Aller au contenu principal

Ferme laitière
Chez les Joubert, le bonheur est dans le pré

Chez Régis et Grégoire Joubert, il n’y a rien de clinquant. Leur troupeau laitier est conduit en limitant au maximum le recours aux achats extérieurs depuis longtemps. Ils viennent de passer en bio.

« Mais elles sont petites vos vaches ! » Voici la remarque spontanée d’un visiteur averti lors de la visite d’exploitation de Grégoire et Régis Joubert, à Perrusson. C’est vrai et ce n’est pas un hasard. Ici on recherche la robustesse. « Dans le catalogue, je choisis toujours le plus petit taureau, explique Grégoire Joubert. S’il a été sélectionné, c’est qu’il a quelque chose en plus. » Ainsi au Gaec Le Chanvre, presque toutes les vaches sont croisées : prim’holstein, normande, montbéliarde, rouge scandinave et pas mal de jersiaise. « On change de taureau à chaque génération, commente l’éleveur, et on a deux taureaux jersiais, alors les vaches ont au moins 40 % de jersiaise. » L’objectif n’est pas la productivité maximum.

Les 70 vaches produisent environ 460 000 litres de lait sur 100 ha pour 4 unités de main d’oeuvre. Tranquille, tranquille. « La philosophie de l’exploitation, précise Régis, le grand frère, c’est que le revenu n’est pas lié au volume, mais à la gestion des charges ». Ainsi on ne vise pas plus de lait, mais des vaches moins malades, avec le plus possible d’autonomie fourragère. Alors plus des trois quarts de la surface sont destinés à l’alimentation des animaux, presque tout en prairie. Les charges de matériels sont aussi limitées. « On a un parc matériel pas récent, c’est comme les vaches, c’est robuste, ça tombe moins souvent en panne et ça suffit », étaye le laitier. Pour semer une prairie, pas besoin d’un tracteur neuf et puissant. CQFD. Le système des Joubert est inspiré du CEDAPA et des travaux d’André Pochon, l’éleveur breton promoteur de l’agriculture durable. L’exploitation fait aussi parti du réseau AutoSysEl, réseau d’accompagnement à l’autonomie alimentaire.

En 2018, le GAEC a suivi une évolution supplémentaire, avec le passage en bio de toute l’exploitation, « le lait sera bio à partir du 1er novembre 2019, explique Régis. On était jamais très loin, la laiterie a de la demande, alors on a franchi le cap. » Ici en effet, le lait est livré à la coopérative voisine de Verneuil, qui développe une gamme bio. Le lait en bio sera payé 510 € les 1000 litres, en comparaison à 350 € pour le lait conventionnel. Mais pour la fratrie, l’essentiel est peut-être ailleurs. « Tous les laitiers bio du secteur sont restés », explique Grégoire. Ainsi le prochain enjeu de l’exploitation est sa pérennité et sa transmission. « On a un système rentable et pas gourmand en main d’oeuvre, commente l’associé. Alors maintenant on cherche tranquillement des repreneurs ! » L’appel est lancé, en espérant qu’il sera entendu…

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 5,54€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Terre de Touraine
Consultez le journal Terre de Touraine au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal Terre de Touraine
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Terre de Touraine.

Vous aimerez aussi

Méteil : des intérêts indéniables
  Le méteil peut être considéré comme une culture à part entière ou en couvert productif lorsqu’il est associé à une prairie.
CHOISIR UNE INSÉMINATION ARTIFICIELLE SANS HORMONES
  Depuis une vingtaine d’années, le Gaec Marsault en Boischaut nord choisit tous les ans d’inséminer ses chèvres sans éponges, ni hormones.
Investir à plusieurs dans un matériel performant
  Augmenter la qualité des fourrages et accroitre l’autonomie des chantiers de fenaison sont les deux principales motivations qui ont poussé quatre ad
Une AG nationale sous le signe du bien-être animal
  Eau, alimentation, virus, conception des bâtiments, sont autant de sujets primordiaux qui évoluent face au changement du climat.
Visite d’essais aux Bordes sur la valorisation du méteil fourrage
  Réduire les achats d’aliments, gagner en autonomie alimentaire sont des défis pour chaque éleveur.
Une synergie élevage/enseignement agricole à améliorer
La collaboration entre l’agrocampus de Tours-Fondettes et les acteurs de l’élevage en Touraine, pourrait être renforcée.
Publicité