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Forêt
Une gestion à ne pas laisser au hasard

Comment gérer son patrimoine forestier ? C’est à cette question des propriétaires de bois que le CRPF et Unisylva ont essayé de répondre, lors d’une réunion le 8 février. Les sujets d’échanges et les questions n’ont pas manqué, avant une visite de terrain, pour une approche pratique.

La forêt est une richesse à conserver, tant au niveau de la diversité biologique que de l’activité économique associée. Mais encore faut-il connaître les bases pour bien entretenir ses parcelles boisées.

Le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) organisait, le 8 février, une réunion à destination des propriétaires forestiers, avec la coopérative forestière Unisylva. Une occasion de réunir une partie des propriétaires forestiers, comme le CRPF en provoque régulièrement dans la région, et qui a fait ressortir les problématiques communes qu’ils rencontrent.

Un morcellement préjudiciable ?

Le morcellement a été mis en avant par les participants comme une difficulté pour la gestion de la forêt. Beaucoup de propriétaires possèdent seulement 20 ou 30 ares. Deux approches possibles face à cette situation : l’échange ou l’achat-revente entre propriétaires pour remembrer, ou alors confier à des coopératives comme Unisylva, la mission de regrouper plusieurs petites parcelles de différents propriétaires pour faire un seul chantier.

Par ailleurs, chacun n’ayant souvent qu’un lopin de bois, beaucoup n’en connaissent pas la localisation précise et encore moins les limites, signalées autrefois par des pierres ou encore des fossés. Il est loin le temps où chaque foyer allait faire son bois chaque année pour l’hiver. « Des applications existent maintenant, pour voir les limites des parcelles, précise Gaël Réveillé, ingénieur et gestionnaire forestier chez Unisylva. Par contre, seul un géomètre peut identifier très précisément les limites, mais c’est un budget ». Certains propriétaires ont soufflé l’idée de créer une aide à la délimitation des parcelles.

Cette question du coût des démarches se pose également pour les opérations d’achat, vente et échange, pour lesquels les frais d’acte sont souvent disproportionnés par rapport à la valeur du bien… Il faut tout de même savoir que depuis une loi Macron de 2017, les frais de notaire ne peuvent dépasser 10 % du prix de vente. La qualité aléatoire du travail des entreprises d’abattage a également suscité le débat. Toutes ne sont pas professionnelles, et certaines abîment les autres arbres, les fossés et les chemins.  

L’art de l’éclaircie

Le suivi de la forêt détermine donc le sort qui pourra être réservé aux arbres. C’est sur le terrain, à Esvres-sur-Indre (37), que les participants ont bénéficié de conseils, en direct d’une forêt dont le chantier d’éclaircissement est mené par Unisylva. « Ici, on a fait un cloisonnement : on a tracé des passages de 4-5 mètres de large tous les 15-20 m, pas forcément en ligne droite, pour concentrer les potentiels dégâts de passages d’engins en conditions humides, explique l’ingénieur forestier. C’est quelque chose qui doit être prévu dès les premières interventions dans le peuplement. » Lors de la première étape de ce chantier d’éclaircie, près de 700 stères de bois ont été sorties sur 5 ha. Ce qui témoigne d’une densité très importante, et d’un retard de gestion. « Il vaut mieux prélever moins et plus souvent », glisse Gaël Réveillé.

L’éclaircie doit être bien pensée. Dans ce bois, pas question d’enlever tous les charmes aux côtés des chênes. Ce serait l’assurance de voir pousser sur les chênes des gourmands, profitant de la lumière atteignant le bas des troncs. Le synonyme d’une perte de qualité avec la formation de noeuds. Il faut maintenir le taillis, le sous-étage pour protéger les billes de chêne. « On ne coupe le taillis des charmes que s’il gêne les houppiers des chênes », précise le spécialiste.

L’éclaircie peut aussi permettre de supprimer les arbres en décalage de génération, dont le houppier est en-dessous de celui des autres. Il faut en résumé doser l’éclaircie, autrement dit la lumière qu’on laisse entrer. « Le pire, c’est de ne rien faire dans sa forêt. », conclut l’ingénieur. Une gestion au long cours qui se réfléchit à un horizon de 60-70 ans.

 


 

Le projet Cense

Le projet CENtre Sylviculture Energie (Cense), avec l’Ademe*, vise la mobilisation de plus de bois en région, l’amélioration des peuplements par des actions sylvicoles et la sensibilisation des propriétaires à une gestion durable de leur patrimoine. Il est mis en place sur l’ensemble de la région. Une action d’animation plus particulière concerne une partie délimitée du Centre-Est du département, incluant presque la totalité de la comcom Bléré-Val de Cher, avec la possibilité de visites conseils gratuites.

Types d’aide

Trois catégories d’aides aux propriétaires forestiers, à hauteur de 40 % maximum du coût des travaux :

• Aide à l’amélioration des peuplements existants, concernant le marquage des arbres pour l’éclaircie et la maîtrise d’oeuvre ;

• Aide à la conversion et la transformation des peuplements pauvres, englobant les plantations et le dégagement de semis (le but étant de remplacer des peuplements à faible valeur forestière par des chênes, pins…) ;

• Aide à l’amélioration de la desserte pour le chargement et le transport du bois, par la création de places de dépôt et d’une place de retournement.

Conditions d’éligibilité

• Les peuplements concernés : plutôt des feuillus en taillis simple, en taillis avec peu de réserve (faible densité avec beaucoup de taillis, donc régénération naturelle ou reboisement à faire), ou sous forme d’accrus forestiers (résultat d’une colonisation naturelle) ;

• La surface : une parcelle de 4 ha minimum d’un seul tenant, ou plusieurs parcelles d’1 ha minimum à proximité les unes des autres ;

• Les garanties de gestion durable : mise en place d’un document de gestion durable et d’une certification PEFC (programme de reconnaissance des forêts certifiées) ;

• Le suivi des parcelles : par la coopérative durant 5 ans, pour s’assurer de la réussite des travaux.

Montant de l’aide

40 % du montant des travaux, plafonné à 19,87 €/m2 en création de dessertes, et à 3 300 €/ha en peuplement (reboisement). L’aide est cumulable avec le DEFI travaux (crédit d’impôt de 25 % du montant des travaux, plafonné). 

 

* Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie Contact : Marion Jamilloux - animatrice au CRPF, au 06.46.23.46.22.  

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