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La lutte contre l’obsolescence programmée fait l’affaire d’Hugues

Un concept nouveau et dans l’air du temps, voilà ce qui fait le succès du RéparToursNtruck. Au volant de son camion-atelier, Hugues Grenouillat se déplace au plus près d’une clientèle désireuse de ne pas jeter son électroménager avant d’avoir tenté de le faire réparer. 

Depuis le mois de mai dernier, Hugues Grenouillat va à la rencontre de la population au volant de son vieux Citroën pour réparer les appareils électroménagers

Après plus de trente années à travailler pour de grandes enseignes d’électroménager, Hugues Grenouillat a fait le choix de l’autoentreprise. Natif du Lochois, il occupe à l’époque des postes de vendeurs ou de technicien SAV en Touraine et dans le Berry. Diplômé d’un BTS dans le domaine de la maintenance en électronique, l’homme de 48 ans décide en 2021 de se renseigner auprès de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) afin de lancer sa propre activité. « La vision des grands groupes dans lesquels j’évoluais ne me convenait plus. Ils n’avaient pas une politique de réemploi suffisante à mon sens et je voulais travailler différemment », explique l’intéressé.

Un concept simple et efficace

S’en suivra une formation dispensée par la CMA d’une durée de 280 heures. Objectifs ? Survoler les notions de comptabilité, réaliser une étude de marché, créer son business plan, etc. Deux mois et demi plus tard, le jeune entrepreneur présente son projet devant un jury composé de chefs d’entreprise et de représentants d’organisme bancaire, séduits. « Je souhaitais continuer le dépannage d’appareils électroménagers, expose Hugues Grenouillat, mais je voulais le faire de façon mobile et aller à la rencontre des gens. » Cette exigence personnelle entraîne donc l’achat d’un véhicule utilitaire. Amoureux des vieilles mécaniques, il fait le choix d’un Citroën HY de 1968, rallongé et tape à l’œil. Il mettra quelques semaines à le transformer en atelier roulant, l’équipant entre autres d’un établi et d’un système solaire pour assurer son indépendance énergétique, où qu’il soit. Il débute son activité ambulante en mai dernier. Le concept est simpliste mais concret : « je prends les appareils défectueux des clients et leur fais bien souvent un devis sur place. S’ils l’acceptent, je m’engage à leur restituer réparés la semaine d’après, dans la mesure où je peux disposer des pièces de rechange rapidement. » Il se voit donc désosser des aspirateurs, des centrales vapeur pour le repassage, des taille-haies ou encore des lave-vaisselles. « En gros, tous les biens d’équipement d’une maison, excepté les réfrigérateurs », résume-t-il.

Un enthousiasme certain

Hugues Grenouillat se déplace aujourd’hui dans les communes de Langeais le lundi, Montbazon le mardi, Azay-le-Rideau le mercredi et Ballan-Miré le vendredi. Le jeudi, il sillonne la campagne au gré des appels d’éventuels clients. « Bien souvent, les gens recherchent du conseil afin de savoir si leur appareil vaut la peine d’être réparé ou pas. Et bien souvent suite au diagnostic, ils me le confient pour en assurer la réparation, explique-t-il. C’est exactement ce pour quoi j’ai créé cette activité : limiter l’achat d’appareils neufs et faire au maximum pour réemployer des appareils qui bien souvent n’ont que des pannes minimes. » Côté coût, le réparateur propose un tarif horaire, « mais déclinable à la minute. Je suis donc à un euro la minute. Il faut donc être précis lors du diagnostic. Parfois j’ai des mauvaises surprises lors du remontage et j’y passe plus de temps que prévu. Mais cela fait partie du jeu », concède-t-il. Reste le souci d’approvisionnement en pièces détachées. « J’aimerais travailler avec des fournisseurs de pièces locaux, assure le réparateur. Or malheureusement, ils sont aujourd’hui trop peu nombreux au sein de l’agglomération. » Ce sont aussi les délais de livraison qui l’embarrassent. « Pour certains composants électroniques, il faut être patient car les délais de livraison se comptent en semaine », regrette-t-il.

Une communication toute faite

Consciencieux, son budget prévisionnel prévoyait une part dédiée à la communication, afin de se faire connaître auprès du grand public. Mais les médias locaux et nationaux en auront décidé autrement. « Je n’ai pas eu à l’utiliser », se réjouit l’entrepreneur. En effet, quelques jours après le début de sa nouvelle activité, les médias locaux (La Nouvelle République, puis rapidement France 3 Centre) sont venus à sa rencontre afin de présenter son concept. De fil en aiguille, le nombre d’appareils électriques qu’il reçoit augmente alors quotidiennement. Puis les médias nationaux, le journal télévisé de France 2, puis celui de TF1, se sont eux aussi intéressés à son affaire. « A partir de ces deux diffusions de 2,30 mn en période de pleine audience, mon activité s’est envolée. » Même si depuis l’euphorie est retombée, ces sujets télévisés ont dynamisé son entreprise. « Dorénavant, c’est le bouche-à-oreille qui fonctionne et me permet de collecter entre dix et quinze appareils par jour. » Même si la clôture de son bilan comptable n’aura lieu qu’en septembre prochain, l’auto-entrepreneur apprécie d’être démarché par une flopée de communes rurales locales, mais pas que. « Des communes d’autres départements m’ont contacté et aimeraient que je me déplace sur leur territoire, mais je ne peux pas être partout », ironise Hugues Grenouillat.

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