Aller au contenu principal

Dans sa cabane, Juliette Krier met les plantes à toutes les sauces

Installée depuis 2016 à Sennevières, Juliette Krier redonne aux plantes aromatiques et aux fleurs comestibles une place de choix dans toutes ses préparations.

Livèche, bleuet, mauve de Mauritanie, menthe, tanaisie, romarin, lavande, fenouil, mélisse, rose, souci, hélichryse italienne, calendula… Sur un peu plus de 1 000 m2 , un jardin un peu désordonné, mais surtout plein de couleurs, de senteurs et d’insectes, voilà à quoi ressemble le lieu de production de la Cabane à plantes. Avec ses plantes aromatiques et fleurs comestibles, et les plantes sauvages qu’elle cueille, Juliette Kriek y concocte infusions, condiments, sirops… Elle fournit notamment en fleurs fraîches le restaurant tout juste étoilé Arbore & sens, de Loches.

UNE CUEILLETTE EXIGEANTE

Dans son jardin au sol argileux et caillouteux, elle applique les règles de la permaculture : cultures en lasagnes (tonte, paille, compost, broyat…), aucun engrais, quasiment pas de travail du sol… « L’épais paillage a l’intérêt d’apporter de la matière organique, de maintenir de l’humidité et d’éviter d’avoir trop d’adventices », ajoute Juliette Krier. Un système en goutte-à-goutte a été installé il y a trois ans, plus ciblé par rapport à l’ancien système d’aspersion.

« La récolte des fleurs, c’est deux fois par jour pendant la belle saison. Ça peut se jouer à l’heure près… », souligne l’agricultrice. La cueillette sauvage représente 30 % de sa production, en poids. Reine des prés, ail des ours, sureau, aubépine, feuille de frêne en font partie. « J’aime l’idée de faire avec ce que je trouve », sourit la jeune femme. La période de cueillette la plus chargée s’étale de mi-mars à début octobre. Mais comme le constate Juliette Krier, « il n’y a jamais de période calme, car il y a toujours à faire en transformation ou en animation. » Depuis deux ans, elle embauche d’ailleurs un apprenti.

TRANSMETTRE SES SAVOIRS

Car Juliette Krier ne fait pas que commercialiser ses cueillettes et créations à base de plantes, elle se plaît à transmettre les savoirfaire qui vont avec : faire découvrir les plantes sauvages à l’occasion de balades et apprendre à les utiliser, cuisiner avec les plantes, créer son savon aux plantes, son infusion… Des ateliers sont ainsi organisés, pour lesquels elle s’est entourée d’intervenants, tels que Julie Degans (gérante de Mélissane en Sud Touraine) pour l’atelier cosmétique. « Il y a quasiment une animation chaque week-end. Grâce à ça, je vends beaucoup sur place », complète-t-elle.

Après une carrière dans l’évènementiel, la petite-fille d’agriculteur est revenue sur les terres de la maison de son enfance, à Sennevières, voilà plusieurs années. « J’ai eu envie de revenir à la campagne, à la nature, au fait de vivre en famille entre les différentes générations », narre-t-elle. Lorsqu’elle tient une antenne de La ruche qui dit Oui ! pendant six ans, elle découvre qu’on peut être agriculteur et transformer soi-même son produit. Elle se lance alors dans le domaine des plantes aromatiques, qui lui semble à sa portée et facile à relier à la cuisine, une autre passion. Elle suit une formation courte à la MFR de Chauvigny (86) en plantes à parfum, aromatiques et médicinales et s’installe en 2016.

UNE COMMUNAUTÉ PRÉCIEUSE SUR LES RÉSEAUX

« J’ai commencé par planter les vivaces, comme ce sont les plus longues à installer. Et j’ai d’abord créé des tisanes, raconte-t-elle. J’ai eu tout de suite une clientèle, car j’ai communiqué sur les réseaux sociaux, même avant de vendre ! » L’appel au don pour acheter son séchoir a développé efficacement sa communauté, qui lui est restée fidèle. Elle a lancé un autre financement participatif lorsqu’elle a voulu aménager son atelier. « Je trouve que ça donne du sens au projet, ça développe une communauté qui s’intéresse à ce qu’on fait », estime-t-elle.

La productrice aimerait étoffer sa gamme d’épices et de sauces fermentées. Elle a également en tête de remettre au gout du jour le thé sauvage, à base de… feuilles de ronce bien de chez nous. La fibre évènementielle ne l’a pas vraiment quittée puisqu’elle a organisé l’an dernier la première fête des plantes aromatiques à Sennevières, avec plusieurs producteurs et artisans. Et cette année, elle est à l’initiative de Fermenterre le 24 septembre, un évènement dédié à la fermentation et au vivant. On ne risque décidément pas de s’ennuyer de sitôt à la Cabane à plantes...

Site internet avec boutique en ligne : lacabaneaplantes.com

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 85€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Terre de Touraine
Consultez le journal Terre de Touraine au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal Terre de Touraine
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Terre de Touraine.

Vous aimerez aussi

Descartes : un nouveau boucher passionné

À Descartes, Steven Lardin, 32 ans, a repris la boucherie du centre-ville en juillet dernier.

Philippe Benoit du Rey a accueilli plusieurs élus sur sa ferme d’Orbigny, pour attirer leur attention sur les incohérences juridiques qui freinent la création de fermes pilotes dédiées à l’étude de l’infiltration de l’eau.
Eau : un projet freiné par la réglementation

À Orbigny, Philippe Benoit du Rey veut démontrer qu’une meilleure gestion de l’eau est possible en créant une ferme pilote.

L'essor de l’industrie laitière en Touraine

Entre 1890 et 1930, la Touraine connaît une véritable mutation laitière, marquée par l’émergence des laiteries, la naissance des coopérat

Grâce à une météo favorable, les semis des céréales d'automne touchent à leur fin en Indre-et-Loire.
Des semis sous de bons auspices

À l’échelle du département, les semis de blé sont bien avancés.

Lors de la journée du PNDV tour organisée à Saint-Nicolas-de-Bourgueil en juillet, Charlotte Mandroux et Sophie Bentéjac ont présenté les outils existants pour les vignerons, ainsi qu’un projet à venir.
Des outils pour agir face au dépérissement de la vigne

Les vignerons disposent d’outils, notamment digitaux, développés via le plan national de durabilité du vignoble pour pérenniser le vignoble et la c

Chaque irrigant doit réduire son nombre de jours de prélèvement de 30 % par rapport à l’autorisation initiale en période d’alerte et de 50 % en période d’alerte renforcée.
Sécheresse en Indre-et-Loire : comment ça fonctionne ?

Un nouvel arrêté fixe les règles de prélèvement d’eau jusqu’au 31 octobre.

Publicité