De futurs salariés d’élevage en visite
Les participants à la formation Cap main-d’oeuvre, organisée par la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, sont allés visiter la ferme de l’EARL Pinon à Vernou-sur-Brenne, guidés par Basile Rochette, futur associé.
Après la théorie, la pratique. Et pour ce faire, les 15 stagiaires de la formation Cap main-d’oeuvre* organisée par la chambre d’agriculture ont pris la direction de Vernou/Brenne, le 21 octobre. Il y ont découvert de très près un élevage allaitant naisseur-engraisseur de limousines (110 mères), celui de l’EARL Pinon. Ils ont d’abord fait connaissance avec les taurillons. « Pour la plupart, ils n’en avaient jamais vus », a précisé Corinne Pinard de la chambre d’agriculture, intervenante qui accompagnait le groupe. Cette dernière leur a précisé que les jeunes bovins sont particulièrement grands ici, une volonté de Basile Rochette, futur associé qui a orienté l’élevage avec des taureaux plutôt typés standard boucherie.
Où sont les autres élevages les plus proches ? Quelles difficultés quand on est isolé géographiquement ? Le groupe s’est intéressé à des aspects pratiques. « On est peu d’éleveurs dans le coin, et nous sommes le seul élevage bovin dans la commune, a indiqué Basile Rochette. Ce n’est donc pas simple car la Cuma est à une heure aller-retour, et pour l’entraide entre collègues. Par contre, on n’est pas embêtés par d’éventuels problèmes sanitaires d’élevages voisins. »
Auprès des génisses, alors que le jeune agriculteur a montré une vêleuse, les apprenants se sont préoccupés de la mise-bas. Aux questions concrètes se sont ajoutées des anecdotes plus ou moins heureuses.
OBSERVATION, SÉCURITÉ… DES ÉCHANGES RICHES
Corinne Pinard en a profité pour montrer les fiches de relevé de pesées. « Ça permet de suivre le troupeau. Mais ça ne remplace pas l’oeil de l’éleveur », a-t-elle souligné. Et l’éleveur d’illustrer : « Lorsqu’un veau vole du lait à d’autres mères ou que plusieurs veaux vont téter la même mère, on sait que telle vache n’a pas assez de lait ou au contraire en a beaucoup. »
Ici, « l’écornage, qu’on verra en cours dans la partie “ bien-être animal ”, se fait en même temps que les pesées et les vaccins, pour limiter les manipulations et le stress des animaux », a rapporté l’intervenante.
Avec Basile Rochette, elle a insisté sur les précautions de sécurité, qui ont suscité de nombreuses questions de la part des stagiaires. « Quand une bête n’est pas docile, ce qu’on remarque très rapidement, souvent à la pesée, je l’enlève du troupeau », a témoigné l’éleveur. Il faut dire que la grande majorité des apprenants n’avait pas ou très peu d’expérience en élevage. Beaucoup étaient en reconversion, issus de domaines très divers.
Les échanges sur l’alimentation du troupeau ont mené à une discussion autour de l’élevage en bio. Basile a invité les apprenants souhaitant s’installer à avoir conscience du cahier des charges et du coût de production supplémentaire, sans aide au maintien. A Vernou, la démarche est raisonnée. Un pâturage dynamique est en place, les bêtes changent de pré tous les jours.
Les circuits de vente des animaux, qu’il s’agisse de la vente directe de viande, ou de celle de reproducteurs, ont été également évoqués. Cette visite a été riche en échanges et en connaissances nouvelles pour le groupe, enchanté par cette approche plus concrète que les cours dispensés en salle. *La formation Cap main-d’oeuvre a pour objectif de former des personnes motivées aux métiers de l’élevage.