisé par Entraide et Solidarité, et ont été recrutés pour le compte du Groupement d’Employeurs de Touraine (GE Touraine). L’association les aide préalablement dans leurs démarches administratives, pour se loger et se déplacer, leur apprend le français et les inscrit à des formations pour faciliter ensuite leur embauche.
De parcours très différents, ces hommes ont déjà travaillé sur le sol français, principalement dans le bâtiment. Entraide et Solidarités a souhaité élargir son action et s’entourer de multiples partenaires en répondant à un appel à projet de « plateforme départementale d’accueil des réfugiés ».
Le GE Touraine s’est rallié à cette initiative afin de contri- buer à l’insertion par le travail de ce public, à l’issue de leur parcours d’accompagnement. « Nous avons souhaité tester l’éventuelle future collaboration et embaucher une première équipe, hors plateforme, pour apprendre à travailler ensemble », indique Benoit Latour, président du GE Touraine.
« L’humain au coeur de nos priorités »
« Les réfugiés ont trouvé leur place très vite au sein de l’équipe composée majoritairement de lycéens du secteur », se félicite Marin, leur chef d’équipe dans les champs de maïs. Il ajoute même : « Malgré la barrière de la langue, les jeunes ont tissé de vrais liens avec eux. Cette expérience va changer leur regard sur les migrants qu’ils ne voyaient qu’aux journaux télévisés jusqu’à cette expérience ». « Le midi on boit du coca et du thé afghan ; quelle richesse dans les échanges ! », « Par temps de canicule, Yones (Soudanais) avait toujours son bonnet en laine, ça permet de relativiser notre ressenti de la chaleur », entend-on parmi les jeunes.
Au GE Touraine, la volonté est de placer l’humain au coeur de l’association. « En tant qu’employeurs, nous avons la chance de pouvoir agir concrètement pour aider les réfugiés à prendre place dans la société », fait remarquer Benoit Latour. « C’est ce genre d’expérience qui nous distingue des agences d’intérim. Nous voulons une action qui ait du sens, pour soutenir la production agricole et pour permettre l’épanouissement de nos salariés. »
Cette phase expérimentale, toujours en cours, a permis de renforcer la relation avec l’Entraide et Solidarité. L’appel à projet de « plateforme d’accueil des réfugiés » a été retenu. L’expérimentation va donc être étendue à l’échelle du département.