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Des coûts de production en hausse

Alors que la récolte arrive à son terme en cette fin mai, le bilan de la campagne semble plutôt satisfaisant cette année. Ce, malgré une hausse du coût du travail, élément déterminant dans le prix de revient.

Comme chaque année, Anthony Bacle produit des asperges sur 9 ha à Courcoué, dans le Richelais. Plante pérenne, les parcelles sont renouvelées tous les 7 ans environ. « Mes parents étaient déjà producteurs, je n’ai fait que développer cette activité avec les années », introduit l’agriculteur qui produit par ailleurs des céréales sur le reste de sa SAU, soit 120 ha.

UNE SAISON DÉCALÉE,  MAIS DES RENDEMENTS CORRECTS

« En temps normal, nous débutons la récolte fin mars, relate Anthony Bacle. Le mois de février sec et ensoleillé avait permis aux asperges de se développer rapidement. Mais les précipitations entre le 15 mars et le 15 avril ont finalement provoqué un retard dans la pousse. D’autant que les températures sont restées fraîches. 2023 restera donc une saison plutôt tardive. » Les rendements s’avèrent quant à eux assez limités. Le producteur estime sa récolte aux alentours de 40 tonnes sur la totalité de son exploitation. « Je perds une bonne tonne à l’hectare, car je n’ai pas de système d’irrigation, complète l’agriculteur. Mais de manière générale, les rendements sont dans la moyenne basse. » La qualité semble quant à elle bien présente. « Les asperges sont bien rectilignes et les calibres plutôt conséquents cette année », complète le producteur. Afin de valoriser des terres sableuses peu productives en céréales, plusieurs agriculteurs ont entrepris, il y a des décennies, la production d’asperges dans le sud-ouest de la Touraine. En vue de gagner en notoriété, ils se sont réunis. Aujourd’hui, ils sont 15 à constituer l’association des asperges du pays de Richelieu. Ils produisent principalement de l’asperge blanche. Seuls quelques-uns ont développé l’asperge verte.

D’AUTRES RÉGIONS, PLUS PRÉCOCES

La concurrence est rude avec les producteurs des Landes. Grosse région productrice, son climat plus chaud permet de débuter la récolte plus précocement. D’autant que les volumes produits sont importants et permettent donc aux producteurs de contenir leurs prix. « Ainsi nos confrères plus au sud alimentent le marché plutôt tôt, regrette Anthony Bacle. Les gens sont satisfaits courant avril et achètent moins d’asperges en mai. Heureusement que j’ai une clientèle fidèle, notamment des gérants de rayons fruits et légumes en supermarchés, avec qui je travaille depuis plusieurs années. » Afin de conserver sa rentabilité, l’agriculteur effectue la totalité des livraisons, dans un rayon de 100 km autour du Richelais. La concurrence des fruits fait également du tort à la production d’asperges. « Les responsables de rayon tendent à supprimer de leurs étalages les asperges dès l’arrivée des melons et des fruits à noyaux », déplore le producteur. A noter que c’est avant tout le coût de la main d’œuvre qui compose le prix des asperges. « Mais cette main d’œuvre devient chère et rare », précise Anthony Bacle. Chez lui 15 saisonniers sont nécessaires chaque récolte. « Heureusement que nous avons des saisonniers fidèles qui reviennent d’une année sur l’autre. » Cette année, Anthony Bacle a fait le choix de se payer les services d’une agence de recrutement « pour compléter mon équipe », confie-t-il. Mais cela a un coût. Toutes charges comprises, le prix de revient d’un kilo d’asperge s’élève cette année à 5 euros.

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