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La G’art, des créateurs bien sur leurs rails

Avant en bord de Claise au Grand-Pressigny, il y avait une gare et bien sûr un chemin de fer. Maintenant, à la place, on y trouve une boutique de créateurs et une voie verte. Une belle reconversion.

Au Grand-Pressigny, le long de la voie verte, la gare a retrouvé un nouveau souffle. Le bâtiment, abandonné depuis des dizaines d’années, a été repris par un couple de créateurs. M. Machin et Mme Truk, qui – comme leur nom l’indique – préfèrent mettre leur travail en avant plutôt qu’eux-mêmes. Tout comme ils préfèrent que les gens viennent à eux par bouche à oreille, par intérêt pour leur travail. Autodidactes, Mylène et Benjamin fabriquent des objets sur mesure pour l’univers de la maison. « A 90 %, nous utilisons des matériaux de récupération ou de vieux meubles que nous relookons, développe Benjamin. Mylène part plutôt de vieux meubles qu’elle customise, moi je pars plus souvent de zéro pour fabriquer. » Le duo travaille notamment avec une entreprise de démolition et démontage à Châtellerault, et avec les Etablissements Pascault de Descartes pour la ferraille.

UN LIEU CHARGÉ D’HISTOIRE RÉHABILITÉ

Le couple est originaire du nord de la France, et Mylène est d’ailleurs issue d’une famille de cheminots. « On a toujours été attirés par les lieux atypiques, les friches industrielles... », souligne Benjamin. Venus en vacances en Touraine, ils n’en sont jamais repartis. Ils ont d’abord ouvert une boutique de création de bijoux et de textile à Tours, puis se sont mis à concevoir des luminaires, du mobilier, des sacs à main avec une anse en fil de téléphone vintage (qui ont eu beaucoup de succès). Cherchant un lieu à la fois d’habitation et d’exposition de leurs productions, ils tombent sous le charme de la gare du Grand-Pressigny, un village qui les avait déjà séduits. C’est ainsi que la G’art a ouvert en 2016. Après quelques travaux bien sûr. « Le seul objet qui reste de l’époque, c’est le coffre-fort de la gare, et des inscriptions sur les murs intérieurs. La gare date de 1890 », raconte Benjamin. Le sol et certaines peintures patinées ont notamment été conservés. Dans leur boutique-showroom, l’ambiance est chaleureuse, comme à la maison. Un mélange de contemporain et d’ancien, avec surtout une touche inventive omniprésente. « On part souvent d’envies de clients, en se basant sur les photos d’anciennes créations et d’échantillons de couleur pour définir le projet avec eux. Ici, on applique le temps long, c’est-à-dire que le délai peut être de 4 à 6 mois, car on travaille à l’opportunité. On peut partir sur un acajou, mais si je reçois un lot en chêne, je vais proposer cette possibilité au client, rien n’est figé. »

EVOLUER AVEC LES DEMANDES DES CLIENTS

D’abord attirés par un style cosy, monochrome, les créateurs se laissent porter par les demandes, ajoutant plus de couleur à leurs objets, allant vers le style art déco. « Les clients nous font sortir de notre zone de confort. On travaille avec eux, pas pour eux. On mûrit ensemble les objets. » Dans un esprit de partage, une pièce est dédiée aux objets de collègues et amis créateurs, pour promouvoir aussi le talent des autres. M. Machin et Mme Truk ont dû faire leur place. « On reprenait la gare, or il y a plein d’histoires derrière une gare : des séparations, la guerre, des souvenirs joyeux ou tristes. Certains ont vu d’un mauvais œil qu’on investisse le lieu avec une nouvelle activité. » Désormais, le couple est bien connu des locaux, tout en ayant conservé un réseau en Belgique, à Tours, à Poitiers... La voie verte a apporté une certaine visibilité à la G’art. Les touristes et cyclistes locaux repèrent et, à défaut de pouvoir emporter des objets sur leurs montures, reviennent plus tard. Les gîtes, restaurants, commerces locaux font aussi partie de la clientèle. Mylène et Benjamin organisent régulièrement des portes ouvertes, en invitant d’autres exposants, et comptent organiser aussi des événements thématiques, sur le street art, les femmes, le métal... Une nouvelle page s’ouvre dans l’aventure puisque Mylène et Benjamin viennent d’acheter l’ancien abattoir municipal, à quelques enjambées de la G’art. Ils y installeront leur atelier – plus fonctionnel que l’actuel –, et aimeraient en faire dans un deuxième temps « un lieu d’accueil pour d’autres artistes, pour des évènements... », se projette Benjamin.


Ouvert au public cet été, les vendredis et samedis de 14 h à 18 h. Sinon, sur rendez-vous et lors des portes ouvertes. Page Facebook : lagartmachintruk.

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