Lady bee : des marchés de niche dans la ruche
Amandine et Grégory, alias Lady bee, sont éleveurs d’abeilles à SaintBranchs. Ils produisent notamment de la gelée royale, des reines et des essaims.
Amandine et Grégory, alias Lady bee, sont éleveurs d’abeilles à SaintBranchs. Ils produisent notamment de la gelée royale, des reines et des essaims.

Après un début de carrière respectivement dans la comptabilité et l’ingénierie aéronautique, Amandine et Grégory Bonvin se sont reconvertis dans l’apiculture, mais pas par sa porte d’entrée la plus courante. Dès ses stages lors de son BPREA apicole obtenu en 2021, Amandine s’est dirigée vers la production de gelée royale. Elle se forme auprès d’autres professionnels et grâce au Groupement des producteurs de gelée royale. « Je suis passée de 3 à 100 ruches lors de ma première saison, en 2021 », narre-t-elle. Elle utilise la race buckfast pour le miel, et l’abeille italienne ligustica pour la gelée royale. « J’ai choisi la ligustica pour sa faculté d’élevage plus importante. Elle produit donc plus de gelée royale pour élever les larves et les reines », justifie-t-elle. La production de gelée royale s’étend de mi-avril à mi-août. « La tenue de la ruche, la gestion du planning et la génétique sont les points les plus délicats de cette activité », estime son époux. En une demi-saison l’an dernier, Amandine a récolté un peu plus de 2 kg pour dix ruches. Cette année, elle dispose désormais de vingt ruches dédiées à la fabrication de gelée royale.
DE LA GELÉE ROYALE… ET DONC DES REINES
Le fameux nectar est vendu 25 euros les 10 grammes et 48 euros les 20 grammes, principalement en vente directe, mais aussi via le site internet Shop in Touraine et dans plusieurs points de vente en vrac, épiceries fines... L’apicultrice aimerait également proposer son produit aux pharmacies locales. Après un an de formation au centre Apinov (Charente-Maritime) et auprès d’un apiculteur à Veigné, son mari Grégory l’a rejointe pour se dédier à la production d’essaims et de reines. « J’ai produit une centaine de reines l’an dernier. Une partie a servi au renouvellement génétique du cheptel et le reste a été vendu à des apiculteurs, professionnels et amateurs. J’ai sélectionné des reines-mères d’une certaine lignée sur des critères de douceur, non essaimage, production de miel… », explique-t-il. Le choix de cet atelier de production d’essaims et de reines n’est pas un hasard. « Durant les trois premiers jours, le processus d’élevage de reines et de production de gelée royale est semblable », indique Grégory (lire encadré). Celui-ci projette de se lancer dans l’insémination de reines, une technique qui se réalise au microscope. « Elle permet une fécondation par des mâles sélectionnés, commente-t-il. Aujourd’hui, nous produisons des reines F1, c’est-à-dire qu’on connaît seulement la lignée de la mère. Avec l’insémination, on produira des reines F0, dont on connaîtra toute la lignée. On sera ainsi autonomes en reines pour produire de la gelée royale. »
DU MIEL DU VAL DE L’INDRE
En parallèle, le couple produit du miel : printemps, robinier, châtaignier, forêt, miel d’été. Ils projettent d’avoir 300 ruches à miel en production cette année. « Nos ruches sont disséminées sur un axe allant de Tours à Loches. Notre fil conducteur, c’est la vallée de l’Indre, pour avoir une identité de terroir », souligne Grégory.
Le couple n’hésite pas à aller voir des agriculteurs, pour proposer l’installation de leurs ruches. « L’état d’esprit est plutôt ouvert, les agriculteurs nous demandent ensuite quoi semer dans les bandes enherbées pour favoriser les abeilles. Nous sommes aussi en contact avec des exploitants forestiers, des chasseurs. » Un partenariat a notamment été noué avec un arboriculteur à Pont-de-Ruan, « L’arbre à pommes » : certains de ses fruits et le miel des ruches disposées dans son verger sont transformés en « confimiel » ! Des miels à la cacahuète, aux noisettes complètent la gamme, ainsi que d’autres gourmandises : bonbons, nougat, pain d’épices, caramiel beurre salé… Le duo envisage de certifier son activité en bio, pour une meilleure valorisation. Contre le varroa, ils utilisent déjà des acides autorisés en bio et réduisent la taille des colonies lors de l’hivernage. Ils aimeraient également s’inscrire dans le réseau Bienvenue à la ferme, et un point de vente directe devrait par ailleurs voir le jour prochainement. Candidats en 2022 aux Trophées des territoires, ils comptent bien retenter leur chance en 2023 !