De l’art urbain en pleine nature à Candes-Saint-Martin
Un château, un parc arboré, des fresques. Voilà le cocktail proposé par le Street art parc de Candes-Saint-Martin, un lieu qui détonne dans l’offre culturelle locale.





L’art urbain s’invite à petits pas à la campagne çà et là, mais à Candes-Saint-Martin, il a son musée en plein air. Les propriétaires du château de Môh ont en effet créé le Street art parc en 2019. « C’est un parc classé de 5 hectares rattaché au Château de Candes », indique Bertrand Pignet, fils des propriétaires et gérant du lieu. Ceux-ci ont voulu donner une raison d’être à ce parc, et se sont inspirés du concept du château de Montsoreau, dans lequel est installé un musée d’art contemporain. « Ils ont choisi le street art, qui pouvait créer un décalage en étant installé dans un parc arboré, qui plus est dans le domaine d’un château. L’idée est de désembourgeoiser le côté châtelain, en invitant ici un art contemporain populaire et accessible », explique Bertrand Pignet.
La visite du site se vit comme un parcours artistique en plein air, qui sort du cadre d’un musée ordinaire. Ici sont intimement reliés le patrimoine, la nature et l’art. A l’ombre des arbres, on se laisse guider par les œuvres, le regard attiré par les couleurs ressortant sur le fond forestier. Soixante œuvres d’une quarantaine d’artistes - dont la plupart mo numentales - se laissent décou vrir en serpentant dans le parc. « Elles ont été créées par des artistes qui viennent en résidence sur place, sans contrainte de réalisation hormis les supports », précise le gérant.
Certains artistes font partie du paysage artistique local, comme Vag M ou Gil KD. Différentes techniques sont représentées : bombe, pochoir, scotch, impression numérique... Et quelques sculptures sont également exposées. Les styles sont très différents, balayant le large champ de l’art de la fresque. Une des œuvres a été réalisée sur des portes de métro récupérées, un résultat surprenant dans ce cadre végétal ! Chaque année, de nouvelles créations viennent compléter le parc.
DES NOCTURNES EN ÉTÉ
Certaines années, un thème vient inspirer le parcours. Après une thématique « confluence » en 2022, 2023 est placée sous le signe des « Arts2rues ». C’est aussi le nom du festival organisé au sein du parc, qui se tient au printemps, avec la présence de peintres et des spectacles d’arts du cirque. Le musée organise aussi des nocturnes durant les mois de juillet et août. Spectacles de clown, de feu (par la compagnie composée de Bertrand Pignet et son épouse), déambulations, jongle ou encore théâtre de rue animent alors le site le temps d’une soirée. L’occasion aussi pour le public de bénéficier d’une mise en lumière des œuvres une fois la nuit tombée. Le parc est ouvert les deux mois d’été, ainsi que les week-ends lors de la belle saison.
Sur une ouverture cumulée de 2 mois et demi, il reçoit entre 4 000 et 5 000 visiteurs par an, et le concept séduit. « Les gens sont agréablement surpris par le lieu. Ça plaît à toute la famille car contrairement à d’autres endroits touristiques, on est ici en plein air et pas au milieu d’une foule, rapporte Bertrand Pignet. Beaucoup de gens reviennent, pour faire découvrir le site à des proches. » A terme, le parc devrait voir sa saison s’allonger sur 9 à 10 mois par an, avec une ouverture de jour comme en soirée. Le développement de l’événementiel fait aussi partie des projets. De quoi ramener encore davantage de vivant dans cet écrin végétal et artistique.