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La pousse des légumes retardée par un début de saison frais et humide

Le printemps-été frais et pluvieux n’a pas été propice à la pousse des légumes et a mis à l’épreuve leur résistance aux maladies.

Le point avec Romuald Grolleau, gérant de La fruitière tourangelle, à Esvres-sur-Indre.

Les tomates sous serre de La fruitière tourangelle font partie des légumes qui n’ont pas souffert de l’humidité et du manque de chaleur.

Le temps sec et la chaleur sont enfin arrivés voilà à peine deux semaines, mais c’était loin d’être le cas depuis avril. Romuald Grolleau, gérant de La fruitière tourangelle à Esvres-sur-Indre, commence en principe le printemps avec la saison des asperges. Cette année, les mois d’avril et mai ont été marqués par la fraîcheur puis par des précipitations régulières. Un climat bien peu favorable à la pousse des asperges. « Il faisait froid, les cultures ne décollaient pas. La chaleur est arrivée trop tard, vers la mi-mai, la saison était cuite », déplore Romuald Grolleau. La cueillette s’est donc arrêtée plus tôt que prévu, les volumes n’étant pas suffisants pour couvrir le coût de la main d’oeuvre nécessaire.

 

Les tomates, elles, ont commencé à être ramassées vers le 10 juin. Sous serre, elles n’ont pas souffert de l’excès d’humidité. Le maraîcher surveille en effet l’hygrométrie dans les serres, et place le goutte-à-goutte sous le paillage en amidon de pomme de terre. Dans les jardins des particuliers sans serre, cela n’a pas été la même chanson. Les pieds sont tombés malades ou, dans le meilleur des cas, les fruits commencent seulement à arriver. Résultat, « on a été dévalisé en tomates car personne n’en avait dans les jardins !, lance le producteur. Les clients ont fait des conserves, des sauces tomates… Maintenant, toutes les tomates des jardins vont arriver à maturité en même temps. »

 

COURGETTES ET CAROTTES ONT PRIS LEUR TEMPS

Cette année, la mineuse de la tomate (Tuta absoluta) a été détectée dans les serres du maraîcher. Ce papillon d’Amérique du Sud pond dans les feuilles, puis les larves grignotent les feuilles, les fruits verts et rouges. « On en avait eu il y a 4 ans, raconte-t-il. Cette année, comme on a repéré quelques symptômes, on a utilisé des pièges à hormones, et ça a été efficace pour l’éradiquer. » Dans d’autres exploitations d’Indre-et-Loire, le ravageur a fait davantage de dégâts cette saison.

 

Avec le manque de chaleur, les courgettes ont pris leur temps. Semées le 7 mai à Esvres, elles ont été récoltées à partir de début juillet, accusant 15 jours de retard. « L’humidité n’a pas trop posé de souci, car ça séchait entre deux pluies. L’oïdium se déclare en ce moment, mais si le temps se maintient au sec, on est sauvés. » L’exploitation maraîchère a vendu moins de courgettes cette année, étant donné qu’il s’agissait d’un des seuls légumes dont les particuliers ont pu profiter dans leurs potagers.

 

Les carottes semées fin mars ont tout juste commencé à être récoltées par les salariés de La fruitière tourangelle. « D’habitude elles arrivent plus d’un mois avant, mais le manque d’ensoleillement les a retardées », fait remarquer le gérant.

 

UNE ÉCONOMIE D’EAU NON NÉGLIGEABLE

Les pommes de terre ont de leur côté peu souffert de l’humidité, grâce aux trois traitements préventifs contre le mildiou, visiblement effectués à temps.

 

Une mystérieuse maladie a en revanche frappé les concombres cette année. « Ils se sont développés, puis au bout d’un moment, les pieds desséchaient peu à peu, décrit le maraîcher. La Fredon a fait des prélèvements, mais n’a rien trouvé de particulier. J’implanterai des salades à la place pour instaurer une rotation, et on verra. »

 

Toujours est-il que la météo automnale de fin de printemps-début d’été a entraîné une économie d’eau substantielle. « On n’a pas eu à arroser les cultures de plein champ au printemps. C’est une des premières fois que ça arrive, note Romuald Grolleau. C’est une économie d’eau bien sûr, mais aussi de temps, car on n’a pas à déplacer les enrouleurs, à surveiller l’arrosage, etc. »

 

L’heure est maintenant venue de planter en plein champ les choux-raves, choux-fleurs, choux frisés, qui seront prêts pour octobre. « Il faudrait que le temps sec se maintienne, sans qu’il fasse trop chaud. » Les poireaux, eux, vont bientôt être récoltés. De quoi contenter la clientèle de l’exploitation, qui s’est développée durablement suite aux différents confinements.

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