Prévenir les risques liés au matériel agricole

Les Cuma, plus encore que les agriculteurs, ont intérêt à éviter tout risque de sinistre sur les matériels. S’ils sont appliqués par tous les adhérents, certains conseils concourent à éviter les mauvaises surprises. « D’abord, la signalisation doit être adaptée à l’utilisation du matériel », a indiqué Emmanuel Petitjean, expert assurances chez Groupama Paris Val de Loire, lors de l’assemblée générale de la Cuma de Saint Flo en décembre.

 Cela implique de respecter les règles d’éclairage, de signalisation, de visibilité en fonction de la largeur du transport, d’adapter le poids du chargement et la vitesse de circulation. Cela va sans dire mais les véhicules lourds doivent laisser la priorité aux plus légers. En cas de salissement de la route, des panneaux doivent être installés pour avertir les usagers. Des panneaux sont également indispensables en cas de travaux de fauche ou d’élagage sur des routes fréquentées. « Si ces règles ne sont pas respectées, un risque d’amende existe, ainsi qu’un risque de déchéance de garantie par l’assureur, donc ce n’est pas négligeable », met en garde l’expert. Celui-ci préconise donc de vérifier de façon journalière les éléments de sécurité des matériels, et alerte sur les situations de surcharge en période de récolte et sur la répartition uniforme du chargement dans la benne. Par ailleurs, « le réseau Centaure propose des stages de sensibilisation et de conduite spécifiques au matériel agricole, ça peut être utile pour les adhérents », glisse Emmanuel Petitjean. L’entretien du matériel est évidemment un point capital pour une utilisation en toute sécurité : graissage, vidange, contrôle du serrage des roues au couple et de la pression des pneus, soufflage quotidien des moissonneuses-batteuses, presses, ensileuses, broyeurs… 

ENTRETIEN ET SUIVI RIGOUREUX DU MATÉRIEL 

L’hivernage doit également être soigné. « Ne remisez le matériel qu’après nettoyage, graissage, huilage pour les matériels à risque de corrosion, et mise hors-gel pour les pulvérisateurs. Pensez aussi à remiser les boîtiers de commande et tous les éléments électroniques au sec et hors-gel ! », complète-t-il. « Dans l’idéal, pour un suivi rigoureux du matériel, il faut désigner un responsable par équipement, et mettre en place un carnet de suivi, et une fiche d’état à compléter par le responsable après chaque utilisateur », estime le spécialiste en assurances. Chaque utilisateur pourrait même prendre des photos du matériel lorsqu’il le sort et lorsqu’il le restitue, pour éviter les litiges. 

D’autres bonnes pratiques sont également à adopter : 

• Vérifier la présence et l’état des extincteurs ; 

• Utiliser le coupe-batterie ; 

• Éviter de remiser en bâtiment après un lavage ; 

• Privilégier le plein de carburant le matin pour limiter les vols ; 

• Démonter les équipements de guidage et boîtiers de commande, toujours pour faire face au risque de vol ; 

• Contrôler la matière chargée dans les épandeurs (chaux par exemple). 

Il faut savoir exclure « de la garantie les conséquences pécuniaires de la responsabilité de l’assuré résultant de dommages de la faute de l’assuré, si celle-ci est intentionnelle ou dolosive », précise Patrick Martin, référent Groupama de la Cuma de Saint Flo. Il y aura également exclusion si les dommages sont liés à un défaut de travaux ou de produit connu de l’assuré avant la mise en circulation de l’engin.