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Gaz et azote : les niveaux de prix suscitent de vives inquiétudes

Les agriculteurs, non protégés par un bouclier tarifaire, ont ressenti en premier les conséquences de la flambée des prix du gaz et demandé la suspension de la taxe anti-dumping.

L’ampleur de la crise démontre les incohérences stratégiques des décideurs français et européens et devraient les contraindre à plus de réalisme.

La FNSEA et l’AGPB avaient alerté dès cet été sur la flambée des cours de l’azote. Entre le 1er janvier et début août, le cours a été multiplié par 1,75 suivant la progression des cours du gaz naturel. Depuis trois semaines, c’est la folie sur le prix du gaz naturel, et par ricochet sur celui des engrais azotés.

 

Le prix rendu pour l’azote liquide 30 U/100 kg était de 357 € au 16 septembre, 430 € au 28 septembre et 520 € au 5 octobre. Le mercredi 6 octobre, c’était la panique sur les marchés européens en raison de la forte demande à l’approche de l’hiver, notamment en Asie, mais aussi de l’offre contrainte et des stocks mondiaux déprimés. En une journée, les cours ont grimpé de plus de 16 % avec des conséquences probables sur le cours de l’azote. Cette précipitation sur les achats se retrouve aussi sur le fuel. Certains distributeurs manquent de disponibilité pour fournir à la fois le fuel de chauffage et le GNR.

 

APPROVISIONNEMENT À LA PEINE

Les fournisseurs coopérateurs ou privés du monde agricole confirment leur constat d’une « pénurie » d’engrais azotés. « Aujourd’hui, un distributeur qui réclame un certain volume n’en obtiendra qu’entre 20 et 33 % auprès de son fournisseur », explique la FNA (négoce agricole) qui estime que le marché français n’est couvert qu’à 60 %.

 

Certains agriculteurs s’interrogent et vont peut-être modifier leur assolement au profit de cultures moins gourmandes en azote (céréales de printemps, protéagineux…). Mais les colzas sont semés et le niveau des cours tempère cette tendance. Les éleveurs utilisateurs de gaz, les maraîchers, serristes, horticulteurs s’inquiètent. Les producteurs bio aussi. Le cours de l’azote minéral aura une répercussion inévitable sur celui de l’azote organique utilisé en bio, issu principalement de l’agriculture conventionnelle.

 

Les fournisseurs de gaz naturel préfèrent vendre plus cher pour le chauffage que pour l’industrie de l’azote. Mais, bizarrement les prix du gaz et de l’engrais subissent le même sort, bien que le coût de fabrication de l’engrais azoté ne se résume pas à celui de l’énergie. La « spéculation » des fabricants est dénoncée. Mais lorsqu’il n’y a pas ou peu d’usines locales, comment la contrer ? La Commission européenne, qui n’a pas su avoir une stratégie globale, doit au minimum et sans tarder supprimer la taxation anti-dumping. C’est la demande de bon sens de la FNSEA et de l’AGPB. C’est le moins qu’elle puisse faire pour réduire une partie de la flambée des charges des agriculteurs européens et ses conséquences négatives pour les citoyens en 2022.

 

La rédaction reviendra sur le sujet de la flambée de l’azote dans sa prochaine édition.

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