CHOISIR UNE INSÉMINATION ARTIFICIELLE SANS HORMONES
Depuis une vingtaine d’années, le Gaec Marsault en Boischaut nord choisit tous les ans d’inséminer ses chèvres sans éponges, ni hormones. Zoom sur l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles.

Les trois associés et l’ouvrière du Gaec Marsault élèvent 210 chèvres, 20 vaches laitières et une quarantaine de brebis. Depuis au moins vingt ans, les exploitants de Bagneux, au nord de l’Indre, pratiquent l’insémination artificielle (IA) sans hormone ou sur chaleurs naturelles sur les chèvres. « L’idée est de recréer la période sexuelle de la chèvre avec le photopériodisme », explique Sébastien Marsault, installé depuis 2005. Les mises-bas sont programmées à l’automne pour bénéficier du différentiel de prix entre le lait d’hiver et de printemps.
CHOISIR LES CHÈVRES À INSÉMINER
« Toutes les chèvres ne sont pas inséminées. Je les répartis en quatre lots ». Celles qui sont trop vieilles ne sont pas mises à la reproduction, mais continuent de produire. Celles qui ont, au contrôle précédent, plus de 2,5 l par jour sont mises en lactation longue. Les chèvres potentiellement inséminables (moins de 2,5 l) sont mises en lots quelques jours avant l’intervention. « J’envoie le listing des chèvres pour l’IA à l’inséminatrice, afin qu’elle puisse commencer à programmer ses accouplements », note Sébastien Marsault. Les tendances d’accouplement (lait taux GA) sont préparées sur toutes les chèvres par avance. En général, toutes celles en chaleur la première semaine sont inséminées. Les autres, en chaleur plus tardivement, sont mises au bouc. Il peut arriver que sur des chaleurs courtes, des chèvres soient saillies et remplissent.
UNE CHRONOLOGIE À RESPECTER
La première étape consiste à choisir la date d’IA avec l’inséminateur, six mois avant. Mi-novembre, les chèvres entrent en période de jours longs pendant 70 à 80 jours. Puis, s’en suit une période de 4550 jours courts. Les chèvres à l’IA sont mises en lot sept jours avant la fin des jours courts. « J’introduis les boucs 7 jours après la mise en lot pour créer un effet bouc. Je vois les premières chaleurs 2 à 5 jours après l’introduction des boucs. Seul un bouc reste en tablier marqueur avec les chèvres, afin de marquer les chèvres en chaleur ». L’IA est réalisée dès le lendemain sur les chèvres détectées en chaleurs. Les boucs sont séparés des chèvres par une barrière la veille. Les chevrettes suivent le même programme que leurs ainées, mais ne sont pas mises à l’IA. « On leur met un implant de mélatonine après la période de jours longs, afin de les stimuler un peu. Puis on met les petits boucs ». Les boucs sont changés dans la journée. Un à trois boucs sont attachés à la barrière, selon les besoins.
UN GAIN DE TEMPS
Plus d’une soixantaine de chèvres ont été inséminées en quelques jours. « Le plus gros est fait. Maintenant, reste à voir celles qui ont rempli ». Même si l’IA ne fonctionne pas à 100 %, les exploitants témoignent d’un gain de temps. « Cela évite les manipulation des traitements L’idée est de recréer la période sexuelle de la chèvre avec le photopériodisme. Sébastien Marsault, éleveur caprin à Bagneux (36) hormonaux et des éponges, tout en restant plus naturel et raisonné. Mais cela nécessite malgré tout de surveiller les chaleurs ». Du côté des chevrettes, 82 % étaient fertiles en 2021 et 95 % en 2022. « L’IA permet de renouveler le troupeau car nous gardons toutes les chevrettes issues d’IA. Cela nous permet aussi de travailler la génétique du troupeau », conclut Sébastien Marsault.