Congrès des maires 37
Donner aux élus les moyens d’agir
La diversité des sujets évoqués lors du congrès des maires d’Indre-et-Loire faisait écho à la richesse de la fonction de maire. Mais les difficultés d’exercice dans la société actuelle n’ont pas été négligées.
La diversité des sujets évoqués lors du congrès des maires d’Indre-et-Loire faisait écho à la richesse de la fonction de maire. Mais les difficultés d’exercice dans la société actuelle n’ont pas été négligées.
« La commune : cœur de la République ! », voilà le thème choisi par l’Association des maires d’Indre-et-Loire (Amil) pour son congrès annuel du 29 novembre. Une formule qui prend tout son sens à l’écoute des discours et échanges lors de cette journée. Le maire est en effet l’échelon le plus local de la représentation de l’Etat, en lien direct avec les administrés et au cœur de tant de sujets de leur vie quotidienne. Un sens qui fait aussi écho aux nombreuses agressions - principalement verbales - subies par de plus en plus de maires. Or, « quand on attaque un élu, on attaque la République », martèle Cédric de Oliveira, président de l’Amil, qui rappelle les chiffres : « au 12 novembre, le ministère de l’intérieur recensait 2 387 atteintes contre des élus en France. 42,5 % des maires déclaraient avoir déjà été agressés en 2022. C’est inacceptable ! »
A mi-mandat, il indique ressentir la fatigue des élus. Une fatigue liée notamment à l’inflation normative incessante, source parfois de contradictions. « On nous demande de construire de nouveaux logements, mais de ne plus artificialiser ! De choisir des zones d’accélération des énergies renouvelables, mais avec seulement quelques mois devant nous et sans aucun moyen technique ! », s’est-il insurgé. Le manque de moyens, aggravé par l’explosion des franchises et primes d’assurance, a aussi le don d’user les élus. Depuis le début de ce mandat, la France bat son record de démissions de maires : 1 300 à ce jour. Ce qui laisse craindre une crise des vocations marquée pour les prochaines élections.
L’Ecole des maires sur les rails en 2024
Au rang des bonnes nouvelles, le président de l’Amil a annoncé la concrétisation de l’Ecole des maires pour 2024, pour que les élus puissent développer des compétences nécessaires à l’exercice de leur mandat. « Il s’agit d’un cursus de formation s’étalant sur un trimestre, comprenant deux à quatre heures de cours par mois », décrit-il. Quinze maires sont déjà inscrits, les inscriptions restent ouvertes jusqu’à fin janvier.
Comme chaque année, le sujet des occupations illicites des gens du voyage a été de la partie. Le préfet a été interpelé au sujet de « la lassitude des élus et la colère des compatriotes. Il faut modifier la loi pour octroyer aux maires des moyens d’agir, a réclamé Cédric de Oliveira, considérant que « le respect des lois de la République n’est pas en option ! »
Le rendez-vous annuel des maires d’Indre-et-Loire a été l’occasion de rendre hommage à la carrière politique de Pierre Louault et de lui octroyer le statut de président d’honneur de l’Amil. « Je me sens utile quand je suis sur le terrain, et le statut de maire est celui que j’ai préféré, et de loin », a déclaré celui qui a occupé les fonctions de maire, président de communauté de communes, conseiller général, départemental et sénateur. Car malgré tout, tous s’accordent à reconnaître la richesse et les aspects positifs attachés à la fonction de maire.