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ALÉA CLIMATIQUE
Objectif : 100 % du vignoble gélif protégé

L’électrochoc des gels viticoles 2016 et 2017 a mis la Touraine à la pointe de la lutte anti-gel.

François Chidaine (Fédération des associations viticoles), Patrick Olivier (ODG st nicolas de b.), Philippine Dalachaux et Bertrand Galbrun (vice présidents Odg Bourgueil), Francis Jourdan (ODG chinon) et Henry Frémont  (chambre d’agriculture) ont reçu en fin de semaine dernière sur le site de l’étang des Tesnières à Chouzé-sur-Loire, Jean-Gérard Paumier, président du Conseil départementale accompagné de Jean-Pierre Gaschet conseiller départemental. Cette étendue d’eau créée lors de la construction de l’autoroute A85 est, avec la Vienne (chinonais) et le Lasne, l’une des pièces maîtresses du dispositif anti-gel du Bourgueillois, un équipement exceptionnel ici comme à Chinon. Exceptionnel comme le chiffre de progression de lutte anti-gel dans les vignes en Indre-et-Loire. En à peine deux ans, les vignerons ont accompli l’effort considérable de couvrir en aspersion ou en éolien 15 % du vignoble. Chinon, Bourgueil, St Nicolas, les trois grandes appellations de l’Ouest tourangeau ont consenti les efforts les plus importants en aspersion, aidées par la présence d’eau en quantité et des sols filtrants aptes à recevoir et à évacuer rapidement les mètres cubes épandus. Un mode de lutte antigel très efficace quand son pilotage est correctement maîtrisé. Un équipement souvent complété par des tours à vent et des bougies. Deux modes de lutte souvent adoptés par les autres appellations de la Touraine pour leur souplesse de mise en œuvre. 
Financement d’étude d’impact
L’effort énorme réalisé par la viticulture après les chocs des gels consécutifs 2016/17 a été accompagné par les collectivités territoriales, la région et le département, sous la forme de co-financements directs et d’études. Car pour pérenniser des prélèvements d’eau importants, même en avril-mai, des études de prélèvement de la ressource étaient nécessaires. C’est chose faite grâce l’enveloppe départementale de 200 k€, débloquée en urgence lors du gel pour venir en aide aux vignerons sinistrés. Un soutien du Conseil départemental confié à la filière viticole qui en a octroyé une large partie (112 k€) pour épauler la force de vente et l’investissement des coopératives viticoles et les Cuma. 
Francis Jourdan chiffre à 225 ha la surface actuellement couverte en Chinonais. Mais le président de l’ODG chinon estime que 325 ha seront rapidement couverts dans la vallée de la Vienne à hauteur d’Avon-lès-Roches, de Panzoult et de Cravant, pour un potentiel estimé de mille hectares. « C’est vital de préserver la récolte pour les vignerons de chinon qui ont perdu le chiffre d’affaire de 9 millions de cols en deux ans rappelle le vigneron en soulignant l’effort financier réalisé ; entre 12 et 15 k€/ha en aspersion. » Message reçu à Montlouis/L. aussi où une nouvelle Cuma 37 + 41, entièrement dédiée à la lutte anti-gel a vu le jour. Pour François Chidaine, président de la FAV et Henry Frémont, le chiffre actuel de 15% de la surface du vignoble AOP protégée « peut être doublé pour atteindre 100 % des surfaces gélives couvertes dans 20 ans. » 

Il le dit

Jean-Charles Bruneau : « Une réflexion inspirée des arbos »
La Cuma d’aspersion de la Taille, 2001 Protect, a démarré en 1999 sur 4 ha avec une poignée de vignerons. « Suite au gel de 1991, nous avons lancé une réflexion commune en nous inspirant de l’expérience des arboriculteurs raconte Jean-Charles Bruneau. Une nouvelle tranche a été réalisée entre 2001 et 2003 avec 60 ha protégés par aspersion. Bien sûr, on a payé les pots cassés de notre inexpérience avec des déclenchements trop tardifs. La cuvette du lieudit la Taille est particulièrement gélive avec parfois 4°C d’écart entre l’exploitation et la Taille. On a besoin d’un grand nombre de thermomètres pour cerner la température des poches d’air, c’est surprenant l’hétérogénéité d’une parcelle à l’autre».  Depuis les Saintnicolaisiens se sont équipés d’un réseau de sondes connectées et leur couverture anti-gel a gagné en pertinence. La Cuma compte désormais 14 adhérents pour un total de 100 ha couverts grâce à l’eau de l’étang des Tesnières, de réserves d’appoint et du réseau hydraulique de Lasnes dont le débit est renforçable par le groupe de pompage en Loire de St Patrice .  

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