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Gestion de la ressource en eau : mobilisation en Centre-Val de Loire

À l’initiative du Conseil régional, des Assises de l’eau se sont déroulées mardi dernier à Tours. Monde agricole, associations de défense de l’environnement, élus locaux, etc., près de 600 participants ont répondu présent.

En introduisant les Assises régionales de l’eau, le 7 novembre à Tours, le président du conseil est revenu sur les atouts du territoire régional (étangs de la Brenne, densité des cours d’eau, etc.). Avant de rappeler que cette ressource est le premier indicateur du dérèglement climatique : tempête, sécheresse, inondations, fonte des glaciers. Dans chacune de ces situations catastrophiques, la gestion de l’eau est primordiale. Eric Chevée, président du Ceser* a enchainé en disant que la ressource en eau n’est pas inépuisable et pire, « qu’elle est de moins en moins présente aux endroits où nous avions l’habitude de la trouver ». 

PLUVIOMÉTRIE ANNUELLE INCHANGÉE 

Les différents intervenants ont rappelé quelques chiffres : seuls 18 % des masses d’eau superficielle sont en bon état écologique dans la région. Quant aux masses d’eau souterraines, 41 % d’entre elles sont dans un état qualitatif dégradé. Côté précipitations, il ne pleuvra pas moins à l’avenir, mais leur répartition sera différente : il faut s’attendre à des pluies plus intenses en hiver. Par ailleurs, les températures vont augmenter, ce qui implique une évaporation et une évapotranspiration des végétaux plus importantes. Jean Launay, président du Conseil national de l’Eau, a rappelé que le Varenne agricole de l’eau de mars dernier a débouché sur 53 mesures. Celles-ci doivent être déclinées localement en actions concrètes, tâche ô combien délicate. Sylvain Boucherand, représentant du Ceser, a souligné que l’eau doit être gérée en termes de qualité, de quantité, mais également de partage. Il estime que « nous n’avons pas encore pris conscience de ce qui nous arrive ». Il précise également que tous les acteurs sont conscients qu’il faut aller vers la sobriété, mais que tous ont une bonne raison de ne pas être les premiers à commencer : l’énergie, l’agriculture, la pharmacologie, l’industrie, etc. Enfin, deux représentants des comités de Bassin Loire-Bretagne et Seine Normandie ont rappelé que les captages d’eau potable sont trop peu protégés et que certains processus industriels doivent être revus. Avant d’ajouter qu’en Normandie, les élus locaux ont favorisé l’infiltration des eaux par des actions de désimperméabilisation. Les intervenants ont ensuite indiqué qu’il est possible d’orienter l’agriculture vers des cultures moins consommatrices en eau, mais qu’il faut réfléchir à ne pas importer ce qu’on ne produirait plus chez nous, arguant que : « Si on produit chez nous, on produit mieux qu’ailleurs ». 

DES SOLUTIONS À DIFFÉRENTS NIVEAUX 

Lors d’une table ronde sur le thème des biens communs en région, Philippe Noyau, président de la chambre d’agriculture régionale, a affirmé que victimes du changement climatique, les agriculteurs sont prêts à modifier leurs assolements à condition qu’il y ait un débouché commercial pour ces cultures nouvelles ! Thierry Dubois, président de l’Area* a constaté que des évolutions sont en cours dans son secteur, notamment la réutilisation des eaux usées traitées, mais qu’il faut aller plus loin en travaillant sur du recyclage entre entreprises. Pour sa part, Olivier Loiseau, délégué régional Canalisateurs Centre-Val de Loire, relève que le taux de renouvellement des canalisations d’alimentation en eau potable est très insuffisant (40 % du patrimoine date des années 1970.) Il estime à un litre perdu sur quatre via des fuites. Plusieurs professionnels du secteur agricole sont ressortis mitigés de ces assises. Bien que satisfaits que les échanges se soient déroulés dans le respect de chacun, force est de constater qu’un grand nombre de représentants d’associations environnementales portaient une vision catastrophiste, rabâchant sans cesse que la sobriété est nécessaire. Les agriculteurs présents ont quant à eux insisté sur le fait que l’eau ne manque pas dans la région, et encore moins quand on ramène la pluviométrie à l’année. « Soyons sérieux, les sécheresses, même si leur intensité et leur fréquence tendent à augmenter, ne constituent pas la réalité du climat dans notre région », a souligné l’un d’entre eux.

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