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Transmission du métier de vigneron : du réel au virtuel

A 25 ans, Emile Coddens, second de chai au domaine Plou et fils à Chargé, fait le buzz sur la toile.

Emile Coddens

Salarié sur le domaine familial, Emile Coddens est second de chai depuis l’obtention de son BTS viti-œnologie. Il s’occupe également de la réception des touristes qui affluent par bus entiers sur l’exploitation viticole ligérienne, à Chargé. Il aime à présenter son métier à ces visiteurs bien souvent néophytes. Mais les vendanges 2020 furent particulières pour lui : « C’était étrange de ne recevoir personne sur le domaine », se souvient le jeune viticulteur. « Je souhaitais continuer à présenter mon métier, à en parler auprès des consommateurs. Je me suis donc orienté vers le digital. Je savais que je toucherais beaucoup de monde via ce canal, d’autant plus en période de pandémie. »

Pendant toute une année, Emile diffuse une à deux vidéos par jour, toutes en relation avec le métier de vigneron. Des thèmes aussi variés que la dégustation, le travail en vert dans les vignes ou encore l’embouteillage sont décortiqués dans des vidéos relativement courtes. « A l’origine, je ne pensais vraiment pas que ça susciterait autatn d'engouement auprès des internautes, se réjouit Emile. Je me suis servi du réseau social Tik Tok. De vidéo en vidéo, le nombre d’abonnés à ma page a augmenté et c’est aujourd’hui pour moi une réelle réussite. »

 

UN RYTHME SOUTENU

Aujourd’hui, Emile Coddens totalise 530 000 abonnés à sa page virtuelle et certaines de ses vidéos dépassent le million de vues. « J’ai diminué ma fréquence de diffusion, précise-t-il. Dorénavant, je poste entre une et deux vidéos par semaine. » Deux raisons à cette baisse : la disponibilité - « je suis avant tout second de chai », sourit-il, - mais également les thèmes à aborder. « Même s’il est possible de traiter un même sujet de façons différentes, j’ai fait un peu le tour depuis ces deux années. »

Ce n’est pas spécialement le montage des vidéos qui est le plus chronophage. « Ce qui me prend le plus de temps, ce sont les interviews, la participation à différents plateaux-télé, etc. » En effet, le jeune vigneron a même écrit un livre sur le thème du vin : « Le vin, ça se partage ! » Outre les revenus financiers qui émanent de cet ouvrage, il a réussi à lier des partenariats avec des domaines viticoles, des appellations, voire des instituts qui gravitent autour du vin. « J’ai dû créer une micro-entreprise pour gérer tout ça », se réjouit-il. « Même si le therme d’influenceur m’effrayait au début, je suis heureux de cette réussite mais je garde les pieds sur terre. »

 

PROMOUVOIR LE MÉTIER

Autre point primordial pour le jeune vigneron : la promotion du métier. « Dans mes vidéos, je ne mets pas en avant l’appellation Touraine et encore moins le domaine Plou et fils. Je souhaite avant tout promouvoir l’ensemble de la profession. Raison pour laquelle je fais régulièrement allusion à d’autres appellations, qu’elles soient reconnues ou pas, comme en Bourgogne ou dans le Bordelais. »

Reste que la frontière est parfois mince : « Beaucoup de domaines viticoles peinent à recruter aujourd’hui. Notamment pour les travaux dans les vignes. Aujourd’hui, ma petite notoriété pourrait sans doute contribuer à nous aider à trouver du personnel, mais c’est délicat pour moi de mettre le domaine Plou et fils en avant, alors que je fais cette activité annexe avant tout pour l’ensemble des vignerons de France. D’ailleurs, les professionnels de la filière m’ont accepté avec enthousiasme et je m’en réjouis. »

Est-ce utile de préciser que ses vidéos sont autant regardées par les néophytes que par les professionnels ? Un bel avenir donc pour ce jeune Tourangeau qui, malgré une certaine notoriété sur la toile, garde les pieds dans le vignoble !

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