Aller au contenu principal

COC : une campagne 2020/2021 périlleuse

Le profil dantesque de la campagne céréalière en cours n’enflamme pas les esprits des sociétaires de Centre Ouest Céréales. Et c’est dans une ambiance sereine que la coopérative picto-tourangelle a pris le temps d’analyser un exercice 2020/2021 pour le moins contrasté.

Heureux de se retrouver ensemble en chair et en os au palais de congrès de Chasseneuil-du-Poitou le 3 décembre, les coopérateurs COC ont acté les données de l’exercice clos le 30 juin dernier.

 

Comme les agriculteurs le savent, les moissons se suivent et ne se ressemblent pas. Quand la récolte 2021 coche toutes les cases ou presque, la précédente est aux antipodes. Avec un total de 510 000 tonnes, cette campagne échue apparaît en volume comme l’une des plus faibles de ces dernières années. En cause, la faiblesse des rendements blé-orge. Au final, des silos emplis à moitié (1) ; une contreperformance que n’ont pas réussi à rattraper les excellentes récoltes d’automne tournesol (+ 60 %), maïs (100 000 t). Le colza tient son rang avec 58 000 tonnes collectées grâce à la hausse des surfaces semées.

 

Conséquence logique, comme le résultat net (152 k€ ; - 2,35 M€), le chiffre d’affaires de cette campagne s’est soldé par une légère baisse de 3,7 % (191 M€). Cet exercice compliqué n’empêche pas malgré tout la confortation des fonds propres qui atteignent 65 M€ grâce à un apport de 19 M€ (+ 29 %). « Le ratio d’autonomie et le fonds de roulement (ndlr. : 2,7 & 12 M€) nous permettent d’être offensifs face aux amplitudes actuelles des marchés », indique François Pignolet, le directeur général.

 

Lors de la présentation à la presse de ces résultats, les dirigeants de la coopérative désormais présidée par Emmanuel Massicot ont tenu à présenter les actions engagées en faveur des trésoreries des adhérents, pour les aider à passer une campagne délicate à négocier financièrement. « Centre Ouest Céréales a décidé de reporter, pour tous les adhérents, le paiement des achats de semences et produits de santé végétale effectués de juillet à octobre 2020, sur la récolte 2021. Cette action a permis de maximiser les investissements agronomiques avec beaucoup de satisfaction compte tenu de la hausse des prix. Sans cette action, les volumes et la qualité de la future récolte - celle de l’été 2021 - auraient pu être amputés. De plus, tous les adhérents ont pu compter sur des acomptes généreux en début de campagne, abondés en juin 2021 par des compléments de prix : la commercialisation de la récolte des adhérents a été couronnée par ces belles performances, et ceci avec la particularité d’une non-répercussion, une nouvelle fois cette année, du coût d’intermédiation sur les productions des adhérents ».

 

COLZA - BLÉ : LA CONTRACTUALISATION RENFORCÉE

Autre point mis en exergue lors de l’assemblée générale, la reconduction des offres de contractualisation pour répondre aux attentes des clients transformateurs actuels et prospectés. Ainsi, le contrat « colza oméga 3 » améliore- t-il la qualité de l’huile.

 

Dans le même esprit, de nouvelles portes commerciales sont ouvertes vers l’exportation mais aussi chez les meuniers locaux grâce aux contrats blés meuniers en mélange portant sur 4 000 ha. De nouveaux débouchés rendus possible par le déploiement en amont d’une gamme semencière choisie par les clients. L’an dernier, la coopérative a vendu pour près de 8 M€ de semences.

 

Concernant les deux autres piliers de l’approvisionnement des adhérents, le chiffre d’affaires phyto (18 M€) et celui des engrais (22 M€) ont terminé en légère hausse (via l’effet prix et non l’effet volume). A mi-campagne, Centre Ouest Céréales a mis en œuvre à son échelle la séparation légale de la vente de phytopharmacie du conseil de son utilisation, comme l’explique le président Emmanuel Massicot : « Centre Ouest Céréales a fait le choix de la vente sans perdre la proximité entretenue avec ses adhérents. Les techniciens COC accompagnent au quotidien les adhérents dans le choix de leurs pratiques agronomiques, dans le respect de ces nouvelles contraintes. »

 

L’assemblée générale n’a pas omis d’évoquer la campagne en cours déjà à mi-parcours. Tout en restant prudente pour la suite, la coopérative qualifie ce premier semestre de « très encourageant » pour la vente des céréales. La récolte 2021 revient dans le giron des tonnages moyens (630 000 tonnes), soit une hausse de 24 % par rapport à l’exercice 2020- 2021.

 

Enthousiasmante côté céréales, la campagne actuelle présente aussi des facettes plus angoissantes quant à la hausse vertigineuse des intrants en général et des engrais en particulier. Ce contexte volatile conduit COC à ouvrir de nouvelles pistes de valeur ajoutée comme l’ouverture de contrats pois et blé dur. Le conseil d’administration a validé un projet stratégique de création d’une gamme cosmétique. « Dans cet objectif, un groupe d’agricultrices travaille à la gamme de produits cosmétiques à élaborer », explique François Pignolet.

 

(1) par rapport à la moisson 2019

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 85€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Terre de Touraine
Consultez le journal Terre de Touraine au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal Terre de Touraine
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Terre de Touraine.

Vous aimerez aussi

Les niveaux de vente reprennent des couleurs

Lors de son assemblée générale le 16 juillet, l’ODG a fait le point sur le contexte économique de l’appellation, avec un niveau de commercialisatio

Les tribulations de l’abricot

Originaire de Chine, ce fruit d’été a peiné à s’imposer à partir de la Renaissance en France.

Les multiplicateurs face à une année atypique

Après deux années consécutives de baisse de surface dans le département, la campagne 2024 de maïs semence est inhabituelle.

Des étiquettes nouvelle génération

La réglementation concernant l’étiquetage des vins a évolué depuis le 8 décembre 2023.

Effeuillage, éclaircissage : retour sur l’intérêt des travaux en vert

Période estivale rime bien souvent avec travaux en vert au sein  du vignoble.

Des solutions simples issues des pratiques des éleveurs

De nombreux éleveurs caprins ont mis en place des aménagements simples des lieux de vie de leur troupeau, pour leur laisser l’opportunité de jouer,

Publicité