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Des rations bien étudiées, dès l’âge d’un mois

Pour Gérald Pinon, la modification de la ration des mères puis des veaux s’est révélée être une stratégie gagnante, au niveau de la croissance et de la santé de ses animaux.

Eleveur de charolaises depuis 1990, Gérald Pinon vend ses broutards, et quelques taureaux reproducteurs. Depuis son installation, il travaille avec Touraine conseil élevage pour les pesées, le pointage. « C’est important de suivre ça de près, car c’est la génétique qui fait le troupeau », considère l’éleveur dont toutes les génisses sont génotypées et les taureaux inscrits. L’éleveur de Mouzay a revu ses pratiques au fur et à mesure. Il a d’abord concentré ses vêlages sur la période d’automne, de septembre à mi-novembre. « Avant, j’avais aussi une période de vêlages au printemps, mais on manque trop souvent d’herbe dans la région, donc ce n’était pas une bonne stratégie, justifie-t-il. Et puis ça permet d’avoir des animaux tous à peu près du même âge et d’éviter la concurrence entre les plus jeunes et les plus âgés. » Depuis une dizaine d’années, il enlève donc le taureau au printemps. Avec Touraine conseil élevage, il a, plus récemment, modifié l’alimentation de ses génisses pour améliorer leur croissance. Les veaux sont complémentés en granulés et en foin dès l’âge d’un mois. « La croissance est plus constante depuis qu’on fait comme ça. Le peu qui est mangé en plus, c’est du bonus dans la croissance », constate Gérald Pinon. Auparavant, les veux ne commençaient à avoir un peu de foin dans l’auge qu’à l’âge de 4-5 mois. « Ça a aussi l’intérêt de leur apprendre très tôt à manger, on s’adapte à l’évolution de leur système digestif », complète l’éleveur, qui ne rencontre plus de problème de diarrhée alimentaire liée à un changement de régime trop rapide.

DES MÈRES PLUS PRODUCTIVES, AU PROFIT DES VEAUX

Pour son troupeau de 30 à 35 mères, l’agriculteur a également revu l’alimentation. Une évolution qui visait à augmenter la production de lait, pour une meilleure croissance du veau. Dès le vêlage, Gérald Pinon donne désormais de l’ensilage : 40 à 50 % d’herbe, 20 % de maïs, et du foin. « Selon la valeur alimentaire des fourrages, après analyse, on ajoute de l’orge ou du blé, et un complément azoté », ajoute l’agriculteur. Depuis ce changement, il constate que les mères produisent davantage de lait pour leurs veaux, ce qui a un impact positif sur leur croissance : « Avant, les veaux profitaient moins vite donc on était obligés de les garder plus longtemps. » Sachant que, dans la mesure du possible, les broutards sont vendus avant la mise à l’herbe. Les mères et les génisses pâturent un peu en automne, puis dès que cela est possible au printemps.


Juliette Mendy, Touraine conseil élevage

« Chez Gérald Pinon, l’objectif est d’augmenter le GMQ (gain moyen quotidien) des veaux. Pour cela, nous sommes d’abord revenus sur l’alimentation des mères dès le vêlage avec une ration équilibrée à 10 UF et 95 g de PDI/UF à base de maïs ensilage, d’ensilage d’herbe et de foin. Après avoir revu l’alimentation des mères, nous nous sommes penchés sur celle des veaux. Dès les premières semaines de vie du veau, l’alimentation joue un rôle essentiel dans le développement physiologique de l’appareil digestif. C’est pourquoi, chez Gérald Pinon, nous avons avancé la mise à disposition du foin et du concentré dès les premières semaines du veau, afin de garantir le bon développement du rumen et d’assurer la suite de la croissance. C’est le contrôle de performance pesée et pointage des veaux, assuré par Bovins croissance 37, qui nous a permis de mesurer l’impact des changements de rations. Notamment par l’augmentation du GMQ des veaux et donc sur le poids à 210 jours.  Pour l’année 2022, on a relevé le GMQ suivant de 0 à 210 jours : • GMQ des mâles : 1 354 g/j et un poids de 336 kg à 210 jours (la moyenne nationale est de 1 227 g/j et 306 kg à 210 jours) ; • GMQ des femelles : 1 198 g/j et un poids de 300 kg à 210 jours (pour une moyenne nationale de 1  079 g/j et 272 kg à 210 jours). »
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