Des professionnels de la tequila dans les vignobles amboisiens
Le lycée viticole d’Amboise constitue l’un des trois piliers d’une coopération internationale, visant à aller avec les professionnels d’Equateur et du Mexique vers un mode de production plus durable de l’agave andin, produit de base de la tequila.
Le lycée viticole d’Amboise constitue l’un des trois piliers d’une coopération internationale, visant à aller avec les professionnels d’Equateur et du Mexique vers un mode de production plus durable de l’agave andin, produit de base de la tequila.
Des professionnels équatoriens et mexicains sont venus s’inspirer de nos façons de travailler le vin, en vue d’aller vers un mode de production plus durable de leurs agaves andins, utilisés pour fabriquer la tequila au Mexique et le miske en Equateur. Leur venue entre dans le cadre d’une coopération internationale tripartite (programme Adelante 2 de l’Union européenne) France-EquateurMexique, dans laquelle le lycée viticole d’Amboise représente la France. Lors d’une semaine de visites en territoire amboisien, la délégation s’est notamment rendue le 11 octobre au domaine Plou et fils à Chargé. Cette visite devait leur apporter des éléments sur le terroir local, le fonctionnement d’une exploitation viticole en France, la commercialisation, la transformation et la façon de travailler de façon la plus raisonnée possible. Mathieu Plou, cogérant du domaine et président du syndicat des vins d’Amboise, a d’abord reçu les visiteurs dans les vignes, où la machine à vendanger était encore à l’œuvre. Le groupe a ensuite découvert dans le chai le devenir de la vendange fraîchement récoltée, avant l’incontournable dégustation de bernache.
VIN ET TEQUILA : PROMOUVOIR SAVOIR-FAIRE ET QUALITÉ
Le directeur du syndicat des vins d’Amboise a ensuite présenté à la délégation le principe et l’intérêt d’une appellation, avant que les échanges ne s’orientent sur le marché du vin français. Fabrice Magniez a précisé que le prix médian d’une bouteille de touraine-amboise était passé de 10 euros à 14 euros en cinq ans. Une évolution directement liée à une augmentation de la qualité des vins. « 75 % de nos surfaces sont aujourd’hui labellisées bio, contre 30 % il y a cinq ans, a-t-il poursuivi. Or les consommateurs sont prêts à acheter plus cher un vin pour lequel on n’a utilisé aucun produit chimique de synthèse. » Une tendance nette, tout comme l’augmentation des volumes exportés qui contribue à créer de la valeur, face à une baisse continue de la consommation de vin depuis quarante ans. Le marché de la tequila et du miske se trouve être bien différent au Mexique et en Equateur. Mais la recherche de la qualité et du développement d’activités touristiques autour du produit est similaire. Les professionnels des deux pays américains cherchent à promouvoir un savoir-faire aboutissant à un produit de qualité. Lors des visites de leurs distilleries, ils éduquent les consommateurs au goût d’une tequila de qualité. « Ce n’est pas un alcool qu’on boit en une gorgée dans un verre à shooter ! On amène les clients vers une véritable dégustation, on explique les différents arômes. Et pour cela, on les sert dans des verres à pied, car le côté esthétique a aussi son rôle », explique Jorge Martinez, reconnu comme un maître de la tequila. Début 2024, Fabrice Magniez et le directeur du lycée viticole d’Amboise, Sébastien Guérineau, se rendront au Mexique pour partager leurs connaissances, notamment sur les pratiques culturales raisonnées.