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VIE RURALE
Le challenge des maires se complexifie

Un trop-plein de normes et une contrainte budgétaire qui s’alourdit ont fait partie des sujets clés évoqués lors du congrès des maires d’Indre-et-Loire. Les élus semblent malgré tout cas ne pas avoir perdu foi en leur vocation.

À la veille de la fin de mandat des élus, le congrès des maires d’Indre-et-Loire du 3 décembre a été l’occasion de dévoiler les résultats d’une consultation menée auprès d’eux, pour cerner leur état d’esprit actuel.

 

65 % des maires y ont participé. Parmi ceux-ci, 56 % envisagent de se représenter en 2026, c’est 10 % de plus qu’en 2020, et la tendance nationale est la même. 28 % ne souhaitent pas se représenter, et 16 % n’ont pas encore décidé.

Malgré le contexte national et international, et la Covid en début de mandat, 91,5 % estiment avoir respecté les engagements qu’ils avaient pris.

Concernant les agressions, 11 % déclarent avoir été victimes d’une agression physique et 59 % victimes d’insultes, menaces ou actes d’intimidation. Dans à peine un cas sur trois, une plainte a été déposée.

Du côté financier, 56 % des maires qui n’ont pas augmenté leur taux d’imposition communal lors de ce mandat estiment qu’ils vont être contraints de le faire pour maintenir le niveau des services publics.

Concernant la perception de l’exercice de leur mandat, 58 % considèrent qu’il a été plutôt satisfaisant malgré certaines difficultés, et 34 % l’ont trouvé complexe et parfois décourageant.

 

Le coup dur budgétaire

Selon le président de l’association des maires d’Indre-et-Loire (Amil), Cédric De Oliveira, « ce mandat a démarré pendant le confinement et se termine dans la confusion. Le mandat a été fait d’épreuves et de combats, à travers des crises sanitaire, sociale, environnementale, inflationniste et démocratique. Le projet de loi de finances qui s’ajoute est un coup de massue… »

Le texte actuel prévoit en effet une ponction de 8 milliards d’euros via le Dilico*, sur une seule année budgétaire. Pour la ville de Tours, par exemple, cela représente un million d’euros. Les fonds de compensation promis suite à la suppression de la taxe d’habitation sont par ailleurs figés. Le projet de loi prévoit encore la suppression partielle de la FCTVA, ainsi que le gel de la dotation globale de fonctionnement (DGF) et la non-revalorisation des bases fiscales. « Un massacre des collectivités locales s’annonce », estime le président de l’Amil. À cela s’ajoute un retard important dans la récupération des recettes, lié à un changement de logiciel par l’État.

« La décentralisation est totalement morte dans notre pays. L’État se mêle de tout et ne s’occupe de rien, il est paresseux pour se réformer à cause d’un manque de courage politique », fustige le président de l’Amil.

 

Retrouver une simplicité d’action

David Lisnard, président de l’association des maires de France, considère que « dans une démocratie abîmée, la commune reste le bastion de la république et donc de la continuité des services publics. Nous sommes le premier mètre de l’action publique et non le dernier kilomètre ». Il précise que 40 maires chaque mois ont démissionné depuis le début du mandat, « c’est quatre fois plus que durant les trois mandats précédents réunis ».

David Lisnard milite pour que les maires retrouvent une simplicité d’action, face au monstre bureaucratique créé par la multiplication permanente de règles. « Ce harcèlement textuel crée une insécurité juridique et bride l’action, dénonce-t-il. Sans compter l’énorme perte de moyens engendrée par cet excès de bureaucratie, de procédures et de législation. »

Thomas Campeaux, préfet d’Indre-et-Loire, complète : « il faut trouver où mettre le curseur entre la précision de la norme et le fait de donner plus de souplesse, pour préserver la liberté, mais aussi l’égalité entre les personnes ».

Les sujets du financement des Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) - avec la nouvelle contribution volontaire des communes -, et de l’accompagnement nécessaire du monde agricole dans sa transition ont également été évoqués.  

 

*dispositif de mise en réserve obligatoire de recettes dues aux collectivités.

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