« Il s’agit de favoriser les contacts »
Par le biais de rendez-vous individuels, cédants et porteurs de projet vont pouvoir bénéficier d’un premier niveau d’information pour mener à bien leurs démarches, le 9 septembre à Chambray-lès-Tours, indique Cédric Raguin, l’élu en charge du dossier installation.
L’élu de la chambre d’agriculture indique que même lorsque les créneaux, notamment avec les notaires et la MSA sont complets, il sera possible sur place de prendre les coordonnées de tous les organismes gravitant autour de la cession ou création d’activité.
Après le succès de la 1ère édition, la chambre d’agriculture renouvelle la formule du forum installation-transmission sous forme de rendez-vous courts, réservés au préalable. Qu’est-ce qui fait le succès de cet événement selon vous ?
Cédric Raguin : Ce forum offre aux cédants et aux porteurs de projets de prendre des contacts avec les partenaires qui gravitent autour de l’arrêt ou de la création d’activité. Les participants sont invités à réserver des créneaux avec les interlocuteurs de leur choix. Ils pourront durant 25 minutes débroussailler un su jet et prendre des contacts pour aller plus loin dans leur réflexion. Sur un même lieu, ils peuvent rencontrer plusieurs banques par exemple, rencontrer la Safer, des notaires, des agents de la MSA, des juristes… De plus, comme cela s’est passé la fois précédente, les conseillers de la chambre d’agriculture peuvent orienter des candidats à la reprise vers des cédants. Pour la chambre, il s’agit de favoriser les contacts. C’est d’autant plus nécessaire aujourd’hui où 50 % des candidats à la reprise sont hors cadre familial et que nous assistons à un rebond du nombre d’installations aidées.
Justement, compte-tenu de cette évolution, comment la chambre d’agriculture adapte son offre de services pour répondre aux besoins des porteurs de projets ?
C. R. : Pour faire face à l’augmentation du nombre d’installations aidées, qui devraient approcher de 70 cette année, la chambre a embauché de nouveaux collaborateurs. Il s’agit de faire face à la charge de travail liée à l’accompagnement et au montage des dossiers. Notre action vise à aider à devenir chef d’entreprise. Cela requiert des compétences dans de multiples domaines, de savoir prendre du recul, des décisions, d’être son propre patron. C’est à cet effet que nous avons conçu CREA, un parcours de formations certifiantes à la carte qui permet de renforcer son pro jet. Elles peuvent concerner par exemple la création d’un atelier de vente directe à la ferme, travailler au sein d’une société… autant de questions qui ne s’improvisent pas. Nous proposons aussi depuis le début d’année aux porteurs de projet de venir présenter son projet devant un petit jury composé d’un agriculteur et d’un conseiller. Cela permet de lever les freins, de soulever les éventuels problèmes… c’est une façon de faire progresser le projet bien avant le passage en CDOA où le dossier est ficelé.
Aujourd’hui, l’accès au foncier constitue-t-il toujours le principal frein à l’installation ?
C. R. : C’est un frein, mais ce n’est pas le seul. Un fonds doit être entretenu jusqu’à la reprise et il faut que la valeur de celle-ci soit économiquement viable. Avec des valeurs trop élevées, on voit souvent par exemple, des bêtes quitter une ferme faute de repreneur et les terres partir ensuite à l’agrandissement. De la valeur de reprise dépend le revenu du futur repreneur. L’outil doit offrir de quoi dégager un revenu, qu’il reste de quoi vivre aux jeunes une fois les emprunts payés. Je crois que les clés de l’installation sont dans les mains des cédants.