Mobilisation syndicale
Des revendications de terrain portées à la préfecture
Autorisation de dégustation en caveau, soutien au secteur viticole insuffisant et inadapté, mais aussi inadéquation de la réglementation ZNT riverain avec les pratiques sur le terrain ont ponctué le rendez-vous des responsables de la FNSEA 37, JA 37 et la FAV 37-72 avec la préfète, le 19 janvier.

En marge de la manifestation du 19 janvier, une délégation FNSEA 37, JA 37 et FAV 37-72 a été reçue par Marie Lajus, la préfète d’Indre-et-Loire. Pour la viticulture, Benoît Gautier, président de la FAV, lui a redemandé de permettre la dégustation au caveau. Depuis octobre, le syndicat viticole est intervenu plusieurs fois et ne comprend pas que celle-ci soit interdite dans seulement deux départements, à savoir l’Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher, alors qu’elle est autorisée partout ailleurs en France. Pour les viticulteurs, cette interprétation est incompréhensible. Même si les dégustations se déroulent en milieu fermé sans masque, il est difficile de comprendre qu’elles sont plus à risque que dans un magasin bondé. La préfète s’est engagée à revoir le sujet.
UNE DÉPRISE PRÉOCCUPANTE
Le président de la FAV a aussi dénoncé des aides au secteur viticole insuffisantes et non adaptées. Pour la préfète, les entreprises viticoles sont concernées par le plafond de 120 000 € d’aides et non par celui de 1 500 €. Cet élément devrait être rapidement clarifié pour accompagner au mieux les viticulteurs d’Indre-et-Loire. Il a aussi été demandé le report de remboursement des PGE (Prêts garantie par l’Etat).
La crise sanitaire vient aggraver une situation économique fragilisée par la taxe US et des problèmes structurels sur certaines AOC. Ainsi l’abandon de certaines parcelles de vignes inquiète. L’enjeu sanitaire avec notamment la lutte collective contre les maladies (flavescence dorée par exemple) est important. Le directeur de la DDT a été sensibilisé au sujet et un complément d’information lui sera apporté très rapidement.
Concernant les ZNT riverains, Sébastien Prouteau, président de la FNSEA 37 a présenté franchement leur application aux services de l’Etat : « Dans la réalité, elles sont très peu mises en place, car il n’y a pas de problème. C’est plutôt l’inverse, c’est leur mise en place qui pose problème aux riverains, qui interpellent les agriculteurs en leur demandant de maintenir l’entretien “comme avant” jusqu’à leur limite de propriété ». L’agriculteur de Maillé a redemandé la sortie des équivalences par l’Anses. En effet, il est incompréhensible que pour les sites sensibles, il y ait une reconnaissance d’équivalence des haies et filets paragrêle par exemple, alors que plus d’un an après signature des textes on ne l’a toujours pas pour les riverains. C’est aberrant de devoir mettre une ZNT au pied d’une haie ou d’un mur ! Le syndicat agricole sollicite la révision de la charte d’engagement pour pouvoir y inclure des engagements locaux entre riverains et agriculteurs. La préfète s’est engagée à étudier ces propositions.
Au sujet des ZNT points d’eau, la profession continue de demander la révision de l’arrêté. Pour la FNSEA 37, il est indispensable de sortir de l’obligation de bandes enherbées les fossés non reliés au réseau hydrographique ou sans écoulement. Elle demande aussi une compensation économique pour les pertes de surfaces concernées. Ces requêtes vont être appuyées par un recours gracieux, car les enjeux sont importants et la FNSEA 37 tient à aller jusqu’au bout dans le défense de l’agriculture du département.