Aller au contenu principal

La truite a son repaire à Langeais

 Avec l’envie de proposer une offre de poissons de qualité aux consommateurs locaux, Jérémie Bonnissent a repris une ferme piscicole l’année dernière. Rencontre avec ce féru d’aquaculture.

Après diverses expériences dans le monde agricole et agroalimentaire, Jérémie Bonnissent, Berrichon d’origine, pose ses valises à Langeais en 2021. Issu d’une famille d’agriculteurs, il se rapproche de la pisciculture durant ses études. « Je reste persuadé de l’intérêt de la filière pêche dans les années à venir. Le changement de pratique alimentaire que doit opérer l’Homme passera par une consommation accrue de poissons. La consommation de ressources pour produire un kilo de poisson ou un kilo de bœuf n’est pas du tout comparable », relève le pisciculteur. De plus, les apports nutritionnels du poisson sont conséquents, avec un fort taux de protéines animales. Après des postes d’acheteur de produits de la mer au sein de grossistes, Jérémie a fait le choix de la production de truites. « Il y a pour moi un intérêt à produire des denrées alimentaires. C’est à ce stade que la création de valeur est la plus palpable à mes yeux », poursuit-il.

UNE OFFRE DIVERSIFIÉE,  EN PRENANT SOIN  DE L’ENVIRONNEMENT

Avec pour objectif de « produire localement une protéine piscicole de qualité », l’homme choisit donc l’eau douce pour développer son activité.  Aujourd’hui, obtenir une autorisation pour créer une exploitation piscicole de toute pièce est très compliqué, notamment pour des raisons d’accès à l’eau et de sa nécessaire dérivation. Jérémie Bonnissent recherchait donc une exploitation existante, « à taille humaine, pour créer un dynamisme local tout en valorisant le maximum de la production en direct. » Il s’associe à neuf personnes, apporteurs de capitaux et crée une SCEA. Il est le seul à disposer du statut d’associé exploitant. La reprise s’est faite à la suite d’un départ en retraite quinze ans auparavant. « Il a fallu revoir les activités de l’exploitation afin de répondre à la demande actuelle et pérenniser le site économiquement, explique le pisciculteur. Nous avons fait le choix d’élever de la truite pour plusieurs raisons : tout d’abord, c’est un animal adapté à l’eau dont nous disposons sur place. Elle est appréciée du consommateur pour sa bonne valeur gustative et elle se cuisine facilement. De plus, elle et amusante à attraper pour les pêcheurs amateurs. » Afin de ne pas utiliser de produits de traitement ou d’antibiotiques, l’éleveur a fait le choix de limiter au maximum « la densité de poissons dans les bassins. Ainsi, elle est deux fois inférieure à celle exigée par le cahier des charges biologique. »  Installé sur un site bucolique, aux abords de la Roumer, l’éleveur propose une offre diversifiée : « nous avons monté un laboratoire afin de transformer une partie de nos poissons. Ainsi nous proposons des filets de truite, mais aussi de la fumaison ou du gravlax. Pour résumé, tout ce qui est faisable avec du saumon l’est avec la truite. » Bien évidemment, il est également possible de se procurer des poissons entiers.  Un forfait est disponible à la journée pour les amateurs de pêche loisir. Une petite restauration et un bar viennent compléter l’offre agrotouristique, ouverte de mi-mars à mi-octobre.

L’ALIMENTATION,  DES ORIGINES VARIÉES

Le nourrissage du cheptel piscicole s’effectue quotidiennement. « La pisciculture a devant elle deux gros enjeux, soulève Jérémie Bonnissent. Le premier concerne l’eau, son prélèvement et son utilisation. Le second est au sujet de l’alimentation. Les poissons les plus convoités sont piscivores (saumons, truites, bars, daurades, etc.) Leur alimentation nécessite donc de gros apports de protéines. »  Pour sa part, Jérémie Bonnissent a fait le choix de travailler « avec une coopérative bretonne qui a développé cette filière d’alimentation, récemment. Ce sont principalement des déchets de l’industrie agroalimentaire qui sont présents dans la gamme de ce fabricant », explique-t-il.  Par ailleurs, la pisciculture reste un gros consommateur d’électricité, notamment pour l’oxygénation des bassins. « Nous souhaitons donc investir dans des panneaux solaires pour produire notre propre énergie », déclare l’exploitant. Ces panneaux seront installés au-dessus même des bassins. Ils limiteront ainsi l’évaporation estivale et préserveront l’élevage d’éventuelles attaques d’oiseaux prédateurs, de plus en plus récurrentes.

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 85€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Terre de Touraine
Consultez le journal Terre de Touraine au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal Terre de Touraine
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Terre de Touraine.

Vous aimerez aussi

Descartes : un nouveau boucher passionné

À Descartes, Steven Lardin, 32 ans, a repris la boucherie du centre-ville en juillet dernier.

Philippe Benoit du Rey a accueilli plusieurs élus sur sa ferme d’Orbigny, pour attirer leur attention sur les incohérences juridiques qui freinent la création de fermes pilotes dédiées à l’étude de l’infiltration de l’eau.
Eau : un projet freiné par la réglementation

À Orbigny, Philippe Benoit du Rey veut démontrer qu’une meilleure gestion de l’eau est possible en créant une ferme pilote.

L'essor de l’industrie laitière en Touraine

Entre 1890 et 1930, la Touraine connaît une véritable mutation laitière, marquée par l’émergence des laiteries, la naissance des coopérat

Grâce à une météo favorable, les semis des céréales d'automne touchent à leur fin en Indre-et-Loire.
Des semis sous de bons auspices

À l’échelle du département, les semis de blé sont bien avancés.

Lors de la journée du PNDV tour organisée à Saint-Nicolas-de-Bourgueil en juillet, Charlotte Mandroux et Sophie Bentéjac ont présenté les outils existants pour les vignerons, ainsi qu’un projet à venir.
Des outils pour agir face au dépérissement de la vigne

Les vignerons disposent d’outils, notamment digitaux, développés via le plan national de durabilité du vignoble pour pérenniser le vignoble et la c

Chaque irrigant doit réduire son nombre de jours de prélèvement de 30 % par rapport à l’autorisation initiale en période d’alerte et de 50 % en période d’alerte renforcée.
Sécheresse en Indre-et-Loire : comment ça fonctionne ?

Un nouvel arrêté fixe les règles de prélèvement d’eau jusqu’au 31 octobre.

Publicité