Aller au contenu principal

Pac 2023 : la FNSEA Centre-Val de Loire lance l’offensive

À l’occasion des négociations portant sur la nouvelle Pac, le président de la FNSEA Centre-Val de Loire, Florent Leprêtre, a tenu une conférence de presse pour présenter les positions du syndicat régional.

Notre mission en tant que syndicat est de construire l’avenir de l’agriculture en région Centre-Val de Loire ». C’est par ces mots que Florent Leprêtre, le président de la FNSEA Centre-Val de Loire, a débuté la conférence de presse organisée le 24 février sur l’exploitation de Franck Thivrier, installé en céréales et lait sur la commune de Massay (Cher).

 

Accompagné d’Arnaud Lespagnol, vice-président du syndicat régional et président de la FNSEA du Cher, ce rendez-vous visait à donner le positionnement du syndicat régional concernant la nouvelle Pac. Et la volonté de la FNSEA CVL est claire : garder et développer la diversification présente sur le territoire, qui représente un atout régional.

 

Un rééquilibrage entre le premier et le deuxième pilier

Selon Florent Leprêtre, les zones intermédiaires ont été appauvries par la Pac. « Nous voulons siffler la fin de la récréation. Il faut arriver à se faire entendre au niveau régional pour que notre agriculture retrouve de la compétitivité, a t-il martelé avant de poursuivre. Les deux dernières réformes de la Pac ont conduit à un appauvrissement moyen de 70 à 90 euros de l’hectare. Ça ne peut plus continuer. »

 

Afin de stopper cet appauvrissement, la FNSEA CVL propose de mettre en place une politique volontariste, pour accompagner la transition de l’agriculture régionale et s’adapter aux problématiques du territoire. Cela passe par un redistribution des aides : « Il faut penser à un rééquilibrage en limitant à son niveau actuel le transfert du premier vers le deuxième pilier. Structurellement cela affaiblit le soutien à notre agriculture régionale. Les fonds issus du transfert doivent être conservés dans notre région et mobilisés pour regagner en compétitivité en activant tous les leviers possibles », a souligné Florent Leprêtre.

 

Même si le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, semble avoir compris la détresse des agriculteurs, l’élu syndical a soutenu qu’il ne faut pas relâcher la pression. « Nous n’arriverons pas à tout gommer, mais nous attendons un signe fort pour rééquilibrer nos zones à faibles potentiels dites intermédiaires. »

 

De plus, le syndicat demande un coup de pouce dans l’accompagnement à l’investissement et à la modernisation. « L’agriculture souffre de cet accompagnement. » Florent Leprêtre a rappelé que la région est dotée de 3 % de l’enveloppe nationale du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). « Nous sommes la dernière région à accompagner l’agriculture, tandis que d’autres régions montent jusqu’à 20 %. »

 

Une politique ambitieuse d’accès à l’eau

Parmi les nombreux points évoqués, Florent Leprêtre souhaite que la FNSEA CVL ait une politique ambitieuse concernant la gestion de l’eau. Il semble indispensable de bénéficier d’un accès à cette ressource essentielle à l’agriculture par la création de retenues afin de stocker les excès des précipitations hivernales. « La région connaît des périodes d’abondance en eau et nous n’avons pas la possibilité de la stocker. Il faut qu’on nous laisse entreprendre. L’accès à l’eau peut conforter une exploitation d’élevage en autosuffisance alimentaire », a-t-il soutenu. Avec le dérèglement climatique, le président a rappelé que les agriculteurs ont besoin de sécuriser les stocks alimentaires. « La bonne gestion d’une exploitation agricole serait d’avoir 14 voire 16 mois de stocks d’avance pour prévoir les périodes de sécheresse estivale. » Il insiste aussi sur l’importance de l’accès à l’eau pour implanter de nouvelles cultures en région.

 

 Diversification et résilience

La FNSEA CVL demande un soutien accru aux investissements pour permettre la diversification des exploitations et augmenter leur résilience. À savoir un renforcement très fort du budget alloué par la Région pour l’économie agricole. Dans ce cadre, Florent Leprêtre estime que la région peut avoir des opportunités de produire des protéines. « Nous avons besoin de diversifier nos assolements. Produire des protéines peut être un atout agronomique. Cela peut également permettre de nourrir nos animaux. Cela donnera du sens aux filières animales. »

 

Enfin, le président de la FNSEA CVL a évoqué des énergies renouvelables. « Il faut développer l’énergie photovoltaïque sur les toitures déjà existantes. » Il existe cependant d’autres opportunités comme le photovoltaïque au sol. Le président a mis en garde sur cet apport d’énergie qui peut desservir l’agriculture à travers l’artificialisation des terres. « Le sol est pour l’agriculture. Il doit être préservé pour l’agriculture », a-t-il conclu.

Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 85€
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Terre de Touraine
Consultez le journal Terre de Touraine au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter du journal Terre de Touraine
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Terre de Touraine.

Vous aimerez aussi

UNE JEUNE ENTREPRISE D’ÉLAGAGE ET TERRASSEMENT À SAINT-EPAIN

Issu du milieu agricole, Bastien Boucher a créé son entreprise d’entretien d’espaces verts à Saint-Epain en 2021.

Sur les rives du lac de Paladru

Grâce aux nombreux vestiges découverts sous les eaux du lac de Paladru, en Isère, le musée éponyme propose aux visiteurs un voyage dans les temps d

« JE TROUVE QU’ON APPREND PLUS VITE ET PLUS FACILEMENT SUR LE TERRAIN »

Apprenti en bac pro agroéquipement à la MFR du Val de Manse, Tom Rousselot n’envisageait pas d’étudier autrement qu’en alternance, avec une partie

UN FORUM DES MÉTIERS À DESTINATION DES COLLÉGIENS

L’agrocampus a organisé son premier forum des métiers, visant à faire découvrir les métiers du vivant dès le collège.

Quelles alternatives aux engrais minéraux ?

 Différents leviers ont été étudiées pour réduire la dépendance des exploitations aux engrais minéraux.

TEMPS DE TRAVAIL DES SALARIÉS, APPEL À UN MICRO-ENTREPRENEUR : DES RÈGLES À CONNAÎTRE

Lors de l’assemblée générale des Entrepreneurs du territoire 37, certaines règles relatives au temps de travail des salariés ont été rappelées.

Publicité