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La pivoine, fleur de toutes les convoitises

 La pivoine est une plante qui exige une attention particulière. Rencontre avec un producteur de Touraine qui explique les aspects agronomiques de cette production florale peu connue.

A l’échelle mondiale, un nombre grandissant de professionnels se tournent depuis plusieurs années vers la pivoine, une plante qui a la cote, tant dans l’hémisphère nord que dans celui du sud. Cet engouement est comparable à celui rencontré par la tulipe au XVIIe siècle. A tel point que les cotations de certaines variétés obtenues récemment atteignent des sommets. Leur prix est alors fi xé aux enchères. Ce marché mondialisé explique que l’on trouve des pivoines presque toute l’année aujourd’hui. Reconnue plante vivace, la durée de vie d’un pied de pivoine est indéterminée, même si les volumes de tiges produits ont tendance à baisser avec les années. D’où la nécessité de renouveler régulièrement sa plantation. La pivoine peut pousser sous serre comme en plein champ. Comme toute plante, la serre permet d’obtenir des tiges plus précocement dans la saison. En Touraine, la récolte s’échelonne approximativement entre le 15 avril et début juin. La densité de plantation tourne autour d’un pied au mètre carré.

DES PLANTS CONVOITÉS

Pour les pépiniéristes, la production de plants de pivoine est délicate. La germination des graines n’intervient que dans des conditions particulières, sous des températures négatives bien précises. D’où l’utilisation de réfrigérateurs pour optimiser la germination. C’est également pour cette raison que les pays continentaux et froids restent les premiers producteurs de plants de pivoine. L’Alaska en est le leader mondial.  A ce sujet d’ailleurs, les rares producteurs de tiges tourangeaux craignent le réchauff ement climatique. Il sera sans doute diffi  cile de faire pousser des pivoines dans la région dans les prochaines décennies.

CÔTÉ PHYTOS, UNIQUEMENT DES FONGICIDES

La pivoine est avant tout sensible aux champignons. Le cladosporium se développe sur ses feuilles ; le botrytis a tendance à se développer sur ses rhizomes. Les sols calcaires contribuent à l’apparition de la chlorose. Cette maladie, issue du manque de fer, provoque un jaunissement des feuilles, limitant par conséquent la photosynthèse. Ces trois champignons pénalisent la production et l’aspect esthétique des pivoines, primordial pour le consommateur. Côté fertilisation, la majorité des producteurs apporte de l’engrais azoté. La gestion de l’enherbement s’eff ectue quant à elle très souvent manuellement. Enfin, l’irrigation est vivement conseillée. 

UNE RÉCOLTE MINUTIEUSE

Comparable à la vigne, les trois premières années d’implantation produisent peu de tiges. Il faut attendre la quatrième année pour pouvoir effectuer une récolte complète. Il ne faut jamais couper plus de la moitié des tiges sur un même plant. L’objectif étant d’assurer un bon développement des rhizomes en terre. Raison pour laquelle la récolte s’eff ectue uniquement à la main et nécessite beaucoup de main-d’œuvre. Aussi, le stade de développement de la plante lors de sa récolte est primordial. Une plante ramassée trop fermée ne s’ouvrira pas. A contrario, si elle est trop ouverte, elle ne tiendra pas dans le temps. Seules quelques heures, parfois, peuvent faire la diff érence. Les tiges sont ensuite conservées dans un lieu réfrigéré jusqu’à leur commercialisation. La pivoine reste une culture peu courante, mais qui tend à se développer, notamment dans l’Hexagone. L’engouement des consommateurs pour cette fl eur d’un esthétique remarquable est de bon augure pour les producteurs, malgré des prix de vente élevés, nécessaires pour assurer la pérennité des exploitations.

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