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FLAVESCENCE DORÉE/
La lutte plus que jamais d’actualité dans le Bourgueillois

Tandis que deux autres foyers se déclarent dans le Cher et dans l’Anjou, celui de Saint-Nicolas-de Bourgueil - Restigné s’étend. Face à la flavescence, les vignerons du secteur sont mobilisés.

Lors de l’assemblée générale de Fredon CentreVal de Loire, un point a été présenté sur l’évolution de la flavescence dorée en région, où la maladie progresse actuellement. En Indre-et-Loire, le foyer de Saint-Nicolas-de-Bourgueil - Res tigné, détecté en octobre 2021, a atteint La-Chapelle-surLoire. A Saint-Nicolas-de-Bourgueil, la zone infestée est passée de 0,2 ha en 2022 (1 parcelle) à 17 ha en 2023 (31 parcelles). La zone délimitée surveillée est, elle, passée de 59 ha (247 parcelles) en 2022 à 230 ha (918 parcelles) en 2023. A Restigné et La-Chapelle-surLoire, la zone infestée est passée dans le même temps de 0,36 ha à 8,63 ha. La zone délimitée est, elle, passée de 64 ha à 130 ha. Au total, sur les deux sites du foyer, 130 vignerons sont aujourd’hui concernés.

UN NOUVEAU FOYER IDENTIFIÉ DANS LE CHER

Un nouveau foyer a par ailleurs été identifié en août 2022 à Saint-Gemme-en-Sancerrois, dans le Cher. La zone infestée est constituée d’une parcelle d’1,9 ha, et la zone délimitée englobe 84 parcelles exploitées par dix-sept producteurs. Un autre foyer a été détecté à Bellevigne-les-Châteaux, en Anjou. Pour une lutte plus efficace, une convention spécifique à la gestion des foyers a été signée cette année entre le Sral (Service régional de l’alimentation) et Fredon Centre-Val de Loire. Dans ce cadre, un comptage larvaire a été organisé une semaine après le premier traitement. Après le deuxième traitement (intervenu quinze jours après le premier), un nouveau comptage larvaire a été réalisé, ainsi qu’un comptage des adultes pour déterminer la date du troisième traitement. Ce dernier doit être réalisé entre le 24 juillet et le 6 août 2023. Le génotype des phytoplasmes sera déterminé cette année dans les quatre communes concernées, et une analyse des ceps symptomatiques, en zone infestée et zone tampon, sera réalisée pour le foyer de St-Gemme-en-Sancerrois. Il faut rappeler qu’une obligation d’arrachage de la parcelle s’applique lorsque 20 % des ceps d’une parcelle sont atteints en cumul sur trois ans.

Or, certaines zones du foyer tourangeau ne sont pas loin de ce seuil. « Il y a le feu, mais les procédures de l’administration sont lentes », déplore Vincent Delanoue, référent du département sur le dossier flavescence.

UN PLAN SANITAIRE D’INTÉRÊT COMMUN TRÈS ATTENDU

« En fait, surveiller 10 % des vignes de la zone délimitée ce n’est pas suffisant, témoigne Emilien Desbourdes, vigneron à Panzoult, secteur où un foyer avait été détecté en 2013 et éradiqué en trois ans. Il faut garder un œil tout le temps, quand on est dans les vignes. L’action collective a fonctionné à Panzoult car dès le début on a pris le problème très au sérieux. » Fredon Centre-Val de Loire est toujours en attente du décret pour mettre en place avec la filière viticole le plan sanitaire d’intérêt commun (Psic) national sur la flavescence dorée. Financé par les adhérents, il viserait à mettre à disposition des filières des outils pour favoriser la prévention, la surveillance et la lutte contre les dangers sanitaires, et à mutualiser les coûts. Il pourrait ouvrir la possibilité d’une indemnisation en cas de découverte d’un foyer.

Deux autres foyers de maladies réglementées sont observés dans la région. L’un concerne le capricorne asiatique à Gien. « Normalement, c’est la dernière année de surveillance, car on en est à trois ans sans détection », se réjouit Nicolas Fradin, chef du service régional de l’alimentation. L’autre foyer concerne le chancre : un platane infesté a été localisé à Chartres. Les platanes à proximité ont été abattus, et une surveillance est mise en place pendant dix ans.

IL LE DIT / Vincent Delanoue, vigneron à Saint-Nicolas et référent départemental flavescence dorée « La prise de conscience est faite, autant au niveau des vignerons, des communes que des particuliers. Il faut en effet que tout le monde s’y mette. Le problème, que ce soit à Restigné ou à Saint-Nicolas, c’est qu’on ne connaît pas les premiers ceps qui ont été infestés, donc la lutte est plus compliquée. Entre 1 200 et 1 400 ceps sont touchés sur ces deux sites. On a créé un document résumant les bonnes pratiques à respecter. Par exemple, il faut faire attention avec le matériel : en le déplaçant, on peut transporter les cicadelles sur une autre zone. Il faut qu’on vulgarise tout ça, comme on l’a fait pour l’esca. Au niveau de la FAV, on compte profiter de l’avance de Saint-Nicolas sur le sujet de la flavescence, pour qu’elle soit utile pour les autres. Et puis, il est nécessaire de dépolitiser ce dossier. Quel que soit le syndicat, tout le monde doit aller dans le même sens. La FAV souhaite demander un traitement obligatoire à l’eau chaude, l’arrachage des friches, et une prise en compte proratisée au cas par cas du traitement obligatoire contre la flavescence, dans le calcul de l’IFT pour la certification HVE. » 

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