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Mobilisation
Halte aux matraquages

Le gouvernement semble, enfin, être moins aveugle sur la réalité de tous les jours au-delà des grands centres urbains. Avec le réseau FNSEA-JA, l’UDSEA et JA37 ont décidé de se mobiliser, lundi 10 décembre au matin, pour dire leur ras le bol, exiger l’arrêt des taxes et contraintes dans la production qui écrasent les revenus.

L’agriculture est une activité en progrès permanent. Les agriculteurs ne rejettent pas la transition écologique par principe. Mais la transition est impossible sans prix rémunérateurs, sans considération, sans confiance, sans espoir ni projet, et avec des frontières toujours plus ouvertes à des importations distorsives.

Lundi matin 10 décembre

L’UDSEA et JA 37 lancent un appel à mobilisation des agriculteurs et invitent tous leurs adhérents à se rassembler lundi matin 10 décembre à 10 h 30 à la Maison des Agriculteurs à Chambray-lès-Tours. Sur place, les responsables syndicaux indiqueront comment se dérouleront les actions. Elles dépendront de l’évolution des positions du gouvernement sur les dossiers agricoles ; des pressions ou non des responsables de grandes surfaces pour stopper les ordonnances sur les prix de vente à perte ; des décisions des parlementaires sur les différentes taxes. Les actions se dérouleront dans le respect des biens et des personnes. Les adhérents UDSEA/JA sont invités à lire les informations plus détaillées reçues par mail et d’indiquer leur participation par mail à : syndical@udsea37.fr Les responsables syndicaux expliquent les raisons de l’appel à la mobilisation. L’action relève du caractère professionnel sur des points précis sur lesquels, le gouvernement, les parlementaires sont en mesure de décider. Veulent-ils maintenir une agriculture de type familial, qui dégage un revenu décent ? Veulent-ils flatter des votes écologistes aveuglés sur la réalité agricole par une série de fausses informations, matraquages ?

Terre de Touraine : Pourquoi cette mobilisation ?

Sébastien Prouteau, président délégué de l’UDSEA37 : Nos revenus sont très faibles et tous les mois, sans vouloir écouter les alertes que nous faisons remonter, le gouvernement rajoute des charges ou des augmentations de coût de production. En production végétale, on nous retire des produits phytos sans que la réalité de leur danger ne soit démontrée. Une bonne partie de nos colzas et blés sont infectés de puceron parce que l’on nous a retiré les moyens de lutte. En arboriculture, l’anti puceron utilisé partout en UE est interdit en France. On connait d’avance les pertes de rendements. Sur le glyphosate, toutes les agences du monde, y compris l’Anses pour la France, disent qu’il n’y a pas de risque dans leur utilisation et, uniquement pour des raisons politiciennes, E. Macron a décidé de l’interdire. Bilan des charges, en plus pour tous, des cultures aux vergers en passant par les légumes de plein champ. Et en plus une erreur écologique, avec le retour accru au travail du sol en brûlant du carburant. La désinformation volontairement organisée par le gouvernement, qui a tordu la réalité que lui présentaient les scientifiques, a ouvert le champ libre à toutes les campagnes de dénigrement, au matraquage et à l’agribashing.

TdT : Sur quels points concrets voulez-vous que le gouvernement modifie sa position ?

Maxime Billet, président de JA37 : Ils sont multiples, nous avons préparé une note détaillée à son intention. Cela passe d’abord par le retour au respect du monde agricole. Nous nous sentons stigmatisés, déconsidérés et désignés à la vindicte de l’opinion publique. L’INRA confirme que les sols français ne sont pas morts (NDLR cf. article page 12). Et pourtant les médias relaient des contre-vérités.

Jean-Claude Robin, UDSEA : Il faut que le gouvernement et les parlementaires, retirent l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse, RPD, prévue pour 2019. Cette décision va coûter en moyenne 1500 euros par exploitation en production végétale. C’est juste un impôt aveugle qui va écraser encore plus nos revenus. S’il veut, soi-disant pour des demandes sociétales, subventionner certaines filières, c’est aux contribuables de payer via l’impôt, pas aux agriculteurs conventionnels via une taxe. Une telle augmentation montre une nouvelle fois le décalage de nos dirigeants avec la réalité du terrain et leur dramatique méconnaissance de la situation économique de la ferme France. La transition agroécologique et la réduction de l’utilisation des phytosanitaires ainsi que la réponse au défi climatique, demandent des investissements de la part des agriculteurs et entrainent des pertes de rendement ! C’est donc bien d’un accompagnement dont nous avons besoin et non de taxes !

TdT : Le ministre de l’agriculture tente d’apaiser. Qu’en est-il ?

Henry Frémont, président de la chambre d’agriculture : Soyons raisonnables. Le ministère de l’agriculture n’a pas obtenu de budgets supplémentaires. Le plus simple, plutôt que de compenser, très partiellement, est de ne pas créer de surcharges inutiles. Ce qui serait ainsi affecté viendrait en diminution de financement d’actions beaucoup plus utiles. L’agriculture est prête à s’adapter, mais il nous faut du temps. Ces adaptations doivent être de vrais progrès, avec une priorité à la limitation du réchauffement climatiques et à son adaptation. Ce ne doit pas être une réponse à un matraquage médiatique infondé, mené par des ONG.

Jean-Claude Robin : ll faut que le nouveau ministre revoie l’application de la loi qui prévoit la séparation de la vente et du conseil. Nous étions contre ce schéma qui n’a pas été testé en grandeur réelle. En novembre, la FNSEA, la coopération, le négoce ont quitté la réunion avec les ministères. Dans le réseau FNSEA, nous préférons discuter pas à pas, plutôt que de rompre le dialogue. Mais là, il fallait partir car ce qui était proposé c’était un surcoût de 30 €/ha en cultures, 120 € en vignes-vergers, tout cela sans aucune efficacité démontrée. Sans compter l’impact sur les emplois dans les OS. Le nouveau ministre doit remettre tout à plat et ne pas se laisser dicter des positions par les hauts fonctionnaires militants du ministère de l’écologie.

Sébastien Prouteau : La liste des points sur lesquels le gouvernement doit changer de position est longue. Il faut aussi s’assurer que les ordonnances sur les prix en grande surface vont se mettre en oeuvre. Dans le département s’ajoute également la nécessité qu’il dégage des moyens pour sauver les élevages qui sortent des zones défavorisées. L’hiver dernier, l’UDSEA dénonçait l’argument employé par le ministère comme quoi le budget ICHN serait insuffisant. Les chiffres 2018 démontrent que nous avions raison : l’ICHN augmente de 3,2 % (NDLR : cf. page 2). Il y avait donc de quoi financer.

Sébastien Prouteau / Maxime Billet : Nous demandons donc à tous, de toutes les filières d’être présents lundi matin pour dire stop aux matraquages et exiger un retour du gouvernement à la réalité !

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