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RENDEZ-VOUSGRANDES CULTURES DE FONDETTES du 8 juin 2018
Robustesse du système de culture

Cent cinquante agriculteurs sont venus chercher des informations technico-économiques ciblées grandes cultures au rendez-vous annuel de la chambre d’agriculture.

Paysans, étudiants, techniciens se sont rendus sur le site du Grand Barré à Fondettes le 8 juin pour visiter la plateforme Touraine Grandes Cultures installée pour la dernière fois sur la ferme de l’Agro Campus.

En introduction de la journée, Franck Paineau conseiller agronomie, marchés de la chambre d’agriculture, s’appuyant sur une réflexion menée par le conseil d’administration du GDA de Loches-Montrésor a évoqué la robustesse d’un système d’exploitation. Un terme renvoyant à de nombreuses connotations, touchant à la personne aussi bien qu’à l’activité professionnelle. Une exploitation robuste, c’est non seulement être un bon technicien mais c’est aussi être bien entouré, bien organisé, commercialiser en connaissance de son prix de revient, pouvoir diversifier ou transformer à la ferme. « Produire durablement des cultures sur son exploitation suppose de trouver un équilibre entre fertilité du sol, alimentation et protection des cultures, et débouché. » La rotation colza-blé ou colza-blé-orge s’est développée depuis 25 ans en Touraine, mais elle se heurte aujourd’hui à des freins comme le salissement par les adventices. L’essai système conduit depuis cinq ans cherche justement à mettre en évidence les intérêts et limites d’autres systèmes basés sur plus de cultures et l’absence de travail du sol. Les résultats définitifs sont attendus pour l’année prochaine.

Huit ateliers proposés

La variété est un des premiers choix qui conditionne tout le reste. En blé sur les 14 nouveautés testées, toutes tolérantes à la rouille jaune, une moitié est bien classée vis-à-vis de la fusariose et l’autre moitié est déjà en observation par la meunerie française. Ce qui montre les évolutions de la sélection aujourd’hui. Tolérante aux mosaïques, Macaron est bien notée vis-à-vis de la fusariose. Deux variétés affichent une tolérance vis-à-vis des cécidomyies : Pilier et Ténor (également tolérante au piétin-verse).

En colza, cinq nouveautés hybrides et trois lignées sont comparées sur le site de Fondettes. Trois hybrides sont tolérants au virus TuYv transmis par les pucerons. Une autre variété sera particulièrement à suivre : Kadji, ½ tardive à maturité, compte-tenu de son profil vis-à-vis des maladies en particulier phoma et de sa faible sensibilité à l’élongation d’automne.

Il est un fait connu, la variété, seule ou en mélange, représente un atout dans la lutte contre la JNO sur orge d’autant plus avec le retrait de l’imidaclopride (Gaucho). Dans cet essai, des associations à quatre composants avec une ou deux variétés sensibles sont testées et donnent de bons résultats. L’association d’une plante compagne semée en même temps que l’orge ou l’application d’un film protecteur à base d’argile n’est pas suffisante.

Bientôt un essai sur les effets des associations de cultures

L’imidaclopride appartient à la famille des néonicotinoïdes qui sont désormais interdits à cause de leur effet suspecté sur les pollinisateurs que sont les abeilles. « On touche ici à la biodiversité, celle qui a son importance visible. Comment alors aménager le parcellaire et son environnement pour favoriser les auxiliaires ? » interroge Bruno Chevalier responsable de la plateforme avant de répondre. Deux programmes sont en cours qui évaluent d’une part l’effet des pratiques phytosanitaires sur des organismes vivants et d’autre part celui des régulations naturelles par des auxiliaires sur limaces et pucerons. Un autre devrait être lancé prochainement sur l’effet des associations de culture.

Dans la lutte contre les maladies, outre la résistance variétale, là aussi très utile, ainsi que la date de semis, d’autres outils viennent enrichir la gamme des moyens. Ce sont ceux qui associent modèles de développement des maladies, informations parcellaires et relevés météo pour formuler des dates de traitement. Trois outils comparés préconisent chacun une stratégie différente : Opti-protect développé par mes p@rcelles ; Tameo issu de la collaboration entre Arvalis et Météo-France et Xarvio développé par Bayer. Ce qui n’empêche pas la recherche de trouver de nouvelles molécules ; l’une de la famille des triazoles et l’autre plus originale issue d’une bactérie, attendues d’ici un ou deux ans.

Révolution dans le calcul de l’alimentation azotée

Dans le domaine de l’alimentation des cultures, le poste qui vient en premier, c’est l’azote. Azote minéral le plus souvent, mais aussi azote organique, azote « végétal » via les légumineuses. De nouvelles méthodes vont probablement révolutionner la fertilisation azotée du blé. L’une, Appi-N s’appuie sur le suivi de l’état azoté de la culture via des appareils comme le Greenseeker sans avoir à déterminer à l’avance le rendement que l’on va faire et donc les besoins. L’autre, CHN se fonde sur une modélisation des besoins et des fournitures.

Enfin un volet est consacré à la diversification des cultures dans un but agronomique et économique. Plusieurs cultures sont présentées en rappelant que la culture miracle n’existant pas, il s’agit, pour ne pas être déçu, de bien définir ses objectifs en fonction des données pédo-climatiques de sa parcelle, de son savoir-faire et du débouché. Objectif agronomique (réduction du salissement par exemple avec une culture de printemps, amélioration de la fertilité du sol avec du trèfle violet). Objectif économique avec un débouché connu ou bien création de filière comme par exemple avec des légumes frais ou secs de plein champ selon la présence d’irrigation. Il faudra veiller aussi à prendre en compte la pression phytosanitaire exigée.

Ce rendez-vous au champ marquait la fin de la plateforme d'expérimentation de la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire au lycée de Tours Fondettes après six années de présence continue. En 2019 une autre collaboration s'engage, avec l'INRA, sur le site de Nouzilly.

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