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La populiculture se réinvente pour redorer son image

A l’heure du bilan du projet « Du peuplier pour l’avenir », le CRPF s’attelle à diffuser les bonnes pratiques de la populiculture, pour développer une culture locale souffrant d’une image négative.

Seulement 50 % des parcelles exploitées en peuplier sont replantées dans les régions du Centre et de l’Ouest. C’est pourquoi le projet « Du peuplier pour l’avenir » a été lancé par le CRPF fin 2017, pour accompagner les populiculteurs dans le maintien d’une filière de qualité, en vue de sécuriser les approvisionnements en bois tout en respectant l’environnement et le paysage. Ainsi, jusqu’à la fin de l’année 2020, les propriétaires dans certaines communes d’Indre, Indre-et-Loire et Maine-et-Loire, pouvaient bénéficier d’une aide de 2,50 € par plant mis en terre, en plus des 2,50 € alloués dans le cadre de la charte nationale « Merci le peuplier ». Ce qui revenait à une aide de 900 € par hectare. Au final, 20 000 tiges de peuplier ont été replantées dans ce cadre, et 4 000 hectares reboisés en peupliers avec l’aide « Merci le peuplier ».

 

DES IDÉES PRÉCONÇUES HISTORIQUES

Accusée de fermer les milieux ou encore de pomper l’eau des zones humides, la populiculture, en recul, veut redorer son image. Historiquement, au lendemain de la 2nde Guerre mondiale en Pays-de-la-Loire et Centre-Val de Loire, on a assisté à une baisse de l’agriculture et un fort essor de la populiculture, soutenu par la stabilité du prix du bois de peuplier pendant plusieurs années. Une évolution qui a fermé les paysages de vallées à l’époque, et créé cette réticence toujours présente aujourd’hui. Puis, les peupleraies ont été supprimées là où elles étaient peu adaptées, les aléas naturels (tempêtes, maladies, ravageurs…) ont eu raison d’autres, et les descendants des propriétaires ont changé de profil, ne reprenant plus la culture.

 

Aujourd’hui, la filière montre donc ses atouts et encourage les propriétaires à soigner leurs pratiques. Le peuplier présente en effet des avantages, « sa croissance naturellement rapide d’abord : au bout de 16 à 20 ans, 220 m3/ ha de bois d’oeuvre sont récoltés en moyenne, illustre Emmanuel Naudin du Conseil national du peuplier. C’est une plantation à densité définitive, sans éclaircie, qui crée un milieu ouvert dans les jeunes stades ou semi ouvert, en mosaïque très fine. »

 

La récolte de bois d’oeuvre de peuplier se destine au sciage, au déroulage pour les emballages légers (cagettes, bourriches, caisses à fromages), et aux panneaux contreplaqués. On l’utilise pour les besoins de la cosmétologie, du paillage, bois énergie, papier, panneaux de particules. Les emballages en bois local sont légers, solides, émettent peu de CO2 durant leur vie et leur recyclage, sont hygrorégulateurs et bactéricides.

 

DES PRATIQUES RESPECTUEUSES DE L’ENVIRONNEMENT

Désormais, les acteurs souhaitent redévelopper cette culture de manière raisonnable et adaptée. Pour cela, la filière présente diverses préconisations aux propriétaires : adapter le choix des cultivars au sol et au climat, les varier, tailler et élaguer impérativement et au bon moment, entretenir le sol seulement si nécessaire, ne pas mettre d’intrants ou très peu, et respecter l’environnement.

 

Des préconisations supplémentaires s’appliquent aux zones Natura 2000, comme la forêt de Chinon et les Landes du Ruchard, les Puys du Chinonais, le lac de Rillé, le complexe du Changeon et de la Roumer, basses vallées de l’Indre et de la Vienne, la vallée de la Loire de Candes-Saint-Martin à Mosnes.

 

Il est notamment conseillé, pour maintenir la végétation d’accompagnement, de réaliser un gyrobroyage une ligne sur deux pour accéder aux arbres les premières années, puis au bout de 7 ans de laisser la végétation entière se développer. Dans les habitats riches et humides, le maintien de la mégaphorbiaie suppose de faucher tous les 3 ans une ligne sur deux, pour empêcher les ligneux de s’installer en sous-étage tout en laissant les espèces floristiques recherchées. La filière a établi un calendrier permettant de faire coïncider les travaux indispensables (taille de formation, élagage, broyage des rémanences, fauchage du sous-étage…) et la sensibilité des espaces Natura 2000 (voir schéma ci-dessous).

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