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« Contractualiser est l’occasion de préciser les choses »

La section régionale lait de la FNSEA CVL organise une série de réunions pour parler de la contractualisation de la viande issue du troupeau laitier. La première a eu lieu le 20 janvier à Miermaigne (28). Celle d’Indre-et-Loire se tiendra le vendredi 17 février. 

Alexis Descamps, président de la section laitière de la FNSEA CVL sera présent le 17 février en Indre-et-Loire.

Le 20 janvier s’est tenue la première réunion de discussion sur la contractualisation de la viande issue du troupeau laitier avec les éleveurs de la section eurélienne. « Depuis 2015, nous ne nous occupons plus de volume et prix, mais de ce qu’il y a à côté. L’objectif est d’arriver à cranter des évolutions du prix du lait en faisant un travail auprès des députés pour qu’il y ait des règles du jeu », explique le président de la section régionale lait de la FNSEA CVL, Alexis Descamps. De fait, les lois Egalim 1 et 2 ont été adoptées, puis dernièrement la loi Descrozaille a été approuvée en première lecture. Les choses changent. Par exemple, la contractualisation devient une obligation réglementaire, et la distribution n’a plus à discuter du prix de la matière première qu’elle achète. La loi Descrozaille, pour sa part, vise à encadrer les promotions, « c’est en cela qu’elle nous intéresse,les premiers prix détruisent la valeur, estime Alexis Descamps. C’est tout un travail qui a été mené par nous et la FNPL*. C’est essentiel, en tant que producteur, d’apporter de l’info pour pousser la législation. Le rapport de force ne serait pas égal sinon. C’est du lobbying ».

ÉPAULER LES RESPONSABLES

Le président de la section régionale lait revient sur les actions menées en 2022 : « Nous sommes allé voir les enseignes et elles se sont aperçues que ça bougeait partout et que si elles ne passaient pas les hausses, il y aurait du grabuge. Nous sommes moins dans la manif, mais plus dans la pression. Et quand vous êtes adhérents, c’est important d’être là pour épauler les responsables de section », relève-t-il.

CONTRE-POUVOIR

Le responsable syndical liste ensuite une série de sujets sur la table : l’importance de communiquer sur le juste prix auprès du grand public et sur le métier pour attirer des jeunes, l’accès aux données de l’exploitation à l’heure où les robots de traite en débitent à la chaîne, donner des orientations aux éleveurs dans le cadre du changement climatique, la production d’énergie renouvelable... « À vous d’identifier les problèmes, la force d’un groupe est de pouvoir faire bouger les lignes. Et sur tous ces sujets, il faut un contre-pouvoir syndical », affirme Alexis Descamps.

EN MARCHE AVANT

Après ce tour d’horizon, Svenja Laming, chargée de mission à la FNSEA CVL, a expliqué que la loi Egalim 2 impose une construction du prix en marche avant : « le prix de la matière première agricole est non négociable ». Toutes les productions ne sont pas entrées dans cette logique, à l’instar des pommes ou des céréales, mais le lait oui. Concernant la viande du troupeau laitier, Alexis Descamps pointe que « nos maquignons ne sont pas pour qu’il y ait de la transparence. Contractualiser est l’occasion de préciser les choses. D’autant que la période est favorable pour fixer un prix minimum plus élevé. Attention toutefois à ne pas fixer un prix trop haut, au risque de pénaliser la demande », souligne-t-il. Un contrat type existe, il fixe : une durée minimum (3 ans), s’il est reconductible ou pas, les produits concernés et la période de livraison. La qualité est précisée également (âge, poids, race, santé). Tout ceci implique de calculer le prix de revient et de se protéger en cas de modifications (quantité, qualité...). « C’est l’occasion de poser des règles », estime Svenja Laming. Concernant la détermination du prix, plusieurs modes sont possibles. Déterminer un prix fixe avec révision automatique, prix déterminable selon une formule de prix (x % coût de production, X % prix du marché, x % qualité) ou détermination librement entre les parties d’un prix minimum et d’un prix maximum, mais qui soit le résultat d’un calcul basé sur le coût de production... Il faut prévoir enfin une clause de renégociation et de résiliation du contrat. 

« ENCORE DES PAPERASSES »

« C’est encore des paperasses ! », lance un éleveur. « Peut-être, répond Alexis Descamps, mais c’est surtout l’occasion de faire avancer les choses, de fixer un prix minimum. Si l’acheteur ne signe pas, tu es couvert ». Yohann Serrau ajoute : « Alors que si on ne le fait pas, c’est nous qui serons en tort... Avoir mis des choses en place est un atout pour la filière. Ce n’est pas le cas en bovin viande, les éleveurs ne veulent pas contractualiser... ». « Le contrat, il faut le faire », conclut Alexis Descamps, qui sera présent à la réunion organisée le 17 février à la Celle-Guénand.

*Fédération nationale des producteurs de lait.

 

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