Travaux post-récolte
Déchaumage et faux-semis : les fondamentaux
Ne pas confondre déchaumage et faux-semis, le premier agissant sur la structure du sol et le second visant à favoriser la levée des adventices.
“ Le déchaumage sert à déchausser les chaumes pour faciliter la première dégradation de la paille », explique Bruno Chevalier, technicien à la chambre d'agriculture. « Le faux-semis a pour vocation de préparer un lit de semence pour faire lever les adventices et repousses, comme le géranium, le colza ou le vulpin. » Déchaumage et faux-semis, deux opérations à ne pas confondre. Elles n’interviennent pas à la même époque : si le déchaumage se fait après moisson, le faux-semis doit avoir lieu quand les graines sortent de dormance en septembre, et en présence d’humidité. « L’idéal est de laisser un délai de deux à trois semaines entre travail du sol et semis. Récemment il y a toujours eu un créneau pour le faire avec un passage d’eau à saisir. » Le travail n’est pas non plus le même. « Le déchaumage se réalise à une profondeur de 8 à 10 cm avec un crop, disque ou dent au choix pour ameublir et travailler la structure si besoin. Le travail sera superficiel s’il ne concerne que les pailles, un peu plus profond pour travailler le sol », poursuit le technicien. « Le déchaumage ne peut pas servir de faux-semis qui peut se faire aussi bien avec une herse magnum, de la rotative, une bêche roulante ou un disque déchaumeur indépendant. Il faut trouver l’outil qui travaille à 2 à 5 cm », complète Matthieu Loos.
Savoir s’adapter pour réussir
« Le faux-semis gère mieux le vulpin et le ray-grass. Un faux-semis qui ne fonctionne pas, c’est prendre le risque que les adventices lèvent en même temps que la culture. Il vaut mieux attendre pour détruire les pousses d’adventices avant de semer, quitte à réviser la rotation », recommande Bruno Chevalier. Sans préparer un faux-semis, le décalage de la date de semis constitue un levier en lui-même pour épurer le stock de graines. « Pour des parcelles vraiment très sales, il faut envisager un plan B. Certains font deux cultures de printemps par exemple. C’est un travail qui demande du temps », affirme Matthieu Loos. « Cette technique du leurre a un côté miraculeux, mais le couvert reste indispensable si demain l’objectif est de moins travailler le sol. La diminution du travail du sol participe à améliorer sa fertilité. » Pour les limons, la réponse peut être un peu plus rapide, à condition d’y mettre les moyens en apportant de la matière organique en plus du couvert. « Elle enrichit le système et ramène de la matière fraîche pour amener du vivant. La paille est constituée de carbone et a besoin d’azote pour se dégrader. L’apport de matière organique aura un effet plus rapide que les légumineuses dans le couvert. » Pour rappel, en zone vulnérable, il est possible de fertiliser un couvert sous réserve de limitation. « Certes cela un coût, mais c’est loin d’être inintéressant pour le reste de la rotation. En cela, les échanges paille/fumier avec les éleveurs sont très avantageux », s’accordent à dire les techniciens.