Enjeu
Eau, agriculture et future Pac
Le comité de bassin Loire-Bretagne s’est réuni le 25 avril pour définir des orientations, dans le respect des directives européennes. Dans le cadre des Assises de l’eau, un représentant du ministère de l’agriculture avait fait le déplacement pour évoquer les relations entre politiques de l’eau, environnement et Pac.

Comment s’articulent les outils de la Pac avec les problématiques environnement et eau ? Depuis 3 ans, la communauté internationale reconnaît que l’agriculture est un des points essentiels dans la problématique du changement climatique, étant à la fois source de pression et pourvoyeur de solutions.
Améliorer la qualité de l’eau
En France, l’agriculture consomme très majoritairement l’eau de pluie. Seulement 6 % de la surface agricole utile est irriguée, un chiffre stable depuis 2000. Certains pays tels que l’Espagne ou l’Italie consomment beaucoup plus d’eau. Même s’ils sont raisonnables, les prélèvements en France posent tout de même des difficultés au moment de l’étiage, de par leur concentration dans le temps.
Par ailleurs, l’activité agricole a un impact sur la qualité de l’eau, des accompagnements incitatifs existent pour changer les pratiques et limiter la présence de pesticides et nitrates dans l’eau. Le matériel optimise de plus en plus les traitements, avec un ciblage beaucoup plus précis grâce au numérique, et les alternatives aux produits phytosanitaires se multiplient. La conditionnalité des aides va dans ce sens.
La gestion des risques accompagne également ces changements de pratique pour sécuriser les exploitations. Même si elle est encore loin d’être finalisée, notamment pour des raisons budgétaires, on sait que la future Pac tiendra compte de toutes ces préoccupations d’ordre environnemental.
Esquisse de la future Pac
Invité par le comité de Bassin de l’Agence de l’eau Loire Bretagne, le 25 avril, Serge Lhermitte a évoqué des points marquants de la proposition de la Commission. « Sur les questions environnementales, on retrouve les mesures agroenvironnementales et l’éco-conditionnalité, sous une approche rénovée, en lien avec le maintien des prairies permanentes, la rotation des cultures... On trouve aussi une nouveauté : l’éco-scheme. Il s’agit de mettre dans le premier pilier des aides pour des démarches incitatives d’accompagnement vers les pratiques vertueuses », précise le représentant du ministère.
Un outil consistant en des programmes volontaires pour le climat et l’environnement, comme les énergies renouvelables ou la préservation de la biodiversité. Mais attention car, si jamais les exigences volontaires de l’écoscheme passent en obligatoires dans le 1er pilier, certains Etats demandent qu’en contrepartie le niveau d’exigence soit réduit et que certaines démarches réglementaires autres puissent passer dans cet « éco-programme ».
Dans la proposition de la Commission, les aides aux investissements dans l’hydraulique agricole restent d’actualité. L’idée serait d’écrire tout ce qu’il est possible de faire et de considérer que le reste ne l’est pas, pour simplifier les règles.
Bref, une usine à gaz qui ne recueille pas l’assentiment de la commission agriculture et développement rural (Comagri) du Parlement européen. Celle-ci a affirmé sa volonté de ne pas renationaliser la Pac et de ne pas la complexifier. Elle considère par ailleurs que la proposition manque d’ambition quant à la gestion des crises. Néanmoins, au niveau national, il faut préparer dès maintenant un plan stratégique. Agences de l’eau et comités de bassin pourront contribuer aux réflexions. A suivre donc.