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Grogne agricole
300 agriculteurs investissent Tours

120 tracteurs et 300 agriculteurs ont défilé à Tours le 19 janvier, pour dénoncer l’inflation réglementaire que subit la profession, ses conséquences en surcoûts, pertes de marchés et d’emplois. Ils ont également appelé à une revalorisation du travail agricole.

Près de 300 agriculteurs ont répondu présent à l’appel à mobilisation lancé par la FNSEA Centre-Val de Loire, JA 37 et la FAV37-72. Sébastien Prouteau, président de la FNSEA 37, justifiait la manifestation pour défendre une juste rémunération du travail agricole, dénoncer et stopper les multiples assauts réglementaires que subit la profession.

 

En tracteur ou voiture, de Touraine et du reste de la région, ils étaient nombreux à rejoindre le « cortège de Tours » qui a commencé son défilé aux alentours de 12 h avec un convoi au nord, un autre au sud de la ville pour atteindre la place Jean Jaurès vers 13 h. Les élus agricoles de la région et du département ainsi que des parlementaires ont pris la parole sur une remorque devant la mairie de Tours. Au même moment, la délégation des organisateurs était reçue par la préfète d’Indre-et-Loire, Marie Lajus.

 

PLUS DE VISIBILITÉ ET DE COHÉRENCE

Parmi les revendications des agriculteurs, c’est la demande pour une meilleure lisibilité et stabilité réglementaire qui revenait le plus dans la bouche des manifestants. « Plan pollinisateurs, ZNT, stop ! Laissez-nous travailler ! » pouvait- on entendre dans les rangs des agriculteurs durant la mobilisation. Bertrand Petit, secrétaire général de la FNSEA CVL, dénonçait également le manque de cohérence et l’inadaptabilité des mesures prises par Paris sans concertation avec le terrain. « Le secteur agricole français est le secteur le plus réglementé d’Europe. Notre profession est victime d’une inflation législative et de surtranspositions réglementaires qui abîment notre compétitivité et de surcroît ne sont plus compatibles avec la réalité du travail d’agriculteur. Dans le contexte actuel, l’Etat doit agir avec et non contre nous ».

 

DANS LE DÉTAIL DES REVENDICATIONS

Plusieurs directives agricoles, comme l’encadrement de zones de non traitement aux produits phytosanitaires et l’amorce d’un plan pollinisateurs prévoyant la limitation de leurs usages pour traiter les cultures de légumes et fruits au printemps, condamneraient tout une filière. Au risque de mettre à l’arrêt des exploitants qui se retrouvent en situation d’impasse avec des mesures d’interdiction sans solutions viables proposées. Dernièrement, la suspension de l’usage des néonicotinoïdes a entrainé un désastre sanitaire et économique pour la filière betterave. Même si une dérogation a été votée en urgence, les agriculteurs ne supportent plus les soubresauts législatifs qu’ils considèrent comme coûteux en énergie et en charge.

 

En même temps, les agriculteurs ont décidé d’interpeller l’opinion publique sur leurs conditions de travail et la pression subie par la grande distribution dans la guerre des prix, toujours défavorable aux producteurs alors que la loi Egalim, en vigueur depuis 2018, avait pour objectif de rendre les prix d’achat des produits agricoles plus rémunérateurs.

 

UNE MOBILISATION RÉGIONALE SUIVIE AU NIVEAU NATIONAL

Le lendemain, la FNSEA se mobilisait à l’échelle nationale pour réclamer une juste rémunération des agriculteurs et une prise en compte des coûts de production auprès des distributeurs. « Ce sont nos agriculteurs qui nous nourrissent chaque jour, ils méritent d’être dignement rémunérés pour cela ! » Pouvait-on lire dans le communiqué de presse envoyé vendredi 15 janvier au soir.

 

Le syndicat national a dénoncé également l’inapplication de la loi Egalim et a fustigé le comportement de la grande distribution qui selon lui, a profité du relèvement du seuil de revente à perte pour « méthodiquement rogner les prix payés aux producteurs ». La mobilisation a eu lieu partout en France devant les grandes surfaces mais aussi chez les transformateurs. n

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