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« De nombreux défis à relever »

En présence de l’OFB*, des pompiers et de l’administration, les membres du syndicat des propriétaires forestiers privés de Touraine tenaient leur assemblée générale à Manthelan, le 18 septembre. Après une matinée réservée notamment aux élections, l’après-midi était consacrée à trois sujets primordiaux pour les prochaines années. Explications.

La matinée, à huis clos, a permis au SDIS d’intervenir pour développer la récurrence des incendies et la coopération possible entre ses services et les propriétaires forestiers. Une intervention sur les aides publiques et privées envisageables pour le reboisement de parcelles a ensuite été évoquée. Durant l’après-midi, le président de Fransylva Touraine (nom du syndicat), Antoine de Roffignac, a rapidement présenté les chiffres de la forêt française et plus particulièrement tourangelle. Alors que l’Hexagone est le quatrième pays le plus boisé d’Europe, il détient la première place en termes de feuillus.

LA FORÊT CROÎT

« La forêt française ne cesse de croitre chaque année, à tel point qu’elle a doublé en 200 ans pour atteindre 17 millions d’hectares en métropole », s’est félicité le président. A 75 % privée, la forêt française représente 3,3 millions de propriétaires, dont 3 millions disposent de moins de 4 ha. L’Indre-etLoire recense 138 000 ha de bois, soit 25 % de sa superficie. 91 % de cette surface est privée, propriété de 58 000 personnes. Chaque année, la forêt tourangelle augmente d’un millier d’hectares. Le président est également revenu sur les missions du syndicat des forestiers privés. Outre son rôle de représentant des propriétaires forestiers auprès des autorités départementales, il a également une mission de conseil et d’information auprès de ses adhérents (conseil juridique, économique ou encore technique.) Les 490 adhérents de Transylva Touraine représentent 44 400 ha de surfaces boisées.

TROIS GRANDS DÉFIS À RELEVER

Les participants ont ensuite abordé trois sujets majeurs pour les prochaines années. Bien évidemment, le changement climatique inquiète les adhérents, avec notamment le dépérissement de certaines espèces, à l’instar des chênes ou des hêtres. Mais aussi avec l’amplification des phénomènes d’incendie à cause de sécheresses de plus en plus récurrentes et de longue durée. Second thème majeur pour les propriétaires forestiers, l’équilibre entre préservation de la ressource en bois et population de gibier. Alors que le renouvellement de certains espaces boisés peut être remis en question face à des cervidés trop nombreux (consommation des jeunes pousses, des écorces, etc.), Alain Belloy, président de la FDC 37 (fédération des chasseurs), s’est voulu rassurant en précisant que le nombre de prélèvements allait augmenter significativement pour la prochaine campagne de chasse. Enfin, les attentes sociétales des Français doivent également être écoutées. Les incendies de l’an passé ont fait émerger un attachement de la population française pour ses forêts. Alors que la consommation de bois d’œuvre ne cesse d’augmenter et que le bois énergie suit la même tendance, les membres du syndicat estiment qu’il est nécessaire d’exploiter intelligemment les espaces boisés pour répondre à cette demande grandissante. Une communication auprès du grand public est nécessaire pour préciser ces enjeux. D’autant qu’aujourd’hui, seuls 50 % de la croissance naturelle des arbres est prélevée en France.

Par définition matériau écologique, la demande de bois devrait augmenter de 30 % chaque année d’ici 2023 d’après la filière. « Des chiffres qu’il faut communiquer auprès du grand public », a insisté un participant. La filière bois énergie a aussi été évoquée. Bien que ce ne soit pas un débouché direct pour les propriétaires forestiers, cette filière permet de valoriser des bois de taille ou d’éclaircissement. « C’est un débouché connexe à notre activité de base qui est la production de bois d’œuvre », a ainsi résumé Antoine de Roffignac. Désireux d’être un acteur majeur dans l’organisation de la filière bois locale, Transylva Touraine souhaite ériger la Maison de la Forêt. Le syndicat souhaite en faire un lieu d’échange et de communication entre les différents acteurs. L’information auprès du grand public (écoles, etc.) sur le rôle économique, environnemental et social de la forêt est aussi l’une des missions de ce nouveau lieu qui devrait sortir de terre en 2024.

UN CONSTAT LOIN D’ÊTRE OBSCUR 

Plusieurs facteurs sont encourageants. Le déclin de certaines espèces est une réalité, mais l’introduction de nouvelles semblent fonctionner, comme le cèdre de l’atlas, plus résistant face à l’évolution climatique locale. Les techniques sylvicoles évoluent également, avec la mise en place de strates végétatives à 1 m du sol pour conserver fraicheur et humidité. Des tests face à des récoltes sylvicoles plus précoces sont aussi menés localement. L’éclaircissement de certaines surfaces boisées pour limiter la concurrence hydrique fait également partie des essais mis en place par Transylva Touraine « Même si nous tâtonnons encore face au changement climatique, nous ne restons pas les mains dans les poches et essayons de nouvelles pratiques », a ainsi résumé Antoine de Roffignac.

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