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ACTION SYNDICALE
FNSEA et JA 37 ciblent les instances de l'État

Pour cette nouvelle mobilisation, une trentaine de tracteurs, pour certains attelés à des remorques de fumier, a investi les rues de Tours mercredi.

Les agriculteurs ont manifesté leur ras-le-bal en déversant du fumier devant la DDT.

Pour la deuxième semaine consécutive, la FNSEA et les JA ont lancé d'importantes mobilisations un peu partout en France. Selon le président de la FNSEA, cette deuxième phase vise à « dénoncer les entraves à l’agriculture » (lourdeurs administratives, distorsions de concurrence, etc.)


Après les feux de la colère de la semaine passée, ce sont les instances de l'État qui étaient visées ce mercredi. En Touraine, à l'appel de la FNSEA et JA 37, le convoi de tracteurs arrivant du sud a rejoint celui du nord mercredi après-midi, sur la rocade à l'ouest de Tours. Ensemble, les agriculteurs ont mené une opération escargot jusqu'à la DDT où ils ont déversé leurs remorques de fumier, avant de stationner leurs tracteurs place Jean Jaurès. Les départements pourront « cibler des représentants de l'État », annonçait récemment Arnaud Rousseau sur France Info. Dans le 37, c'est chose faite !


Unis, les manifestants ont ensuite poursuivi leur cortège jusqu'à la préfecture afin d'accompagner une délégation reçue par le nouveau préfet. L'opportunité d'exposer au nouveau locataire de l'Hôtel du Département la réalité de la profession agricole : les normes, sans cesse plus nombreuses et restrictives ; les charges, en hausse constante. Bref, autant de revendications répétées inlassablement depuis maintenant de trop longs mois.


En fin de journée, le convoi s'est de nouveau séparé pour rejoindre deux ronds-points stratégiques aux extrémités nord et sud de l'agglomération. La manifestation s'est prolongée dans la soirée.


La FNSEA rappelle « l'importance du coût de la matière première agricole. L'agriculteur ne doit pas être la variable d’ajustement des discussions tarifaires », martèle Arnaud Rousseau. Notamment avec les centrales d'achat.
À l'échelle nationale, la FNSEA et les JA restent déterminés. Arnaud Rousseau l'a fait savoir. « Notre mouvement connaîtra une troisième phase sans doute début décembre. Celle-ci sera consacrée aux revenus agricoles. » Et bien que la France ait voté massivement contre le Mercosur, l'inacceptabilité d'un tel accord de libre-échange reste l'une des priorités des deux syndicats majoritaires.

 

 

«Pour les accords du Mercosur, on arrive après la bataille»
Je me suis installé en 2023 sur le plateau de Sainte-Maure-de-Touraine, je cultive des céréales. Je me suis mobilisé aujourd'hui, avec mon père Pascal, pour rappeler les difficultés de trésorerie engendrées par de mauvaises récoltes. En plus, les conditions météorologiques de cet automne ont rajouté une couche pour la saison à venir. Cela fait deux années de suite que c'est compliqué, en particulier pour les jeunes installés qui disposent de peu de trésorerie. Je pointe également la lourdeur des charges administratives et d’intrants. Pour faire face à l'augmentation des charges, le prix de vente du blé pourrait être un peu mieux, et atteindre 230-250 euros la tonne. J'aimerais que l’interdiction de l’utilisation des néonicotinoïdes soit levée, car cultiver du blé dans les sols bournais est difficile sans protection contre les attaques de pucerons et de cicadelles. Nous n'avons clairement pas les mêmes conditions de protection de cultures que nos voisins européens. Concernant le Mercosur, je pense que nous arrivons après la bataille. Cela fait des années que nous entendons parler de cet accord.
 Bastien Roy, céréalier à Sainte-Maure-de-Touraine
 

 

 

«Ce sont les charges qui nous plombent !»
Le prix de base de la tonne de lait est de 455 euros en ce moment. Ce mois-ci, on a même atteint les 500 euros chez nous car on a de bons taux. On devrait s'en sortir avec des prix ainsi. Mais ce sont les charges qui nous plombent ! Le prix des concentrés est infernal. Il suit le cours du lait d'ailleurs, allez comprendre pourquoi… Sans compter celui du matériel. Et je ne parle pas de renouvellement mais simplement d'entretien !
Et comment vous voulez produire assez de lait pour rentabiliser nos investissements si on ne nourrit pas nos vaches laitières avec du soja ? On nous demande de produire plus, mais avec toujours moins : moins d'engrais, moins de phytos, moins de fioul. Mais toujours autant de passion, d'investissement personnel. Cette réalité, elle va s'arrêter un jour !
Avec mon associé, on est payé 30 000 euros par mois par la laiterie. En deux jours, il n'y a plus rien, à cause des factures qui tombent sans cesse... et surtout qui sont toujours plus élevées !
Et encore, nous ne sommes pas les plus à plaindre. On arrive à se prélever un peu plus d'un Smic chaque mois avec mon associé, ce qui n'est pas le cas de tous les agriculteurs. Mais avec les astreintes, les périodes de rush, ce serait à calculer, mais on est loin des 5 euros de l'heure. Qui dans d'autres secteurs accepte de bosser pour ça ? On en a marre d'être pris pour des cons.
Denis Rigault, éleveur en Gaec à Sepmes

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