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Apiculture
La production de miel est victime du printemps maussade

Les récoltes de miel sont faibles voire nulles pour certains miels. En cause principalement, le gel de début de printemps puis la longue période de pluie et de froid durant laquelle les abeilles ne sont quasiment pas sorties.

Partout en France, les apiculteurs font grise mine cette année. Richard Viau explique cette campagne difficile : « d’abord les acacias ont gelé, et le peu de fleurs qui restait est tombé rapidement à cause des pluies. Ensuite, avec le coup de chaud en juin, le tilleul a fleuri très vite, en deux jours, donc les abeilles n’ont pas eu le temps d’y aller. En colza, on a récolté un peu. Là on revient des ruches des châtaigniers, c’est bien la première fois qu’on n’a rien, parce qu’avec le mauvais temps qui a duré, les abeilles ne sont pas sorties des ruches. » A cause des intempéries, « les ruches ont eu faim en juin. Elles ont épuisé leurs réserves et certaines sont même mortes de faim, à défaut de pouvoir sortir se nourrir », déplore l’apiculteur d’Azay-sur-Cher. Il tourne ses espoirs vers le tournesol, sachant qu’il permettra en premier lieu aux abeilles de reconstituer leurs réserves, avant de commencer à produire davantage.

 

Michael Preteseille, apiculteur à Civray-de-Touraine, confirme que les abeilles ont utilisé leurs réserves au printemps. Aujourd’hui, « elles ont refait un peu leurs réserves grâce aux châtaigniers notamment, et commencent seulement à produire pour nous. On a eu très peu d’acacia. Maintenant, ce sera le tour des tournesols et du sarrasin. Dans le sud Touraine, là où les tournesols sont en fleurs, la miellée est en cours. Mais il n’est pas encore en fleur partout. » L’apiculteur a récolté un peu de tilleul, là où l’emplacement des ruches a permis aux abeilles de capter le maximum de soleil.

 

BEAUCOUP D’ESSAIMAGE

Il souligne que les quelques journées très chaudes en février ont dynamisé trop tôt les colonies. Lorsqu’il s’est remis à faire froid, les abeilles se sont confinées et ont essaimé, y compris les reines de l’année. « C’est l’alternance de périodes chaudes et froides puis la longue période fraîche et pluvieuse qui ont été problématiques. Ça a engendré beaucoup d’essaimage, on va donc perdre en génétique », analyse Michael Preteseille. Ce dernier a engrangé un dixième de sa récolte habituelle à cette date, et estime qu’il atteindra un tiers de sa récolte standard en fin de campagne. « Il faudra être vigilant à ce que les abeilles aient assez de réserves pour passer l’hiver. Les couverts agricoles y contribueront en septembre », ajoute-t-il. Il espère maintenant du beau temps, avec des températures pas trop chaudes, pour pouvoir réaliser les traitements naturels des ruches en août.

 

Du côté de Braye-sur-Maulne, Olivier Deffontaines fait état d’une récolte de printemps correcte de fin mars à début mai, mais d’une « bérézina » depuis. « Ça s’est bien passé jusqu’à ce qu’il se mette à pleuvoir sur la durée, rapporte-t-il. En miel de châtaigniers et de forêt, on a récolté à peine 20 % de ce qu’on récolte d’habitude. Les châtaigniers, qui avaient pâti de la sécheresse l’an dernier, ont fait moins de chatons en réaction, et quand les chatons sont arrivés, il s’est mis à pleuvoir et ils sont tombés à terre. Les abeilles n’ont pas pu en profiter. » Le miel d’acacia, quant à lui, est aux abonnés absents. « Les colonies ont beaucoup souffert du mauvais temps, ajoute l’apiculteur. Elles remontent en puissance avec les tournesols, mais les jours commencent déjà à raccourcir et elles vont commencer à préparer l’hiver. »

 

Une année particulièrement compliquée pour les abeilles et donc les apiculteurs, qui pourrait même laisser des traces dans les colonies l’année prochaine.

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